DAMIEN
Long time no see…comme un vieux pote perdu de vue depuis trop longtemps, nous retrouvons enfin LE Damien de « La malédiction » (The Omen) de Richard Donner en 76. Mais le diabolique petit garçon de trois ans en a désormais 33, l’âge de la Révélation du Christ. Véritable franchise déclinée en trois longs métrages de 76 à 81 puis d’un re-boot raté en 2006, the Omen revient désormais en version série TV, sous un nouveau branding : Damien. Aurons-nous 666 bonnes raisons de l’adopter ? Pas sûr.
En 1976, « La Malédiction » était certes sortie après « L’exorciste », mais son coté gore novateur avait su durablement marquer les esprits avec des scènes telles que la décapitation « accidentelle » de l’archéologue par une feuille de verre un peu trop affutée à Jérusalem ou le suicide par pendaison ET défenestration de la gouvernante le jour de l’anniversaire de Damien. « The Omen » était aussi habité par les personnalités de Gregory Peck qui y incarnait le charismatique Robert Thorn, l’ambassadeur US auprès de la cour de Sa Majesté et de Lee Remick qui jouait son épouse Katherine, la mère de Damien. À quelques heures d’intervalle, Damien Thorn perd sa mère puis son père, une double peine qui oblitère alors partiellement sa mémoire. Trente ans plus tard avec DAMIEN, le petit garçon est devenu un adulte. Au tout début de ce premier épisode, on le découvre aux portes d’une église. Il pousse les deux battants, puis pénètre sous la nef. À son passage, tous les cierges s’éteignent derrière lui. Il s’agenouille devant l’autel surmonté d’un christ crucifié et lui demande : « Qu’est-ce que tu veux de moi ? Dis-moi. Qu’est-ce que j’ai bien pu te faire ? Réponds-moi ! ». Fondu au noir. Puis les mots « Trois jours plus tôt » apparaissent à l’écran. On est en Syrie et on comprend que Damien est reporter-photographe. Il est venu « couvrir » l’évacuation de tout un quartier chrétien. Lorsque les militaires commencent à matraquer hommes, femmes et enfants, il se retrouve emporté dans le chaos. Il tente pourtant d’aider à se relever une vieille femme. Et tandis que ses yeux se révulsent elle prend la tête de Damien entre ses mains et lui dit : « Damien, tout cela est pour toi. » Flashback sur « La Malédiction » originale et sur le suicide de la nurse…qui prononce précisément les mêmes mots. Mais Damien ne tarde guère a être arrêté par les soldats. On suppose qu’il est expulsé de Syrie.
Messie…mais non !
De retour à New York, Damien Thorn (Bradley James, qui était Arthur dans la série Merlin et qu’on a retrouvé dans Homeland puis dans Z Nation) croise une femme énigmatique Ann Rutledge (Barbara Hershey) qui lui rappelle qu’ils se sont vus à l’enterrement de ses parents. Elle prononce alors ces mots étranges : « Tu étais si jeune, alors. Tu ne dois pas vraiment te souvenir. Mais, désormais, c’est un tout autre monde. Le sceau a été rompu. La trompette a sonné. Ton père serait fier de toi… » Vous l’aurez compris, le « père » évoqué ici n’est pas son père biologique, mais son Père…Satan ! Comme je ne tiens pas à tout vous spoiler, juste deux derniers détails, primo, on retrouve un vieil habitué : le labrador noir diabolique et tueur aux ordres du démon. Et deuxio, comme si l’on pouvait encore en douter, l’ami Damien porte effectivement sur son cuir chevelu les trois chiffres 666 symbole de l’antéchrist. Enfin, ultime détail et fidélité au film, à chaque meurtre sanglant s’élèvent des chœurs de musique sacrée. Produite par la Fox et diffusée sur la chaine A&E, DAMIEN s’est fait gravement démolir par la critique qui lui reproche un déficit d’horreur, terrible handicap pour une série…d’horreur ! Pourtant, aux commandes, on retrouve l’un des producteurs éxécutifs de The Walking Dead et de the Shield. Filmée à Toronto, cette première saison comptera dix épisodes, ce qui n’est ni bézef ni même annonciateur d’une nouvelle saison à venir. Pour faire court, c’est un peu messie…mais non !
Diffusée depuis le 7 mars sur la chaine A&E (Arts & Entertainment Network)