TOM PETTY AND THE HEARTBREAKER « Long After Dark »

Capturé à Hollywood, publié en novembre 1982, ce 5ème et flamboyant LP de Tom Petty and the Heartbreakers nous revient en version Deluxe et très largement boosté d’une seconde rondelle contenant une douzaine de titres bonus, dont 7 inédits et quatre lives extraits du TV show « Houba Houba » d’Antoine De Caunes, plus un Blu-ray audio High def Dolby Atmos. Bref, jamais ce précieux « Long After Dark » n’aura semblé aussi lumineux !

Publié un an après « Hard Promises », « Long After Dark » poursuit le chemin bordé d’étoiles du fameux natif de Gainesville, Fla. Sous son étrange pochette rouge, le 5éme LP du blondinet, épaulé par les fringants Heartbreakers, balance sa bordée de hits rock, dont l’irrésistible « You Got Lucky », la romantique « Change of Heart » et la quasi- chanson-titre la puissante « Straight Into Darkess ». Six ans auparavant j’avais eu la chance de découvrir Petty et son groupe sur la scène Whisky A Go Go, à LA sur le Sunset Strip. Et re-belote puisqu’en 1980 je faisais partie de la poignée de privilégiés qui assistaient à l’Ampex – comme on disait alors- du tournage à l’Empire de Tom Petty and the Heartbreakers ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=tom+petty  )pour l’émission « Chorus » d’Antoine De Caunes. Fan de Petty, Antoine le tournera à nouveau en 1982, pour son « Houba Houba » des Enfants du Rock, et ce sont ces quatre titres live qu’on découvre aujourd’hui dans le CD bonus de cette réédition Deluxe. Mais tout d’abord revenons à l’album original, brillamment re-masterisé et tout commence par la puissante « One Story Town » dans plus pur style Petty version « American Girl » ou encore « Century City » avant de nous offrir l’énamouré « You Got Lucky », un des incontestables hits de ce « Long After Dark ». Puis avec l’entêtante « Deliver Me », Petty fait encore du meilleur Petty avec ce rock à l’accent sudiste trainant et pourtant débordant d’énergie la plus vaillante pour un titre qui vous vrille à jamais le cerveau à la manière de son « A Woman in Love » de « Hard Promises ». Si on reste quelque peu sur sa faim avec le 3^ème single « Change Of Heart », on se laisse captiver par le speed léger de « Finding Out » où la prod de Jimmy Iovine et de Petty est magnifiée par la re-masterisation cristalline du CD. Avec la quasi-chanson-titre « Straight Into Darkness » on peut compter sur un tube de plus dans cette noirceur si relative qu’elle en devient carrément aveuglante et portée par la voix trainante du fameux natif de Gainesville. Retour à la case rock and roll pur et dur avec la cinglante « The Same Old You ». Enfin, ce « Long After Dark » s’achève sur la slow balade « A Wasted Life », aux faux accents de « On Broadway ».

Mais la magie se poursuit dans cette version Deluxe avec la seconde rondelle gorgée de « chansons perdues » au moment des choix des titres du 33 tours. Soit une douzaine d’inédits dont le premier le délicat, acoustique country et quasi Dylan « Stories You Could Tell », premier titre capturé pour « Houba Houba », avant de découvrir la reprise de « Never Be You » vocalisée par Rosanne Cash, dans la BO du film rock « Streets Of Fire » avant de succomber à la lumineuse « Turning Point ». Parmi les inédits les plus aboutis, il faut compter avec « Don’t Make Me Walk the Line », qui pourrait être la sœur jumelle de « Don’t Do me Like That ». Second titre pour Les Enfants du Rock avec l’entêtante « Finding Out », avant de(re) découvrir « Heartbreakers Beach Party » aux faux airs des Cramps qui figurait en face B de « Change Of Heart ». Mais lorsqu’on découvre la outake qui déchire tout, et qui est encore extraite du show de De Caunes, c’est « Keeping Me Alive » qui fait battre nos cœurs un peu plus vite avec son coté Everly Brothers avant un irrésistible « Straight Into Darkness » revisité dans sa version Houba Houba. Autre perle de ce bonus CD, une version carrément rythmée de « Ways To Be Wicked », qui avait été reprise par Lone Justice, enregistrée aux Applewood Studios de Denver, dans le Colorado. Dernier bonus made in France avec « Between Two Worlds », puis le rock des Heartbreakers se déchaine avec « One On One ». Mais le plus surprenant de ce second CD est une reprise carrément Tom Pettysée du « Wild Thing » des Troggs en guise de bouquet final. Où l’accent nasillard du blondinet fait carrément des merveilles. Et l’on se dit que ce « Long After Dark » en version rallongée est un sacré et inattendu cadeau du ciel sept ans après la triste disparition de Tom Petty.

TOM PETTY AND THE HEARTBREAKER « Long After Dark »  version JCM

Plus d’un mois après sa sortie, JCM se réveille enfin et décide de chroniquer ce « Long After Dark » cinquième album studio du groupe, que Tom Petty avait longtemps renié à sa sortie  et qui se voit enfin réédité en version Deluxe. Comparé aux trois premiers chefs d’œuvres « Tom Petty & The Heartbreakers »  « Damn the Torpedos » et « Hard Promises »,  l’album  reste malgré tout un album d’excellente facture, un petit trésor caché dans la discographie de Tom Petty qui porté par les singles « You Got Lucky » et « Change of Heart » a atteint à sa sortie le top 10 des charts américains.   

Par Jean-Christophe MARY POPPINS

Sorti en 1982 « Long After Dark » fait suite aux brillants « Tom Petty & The Heartbreakers » (1976) et « Damn the Torpedoes » (1979) composés d’excellentes chansons mais où la volonté de faire une unité, un tout cohérent importait peu. Avec « Hard Promises » (1981), Tom Petty sort un nouveau recueil de chansons là encore très réussi mais à la différence cette fois que les textes, les rythmiques et les mélodies sont organisées pour former un ensemble cohérent. « Long After Dark » est un album rock, quasiment sans ballade, avec une belle écriture musicale et une qualité globale rarement atteinte, même sur les meilleurs disques de Tom Petty. La preuve c’est que «You Got Lucky » figure sur le « Greatest Hits » 1993, et que « Change of Heart » et « Straight Into Darkness » apparaissent eux sur l’excellent double disque « Anthology: Through the Years » (2000). Les chansons sont bien écrites, magnifiquement exécutées du début à la fin. De « One Story Town », à « You Got Lucky », de « Deliver Me », à « Change of Heart », en passant par « We Stand A Chance», ces titres sont plein d’énergie, emmenés par un Tom Petty très en voix.  Par sa finesse et sa texture sonore délicate « Straight Into Darkness » est dans la droite lignée du « Eight Miles High » des Byrds. Un titre sublime. Sans avoir l’étoffe des titres précédemment cités « Finding Out » reste une bonne chanson rock. Quant à « The Same Old You » et « Between Two Worlds » sonnent eux de manière très stonienne, avec des riffs dont le groove donne furieusement envie de se déhancher. Essentiellement portée par un synthétiseur, la ballade «A Wasted Life » clôt l’album en douceur après ce déferlement de refrains fédérateurs d’enchainements d’accords endiablés. L’intérêt de cette nouvelle édition Deluxe est de présenter les chansons « perdues »  du LP, chansons que Tom Petty aurait aimé voir figurer ici. Parmi les titres forts, on trouve « Never Be You » (un succès country pour Rosanne Cash), « Don’t Make Me Walk the Line » ainsi qu’une version de « Ways To Be Wicked » (précédemment reprise par Lone Justice), enregistrée aux Applewood Studios à Denver, Colorado. Certains morceaux écartés à l’époque sont pourtant très bons, notamment « Turning Point » et « Keeping Me Alive », influencé par les Everly Brothers. Si ces deux titres  avaient été retenus, Long After Dark aurait été au niveau de « Damn the Torpedoes » et « Hard Promises ».Ce double album comprend une version nouvellement remasterisée de l’album original par Ryan Ulyate qui a récemment mixé les titres bonus, un disque audio Blu-ray contenant un mix Dolby Atmos de l’album et des titres bonus, ainsi que des versions stéréo haute résolution. Ouvre le double CD+Blu-ray, il existe une édition 2LP ainsi qu’une version LP simple. Le livret comporte des commentaires de Jimmy Iovine et Cameron Crowe. Un pur plaisir fortement recommandé.