BAD BUNNY LE VILAIN LAPIN QUI FAIT DU BIEN
Déjà il faut admettre que musicalement Bad Bunny est sans doute ce qu’il y a de mieux en version latine depuis 2020. Mais au-delà de l’entertainment, c’est surtout par l’esprit et la pugnacité politique que le chanteur de « DeBi TIRAR MàS FOTos » se distingue de ses confrères hispanisants. Car depuis l’élection de Trump, la plus grande star du genre a crânement boycotté son plus gros marché, le territoire US, refusant de s’y produire et jouant durant une méga résidence de 30 dates sold-out au stade « El cholli », chez lui à Porto-Rico, faisant ainsi revenir à la maison nombres d’expats, avant d’attaquer sa tournée mondiale. On apprend que Bad Bunny va assurer le spot musical le plus prestigieux de l’année : la mi-temps du Super Bowl au Levi’s Stadium de Santa Clara. Les proches de Donald Trump ont déjà annoncé que sa milice de ICE « serait présente lors du « honteux » spectacle de Bad Bunny » et l’on se dit que si Big Brother n’a pas fini de watching us, on est fier de compter sur ce Che Guevara du trap pour le combattre à nos côtés !
On a eu à peine le temps de se réjouir de l’annonce de la tête d’affiche de Bad Bunny ( Voir sur Gonzomusic BAD BUNNY « DeBi TIRAR MàS FOTos » ) au Superbowl de février prochain que déjà un conseiller du président américain a annoncé que : « l’ICE serait présent lors du « honteux » spectacle de Bad Bunny à la mi-temps du Super Bowl 2026 ». Ce sera la seule apparition du fameux rapper portoricain aux États-Unis dans le cadre de sa tournée planétaire, puisqu’il proteste ainsi contre la politique discriminatoire menée par la nouvelle administration républicaine… craignant justement que les agents de l’immigration qui se livrent à la chasse aux immigrés, les tristement fameux agents de l’ICE ne fassent des descentes lors de ses concerts, pour cibler son public. Après Janet Jackson et Justin Timberlake, Rihanna, Michael Jackson, U2, McCartney, Prince, Tom Petty, Snoop + Dre + Eminem et Kendrick Lamar l’an passé, ce sera au tour de Bad Bunny de briller sur le show le plus regardé de l’année aux US. En confirmant sa participation au Super Bowl, le natif de Vega Bajà a écrit sur ses réseaux sociaux : « J’y ai réfléchi ces derniers jours, et après en avoir discuté avec mon équipe, je pense que je ne ferai qu’une seule date aux États-Unis à l’occasion de la grande finale. » Et connaissant Bad Bunny, on peut d’ores et déjà parier qu’il saura exprimer d’une manière ou d’une autre son aversion de tout ce que Donald Trump peut représenter. Pour les trumpistes, bien entendu ce choix de Bad Bunny est un chiffon rouge ressenti comme une provocation « anti- américaine » et ces derniers n’ont guère tardé à dégainer pour tirer sur le vilain lapin.
Ainsi un certain Corey Lewandowski, ex directeur de campagne de Donald Trump en 2016 et 2020, puis conseiller du département de la Sécurité intérieure, a confirmé que l’ICE serait présente en force lors du spectacle de la mi-temps du Super Bowl, déversant au passage tout son fiel : « Il n’y a aucun endroit où vous pouvez offrir un refuge aux personnes qui se trouvent illégalement dans ce pays. Ni au Super Bowl, ni ailleurs. Nous vous trouverons, nous vous appréhenderons, nous vous placerons en détention et nous vous expulserons. Sachez que c’est une réalité sous cette administration, contrairement à ce qui se passait auparavant. C’est tellement honteux qu’ils aient choisi quelqu’un qui semble détester autant l’Amérique pour représenter le pays lors du show de la mi-temps (Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=Super+Bowl ). »
On sait que depuis la réélection de Donald Trump, les rafles menées par l’ICE ont explosé aux États-Unis, l’agence visant un minimum de 3 000 arrestations par jour depuis le mois de mai. La performance à venir de Bad Bunny lors du Super Bowl et sa déclaration préalable selon laquelle sa tournée ne se déroulerait pas aux États-Unis sont la conséquence directe d’une scène choquante vécue par le rapper en juin dernier lorsqu’il a assisté à une rafle de l’ICE à Porto Rico. En effet, sur une vidéo publiée à l’époque sur son compte Instagram, on voit plusieurs agents de l’ICE dans des véhicules banalisés qui semblaient arrêter des personnes dans les rues de l’avenue Pontezuela, à Carolina, à Porto Rico.
Le 20 septembre dernier, Bad Bunny a conclu sa résidence à Porto Rico baptisée « No Me Quiero Ir De Aquí », littéralement « je n’aime pas partir d’ici ». Elle devait initialement se terminer le 14 septembre, mais elle a ensuite été prolongée pour un dernier concert le 20 septembre. Les neuf premières dates de cette résidence étaient réservées exclusivement aux habitants de Porto Rico, tout comme le dernier show historique diffusé en live sur les chaînes Amazon Music et Twitch pour les fans du monde entier. Au cours de cette soirée, l’artiste portoricain a invité de nombreux guest pour clôturer cette résidence, dont RaiNao, Dei V, Ñengo Flow, Arcángel, De La Ghetto, Jowell & Randy, ainsi que la légende de la salsa Marc Anthony. On peut parier que certains seront présents à ses côtés pour le grand show su Super Bowl, n’en déplaise aux porteurs de casquettes rouges. Car, faut-il le rappeler, Bad Bunny ne se contente pas de défendre les latinos, il s’est également bien souvent engagé pour la communauté LGBT et se revendique ouvertement sexuellement fluide. Sa tournée est une success-story qui contredit les minables accusations trumpistes et qui a déjà généré à ce jour 400 millions d’€. Si l’on ne dispose d’aucune info sur sa prochaine performance au Levi’s Stadium, on peut présumer qu’il ne se limitera pas aux paillettes et à la pyrotechnie. Car notre vilain lapin qui fait du bien ne sait jamais rester silencieux, face au racisme et à l’injustice, et d’ici le mois de février les bonnes raisons de se mobiliser ne devraient hélas pas manquer, on peut donc parier sur un show aussi engagé