TWIN PEAKS Season 3

 

Twin_PeaksExactement 26 années après le 22éme et dernier épisode de TWIN PEAKS diffusé (aux USA) le soir du 10 juin 1991, la série-évènement de David Lynch reprend enfin vie. Et c’est tout simplement magique de retrouver l’inimitable ambiance vaporeuse et décalée de cette petite ville bouleversée par le crime commis sur la belle Laura Palmer. L’agent spécial Dale Cooper, le Shérif Harry S. Truman, la femme à la buche, les radieuses égéries et tous les mystères de TWIN PEAKS sont ENFIN de retour avec cette troisième, et inespérée, saison 3 ; cela vaut bien une petite célébration à base de « damn good coffee » et de « cherry pie », non ?

 

Twin_PeaksDès la toute première image, avec cette moquette striée en zigzag et ce rideau rouge, nous savons très exactement où nous nous trouvons : dans l’inquiétante « red room » de l’hôtel Black Lodge, le palace de la petite bourgade, qui sert de sas entre les deux univers parallèles de la série. D’ailleurs très vite, nous retrouvons  l’agent Dale Cooper (Kyle MacLagchlan) exactement comme nous l’avions laissé presque trois décennies auparavant, jeune et fier, face à une Laura Palmer ( Sheryl Lee) qui s’exprime comme une bande magnétique passée à l’envers. « On se reverra dans 25 ans », lui lance la jeune femme blonde, « mais en attendant… »…fondu au noir. À 1minute et 21 secondes, la brume se lève sur un paysage délicieusement familier. Une forêt de pins, qui nous rappelle que TWIN PEAKS tire l’essentiel de ses ressources et de ses énigmes de l’exploitation forestière. Plan séquence jusqu’au lycée de la ville et sa vitrine où à nouveau défile l’emblématique générique composé par Angelo Badalamenti sur le visage de Laura Palmer qui trône toujours dans la vitrine parmi les trophées sportifs. Frisson assuré sur le générique toujours en lettres vertes qui s’achève bien sur le patronyme de David Lynch. Back to la red room où l’on retrouve en noir et blanc le Cooper d’aujourd’hui face à un géant : « agent Cooper, écoutez les sons… ». Et la caméra zoome sur le pavillon d’un vieux gramophone qui grince étrangement. « C’est arrivé dans notre maison désormais », poursuit l’étrange personnage. Re-fondu au noir et retour aux montagnes autour de TWIN PEAKS…où un personnage reçoit une livraison…de pelles, laissant présager de nombreux cadavres en perspective à enterrer plutôt que du jardinage. Puis changement de plan sur les gratte-ciels de Manhattan vu des airs. Puis zoom arrière infini sur un cadran enfermé dans une cage de verre, filmé en permanence par de nombreuses caméras, et c’est justement dans ces moments-là que l’on réalise combien cet univers si particulier de Lynch a pu cruellement nous manquer. Tout est dit dans cette simple lenteur à partir d’un objet immédiatement métamorphosé dans la mythologie du réalisateur de Missoula, Montana. Slow is so beautiful, en près de douze minutes, il ne s’est à peu près rien passé, c’est toute la magie de TWIN PEAKS de savoir ainsi distorsionner notre imagination. Un beau gosse à la James Hurley semble surveiller cet étrange engin. Il reçoit la visite de Tracy, une jolie blonde, véritable Shelly Johnson réincarnée. Business as usual chez David Lynch !

La buche a justement un message à faire passer

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Back to TWIN PEAKS, son Black Lodge Hotel  et ses impétueuses cascades. On renoue avec deux vieilles connaissances, Benjamin Home et son allumé de frangin Jerry. On retrouve notre vieille copine standardiste du Sheriff office, Lucy Brennan. Et, bien entendu, le double maléfique ( et manifestement invincible) de l’agent Cooper en version « Bob », Mister C. Et again retour à NY où Tracy s’invite à l’intérieur du bunker avec son copain pour découvrir la cage de verre et son cadran : « A quoi cela sert-il ? » demande-t-elle. « Je n’en sais rien », répond-il, « mais je suis payé pour la surveiller au cas ou quelque chose apparaisse dedans. » Et justement quelque chose de terrible va apparaitre dedans, mais je ne vous en dis pas plus. Troisième lieu de l’action, Buckhorn, South Dakota où une certaine Marjorie Green se plaint de ne plus avoir vu sa voisine depuis trois jours. Et une terrible odeur distille ses senteurs nauséabondes. Bref, cela ne sent pas très bon. Back to Twin Peaks où la femme à la buche (RIP Catherine E. Coulson) fait son ultime apparition. La buche a justement un message à faire passer à l’adjoint du Sheriff. Je ne vais tout de même pas tout vous spoiler de ces deux premiers épisodes diffusés le week end dernier sur la chaine Showtime. Six autres épisodes de 60 minutes seront diffusés jusqu’au 25 juin. Cependant, la question à se poser est : tout cela valait-il la peine d’attendre plus d’un quart de siècle ? La réponse est oui, assurément pour tous les vieux fans de cette inclassable série où l’absurde est érigé en dogme. Un dogme qui emprunte à la fois à Kafka et à Jarry, à Ionesco…et au légendaire PRISONNIER. Pour tous les autres, novices nés après l’ère TWIN PEAKS, à l’aube des 90’s, je leur recommanderai  vigoureusement de passer par le premier épisode de la saison 1 et tous les autres, avant de plonger dans cette nostalgique saison 3.

 

PS: Pour célébrer le retour de TWIN PEAKS, la BBC a diffusé cette bande annonce clin d’oeil où la série de Lynch se retrouve téléportée à Londres ( voir plus bas)

 

Twin_Peaks

 

Diffusée depuis le 21 mai sur la chaine Showtime

 

 

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