MHD

MHD large

Si comme moi tu as largement décroché du rap Français depuis bien des années déjà, le CD éponyme de MHD saura sans nul doute te réconcilier avec un genre qui prouve avec cet artiste né en France d’origine Africaine que l’avenir de ce groove made in France n’existe que dans la fusion. Avec MHD le hip-hop en bleu blanc rouge passe ENFIN en HD ! (comme il mérite d’ailleurs d’être HT sans tarder car déjà publié depuis avril dernier).

 

MHDD’un côté, on trouve la variété black incarnée par Maitre Gims, Black M et autres pathétiques successeurs à succès de Doc Gyneco ou de Passi. De l’autre, à l’opposé et plus fort que le rock-fort, les poids lourds du gros rap qui tache, l’équivalent heavy metal, d’un hip hop bourrin gonflé aux stéroïdes, dominé par Rohff, Gradur (gros dur ?) et – sans doute le moins insupportable du lot- Booba. Entre les deux, c’était le no man’s rap, le néant…mais cela c’était avant l’arrivée de Mohamed Sylla, bien plus connu désormais sous son acronyme MHD. D’origine guinéenne et sénégalaise, né en France et basé à deux pas de chez moi dans le XIXéme, le jeune Momo, tout juste âgé de 21 ans, pour vous la faire simple est un peu un hybride de Claude M’Barali, plus connu sous son pseudo de MC Solaar, et des fulgurants ivoiriens bondissants de Magic System. Néanmoins, MHD revendique avec fierté son propre style, l’afro-trap, mix d’afro-beats et de rap du sud des US, le trap, dont les plus fameux représentants sont les Outkast. En fait, notre MHD peut aussi se revendiquer en digne héritier des premiers héros du rap de Dakar, les ardents Positive Black Soul de Didier Awadi, tout comme les brillants Daara J de Faada Freddy. On peut aussi ajouter l’ « ancêtre » Youssou N’Dour au titre de ses influences.

On est super heureux de tomber de Charybde en…Sylla 😉Rappeur-MHD

Mais ne croyez pas pour autant que ce jeunot manque d’originalité. Bien au contraire, MHD trace le sillon de son propre style : un groove festif imparable où il faut parfois être capable de lire entre les lignes. Ainsi son expression favorite « La moula » – comme l’imparable titre chaloupé qui ouvre l’album ne décrit pas-bande d’obsédés sexuels- le sexe féminin, mais au gré des usages « le fric ou la beu ». Le rap ensoleillé de MHD cultive son propre langage, souvent coquin, et cela participe bien entendu au charme. Mais le plus excitant, c’est ce beat irrésistible et cette énergie développée : il faut être un mur ou un baobab enraciné pour l’éternité pour s’empêcher de battre la mesure sur un titre aussi enivrant que « Tout seul ». Fort de son flow assuré, MHD enchaine les morceaux de bravoure tel l’émotionnel « Ma vie » qui me rappelle un peu les harmonies du Bisso Na Bisso. Enfin, comme si l’on pouvait encore douter du potentiel explosif de ce garçon, avec « Wanynynin », qui clôt ce CD, il est carrément adoubé par ma vieille copine, la Béninoise star Angélique Kidjo. Alors et sans mauvais jeu de mots, là pour une fois, on peut dire qu’on est super heureux de tomber de Charybde en…Sylla 😉

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