Mort à 56 ans de Grant Hart, co-fondateur de Husker Dü
Le batteur-guitariste Grant Hart qui avait fondé le légendaire groupe de rock musclé minneapolitain Husker Dü avec son complice Bob Mould s’est éteint à seulement 56 ans, terrassé par un terrible cancer du foie. Entre 83 et 87 le trio formé avec le bassiste Greg Norton aura publié 6 LP majeurs aux confins du punk et du métal. Feel so sad….
Était-ce juste avant Prince ou juste après ? Peut-être simultanément. En tout cas, la découverte d’Husker Dü se révèlera presque aussi intense que celle du Kid de Minneapolis. Et si le premier album du trio « Everything Fall Apart » de 83 sort à peu près dans l’indifférence générale, son successeur de 84 « Zen Arcade » publié sur le label indie SST records fera l’effet d’une bombe. Tandis qu’à LA le mouvement punk prend son ampleur avec les Dead Kennedys, Black Flag ou encore X, Husker Dü – dont le patronyme est tiré d’un jeu pour exercer la mémoire au nom danois qui signifie « t’en souviens-tu ? » car Mould, Hart et Norton avaient flashé sur l’usage du français fait par les Talking Heads avec leur « psycho killer…qu’est ce que c’est ? »- s’affirme très vite en tant que fer de lance de ce nouveau son. Double album de pur rock body-buildé, « Zen Arcade » ne tardera guère à satelliser Husker Dü. Too much too soon, hélas le trio se sépare en 87 tandis que dans leur bonne ville de Minneapolis, le label indépendant Twin Tone va publier les successeurs de la formation de Mould que sont les Soul Asylum. Après le split, Grant va fonder Nova Mob avant de se lancer dans une carrière solo. En 2005, sur une scène de Minneapolis il retrouve Bob Mould et reforme HD pour un concert bennefit…au profit de Karl Mueller, le bassiste de Soul Asylum qui menait alors lui-même un combat contre le cancer, qu’il finira hélas par perdre puisqu’il s’éteint en juin 2005. Dès qu’il a appris le décès de son frère d’armes, Bob Mould a publié ce troublant message en forme d’hommage sur sa page Facebook :
Le groupe était notre vie
« C’était l’automne 1978. J’allais en cours au Macalester College de St. Paul, Minnesota (l’autre twin town, ville jumelle de Minneapolis). À un pâté de maisons de ma chambre d’étudiant, se trouvait un petit magasin appelé Cheapo Records. On y trouvait une sono juste à côté de la porte d’entrée qui diffusait du punk rock à fond la caisse. Je suis entré et j’ai fini par ma lier d’amitié avec la seule personne qui se trouvait dans ce magasin. Il s’appelait Grant Hart. Côte à côte, avec Grant, nous avons passé ensemble les neuf années suivantes. Nous avons inventé ensemble une musique incroyable. Nous avons (presque) toujours été d’accord lorsqu’il s’agissait de présenter notre travail collectif au monde. Lorsque nous nous crêpions le chignon sur des détails, c’était parce que tous les deux cela nous tenait tant à cœur. Le groupe était notre vie. Ce fut une extraordinaire décennie. Nous avons cessé de travailler ensemble en janvier 1988. Nous avons mené des carrières en solo, en formant nos propres groupes, en trouvant différentes façons de raconter nos histoires individuelles. Nous sommes restés en contact au cours des 29 années suivantes – parfois de manière apaisée, parfois avec des tensions, parfois entre les deux. Pour le meilleur ou pour le pire, c’était ainsi, car souvent, c’est ce qui se produit lorsque deux personnes se soucient profondément de tout ce qu’elles ont pu construire ensemble. L’annonce du décès de Grant n’était pas vraiment une surprise pour moi. Mes condoléances et mes pensées les plus profondes vont à sa famille, à ses amis et à tous les fans de Grant dans le monde entier. Grant Hart était un artiste visuel doué, un conteur d’histoire merveilleux et un musicien effrontément talentueux. Tous ceux qui ont été touchés par son esprit s’en souviendront à jamais. Vas en paix, Grant. Tu me manques déjà. Sois avec les anges. »
So long Grant Hart, merci pour toutes ces intenses et si vitales secousses rock, toi mon héros du rock de Minneapolis !