LE PETIT PAULO ILLUSTRÉ : Tome 1
Voici 41 ans, en couve du BEST 166, dans la foulée de la publication de « Tug Of War », le 3ème LP solo de Paul McCartney, GBD rédigeait cette ambitieuse « Paulo encyclopédie de A à Z » vouée au culte du fameux bassiste-vocaliste des Beatles, à travers ses multiples aventures en solo, avec ou sans Wings, mais toujours en famille avec ma cousine (au Xième degré 😎) Linda. Tome 1 De A comme « Another Day » à J comme « Jap » …
Macca et moi c’est une longue, très longue love-story, sachant que parmi les cinq premiers LP de ma collection de disques, on trouvait déjà « McCartney » et « Ram » (Voir sur Gonzomusic WE LOVE U PAULO !)… que j’ai dû racheter, tant le vinyle était usé craquait sous le diamant de ma platine ! Plus de cinq décennies se sont écoulées et ce Paulo-là ne m’a jamais déçu. En mai 1982, pour accompagner la sortie de son « Tug Of War » , Christian Lebrun , le rédacteur en chef de BEST, m’avait laissé carte-blanche pour rédiger cette encyclopédie illustrée, un « Petit Paul » façon « petit Larousse » en couverture du BEST numéro 166 histoire de démontrer à nouveau ma passion pour le Macca ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=paul+mccartney ). Flashback… Tome 1 De A comme « Another Day » à J comme « Jap » …
Publié dans le numéro 166 de BEST sous le titre :
LE PETIT PAUL ILLUSTRÉ
« Sans Eux depuis 70, et sans Ailes depuis 80, Paul McCartney ne s’en comporte pas pour autant comme le plus riche retraité de la planète. Et pour mieux s’y retrouver dans ses aventures post-sixties, Gérard Bar-David fournit gracieusement une mini-encyclopédie. » Christian LEBRUN
A : ANOTHER DAY
Vendredi 10 avril 1970, Paul McCartney annonce qu’il quitte définitivement les Beatles. Une semaine plus tard, le futé Paulo fort de son premier LP solo, « Mc Cartney », s’envole vers de nouvelles aventures. C’est le début d’une longue course contre lui-même, un challenge où Paul devra montrer qu’il est plus fort que Macca et les fantômes des Fab Four… Question : « Pourquoi joues-tu de tous les instruments sur le LP’ ?
Paul : Parce que je pense que je ne suis pas un mauvais ».
Question : « Quels sont tes projets maintenant ? Partir en vacances ? Faire un film ? Paul : Mon seul projet, c’est de devenir adulte ».
Le 45 tours. « Another Day », sort en début 71, une superbe balade où les voix de Paul et Linda semblent flirter avec une fraicheur très ado. Insouciance et espoir.
B : BAND ON THE RUN
Petit Paul n’a pas quitté ses petits camarades et pourtant, quelques 15 mois plus tard, il se soucie déjà de trouver un groupe. Le 3 août 71. Wings déploie ses ailes pour la première fois. Parce que notre bassiste veut à tout prix faire de la scène, son duo avec Linda se transforme en quatuor avec Denny Seiwell, le batteur de « Ram » et Denny Laine, ex-guitare/chant des Moody Blues. Malgré tous les efforts de Paul, Wings a du mal à trouver son équilibre. En tout, il y aura trois versions différentes de Wings, mais à vrai dire, sa véritable raison d’être, c’est la scène. Sur disque. Pôle Mc Cartney n’a besoin de personne, la preuve, « Band On the Run », mon petit préféré, a été enregistré à trois : Paul. Linda et Denny Laine, et de plus, dans un trou en Afrique, le studio ARC de Lagos Nigéria) appartenant à Ginger Baker. Lorsqu’il sort à la fin 73, l’album fleurit très fort dans l’ambiance enfumée des boums de l’époque. On entend « Bluebird », « l985 » et « Band On the Run » jusqu’à la fin de l’été, tandis qu’aux USA l’album fait le meilleur score de l’année. Dans une interview accordée à Rolling Stone, Paul raconte comment Dustin Hoffman lui a inspiré « Picasso’s Last Words (Drink To Me) », ce medley-mélodies de la seconde face :
Paul : « Nous allions en vacances à la Jamaïque et le journal local racontait que Hoffman et Mc Queen tournaient « Papillon », un peu plus loin sur la côte. Linda les a appelés pour les inviter à dîner Nous parlions de l’écriture en musique et Dustin trouvait cela fascinant d’être capable de faire une chanson sur n’importe quel sujet. Et Hoffman m’a raconté qu’il avait lu un truc sur la mort de Picasso dans un journal. À la fin de son dernier repas, il aurait dit « Drink to me, drink to mv health », juste avant de remonter peindre dans son atelier. Puis il s’est couché à trois heures du matin, pour ne plus jamais se réveiller. Moi j’avais ma guitare et je lui ai répondu qu’il n’y avait rien de plus facile. J’ai plaqué quelques accords et j’ai commencé à chanter « Drink to me, drink to mv health ». (…) Lorsque nous nous sommes retrouvés au Nigeria, dans le studio de Ginger, la première chanson sur laquelle nous avons bossé, c’est ce truc sur Picasso. J’avais vu des films sur sa méthode de travail : d’abord, il peint sa toile, mais comme certains détails ne lui plaisent pas, il la repeint, et ainsi de suite. Au bout de vingt-cinq couches, il finit par avoir exactement ce qu’il désire. Pour être franc, je n’y connais pas grand-chose, mais nous avons travaillé de cette manière pour en faire une chanson qui reflète cette influence cubiste ».
Le 31/01/74. Paul déclare : « Je ne crois pas que nous puissions nous retrouver tels que nous étions, les Beatles. Chacun de nous est maintenant branché dans ses trucs personnels. Je crois que j’ai adore la manière dont s’est fait « Band on the run », parce que je n’avais jamais travaillé ainsi ». A l’éternelle question du miroir : Paulo lave-t-il plus blanc que Mc Beatles, cette fois, je suis bien force de répondre, « aussi blanc », parce qu’a tous les points de vue « BOR » est un album somptueux. Tous les éléments, compositions, productions baignent dans un équilibre parfait. La voix de Paul y est aussi veloutée qu’un consommé, slurp !
C : CAFE (UN)… SUR LA RIVE GAUCHE
Un flash parisien : sa première visite à Paris, en octobre 61 avec Lennon, inspire cette chanson à Paul. Un troquet de Saint-Germain et la télé allumée sur un discours de De Gaulle : Greetings from Paris Un autre président de la Ve est d’ailleurs immortalisé dans l’œuvre de Paulo : Georges Pompidou, dans « Picasso’s last… » sur le triple LP live, « Wings Over America ». L’album, « London Town », sur lequel figure ce « Café On The Left Bank » sort le 31/03/78. Quand on sait qu’il a été enregistré dans les îles Vierges, ça peut paraitre paradoxal. Il y a la chanson, « London Town ». un prologue en noir et blanc qui contraste avec les couleurs de cartes postales des autres titres ; mais ce qui justifie surtout le titre de l’album, c’est qu’il a été commencé et achevé à Londres. Le reste du gros œuvre a été mis en boite durant une croisière au large des îles Vierges. MPL — la compagnie de production de Paul et Linda —na pas lésiné sur les moyens ; trois yachts sont affrétés : le Fair Carol, utilisé comme studio, sur lequel on a installé une console 24 pistes, le Salama, pour le gite et le couvert des musicos, et enfin, le El Toro, pour les Macs et leurs enfants. Les communications entre les bateaux s’opéraient… à la nage et, à la tombée de la nuit, tout ce petit monde se retrouvait sur le Fair Carol pour enregistrer. « I’m Carrying ». « I’ve Had Enough », « With A Little Luck ». « Famous Groupies », « Don’t Let It Bring You Down » et « Morse Moose » sont nés de cette session sur le Record Plant Mobile Studio. Il manque pourtant sur « London Town » un single de poids : « Mull of Kintyre », à l’époque le 45 tours le plus vendu de tous les temps en Angleterre…
« Paul : « J’adore acheter un album sans y trouver de chansons très familières. Au bon vieux temps, on avait l’habitude de faire des 45 tours et des albums de manière complètement indépendante. Aujourd’hui, avec la programmation radio et le reste, les gens sont forcés d’inclure leurs singles sur les albums. Pour moi, « Mull of Kintyre » est un truc pour Noël qui ne colle pas avec l’esprit de « London Town », voilà pourquoi il ne figure pas sur le 33 tours ».
D : DEAR FRIEND
« Cher ami, quelle heure est-il ? Avons-nous touché la frontière ? Ça veut vraiment dire tant de choses pour toi ? As-tu peur, ou est-ce que c’est vrai ? » La vie sauvage, « Wild Life », sort en décembre 71 et « Dear Friend », à l’époque, éponge mon premier flip amoureux. Le premier album de Wings ne manque pas de défauts, de maladresses. Il n’est peut-être pas « vendeur, mais il est bourré de tendresse et de naïveté. Si, de temps à autre. Linda a la main un peu lourde du côté du Farfisa, la voix de Paul coule doucement comme le chocolat chaud sur les profiteroles. À l’époque, le Big Mac et ses petits burgers se sont installés dans une ferme rustique en Écosse pour y redécouvrir la véritable nature des choses au sens Rousseau du terme. « Wild Life », c’est la vraie vie ! Paul vit dans ses 60 acres avec sa famille, une centaine de moutons et cinq chevaux. À la sortie de l’album, Wings affronte sa première tournée en se produisant dans des campus. Paulo, pour l’époque, semble avoir trouvé son nouveau souffle par ce côté « small is beauti-ful », mais ce minimalisme du Mac n’est-il pas un nouvel épisode de sa crise de rejet du phénomène Beatles ?
« Paul : « Nous commençons avec ce nouveau groupe. Mais si nous devenons aussi énormes que les Beatles, ce sera assez difficile ».
La vie sauvage est un retour aux sources, le reflet de la confusion de Paul qui cherche encore une nouvelle identité.
E: EGG (BACK TO THE)
À la party donnée aux studios Abbey Road, le 11/06/79, pour la sortie de l’album, on savoure les petits fours en visionnant le court-métrage tourné pendant les sessions. « Back to the Egg » a été capturé dans la ferme écossaise des Mac, puis dans le Kent, au Lympne Castle, un authentique manoir médiéval. Les dernières prises, comme le « Rockestra Theme », seront enregistrées à Abbey Road. Mais Paul a besoin de trois semaines pour le mixage et le studio est réservé pour Bob Welsh. Comme Mac est accro au son Abbey Road, il décide d’en construire une réplique exacte dans les sous-sols de sa maison d’édition. Paul contacte le responsable du son chez EMI :
« Pourrais-tu construire une réplique d’Abbey Road ? II m’a répondu que ça ne devait pas poser de problèmes. Et le type a conçu le Replica Studio, un peu comme un décor de cinéma, au détail près ». L’Œuf est un patchwork. Avec la nouvelle version de Wings, qui comprend Steve Holly (batteur) et Laurence Juber (guitares), Paul oscille des mélodies doucereuses de « Winter Rose/Love Awake » aux riffs rapides et effilés de « Spin It On ». Si le score des ventes de « Back to the Egg » est un peu supérieur à celui de « London Town ». Paulo ne parviendra néanmoins pas à s’y dépasser : Wings est rangé au frigo, tandis que notre bassiste commence à rêver d’un LP complètement solo.
F : FABULOUS FOUR (THE)
Super héros de la mythologie rock, cristallisés par leur séparation. Les images de « Let It Be » ont surpris les tout derniers instants de la zizanie qui ronge le groupe. Les rêves de scène de Paul se heurtent à la philo en transparence de John. Paulo règle une partie de son Œdipe le jour où il se sépare des Beatles. Mais les pyramides de fans aux quatre coins du monde ont du mal à accepter une cassure définitive. Chacun y va de son petit fantasme de reformation. La presse l’utilise comme le monstre du Loch Ness ou les OVNI : un épouvantail qu’on agite et qui fait encore rêver. Pourtant, certains promoteurs vont offrir une pluie de dollars pour tenter de faire revivre ce rêve.
Paul : « Je crois que la source principale de ces rumeurs de réunion des Beatles, c’est qu’à un moment quelconque, l’un de nous va dire : « Ouais, ça ne me gênerait pas de le faire ». Mais personnellement, je ne crois pas que ça se fera. La situation des Beatles a fait le tour complet pour arriver à son dénouement et c’est très dur de faire revivre quelque chose qui a touché à sa fin. C’est comme essayer de faire revivre un mort ».
Le 8 décembre 1980, John est assassiné ; le mirage du corne back des Fab Four se brise définitivement.
G : GIVE IRELAND BACK TO THE IRISH
Slogan ? Le 45 tours coïncide avec un des moments les plus difficiles de la guerre qui ravage l’Irlande du Nord. Lennon était toujours apparu comme le plus politisé, en contraste avec l’image de jeune homme intégré de Paul. Mais Paulo n’est pas chanceux ; sa première prise de position politique sur vinyle est censurée par la BBC dès sa sortie, en juillet 72.
Paul : « Pour moi, les Irlandais sont comme des frères, la population de Liverpool est en majorité irlandaise. Il était donc normal que je tente, à mon niveau, de m’élever contre la répression, ce sont les interdictions que décrètent les gouvernements qui déclenchent tout (…). Avant que je n’en écrive, je me suis toujours dit que j’avais une certaine admiration pour les chansons politiques de John. Comme lui, j’ai cette haine de l’oppression, d’où qu’elle vienne, Nixon ou l’Irlande. Lorsque les parachutistes ont tué, c’était comme si ça s’était passé sur le pas de ma porte. Je me suis donc décidé ». Interdite d’antenne au Royaume-Uni, « Give Ireland Back… » fera quelques étincelles partout ailleurs. Elle finira même par être No 1 en Espagne, ce qui tendrait à prouver que le « Caudillo » Franco parlait anglais comme une vache de chez lui.
H : HI HI HI
Encore un single censuré par la BBC en 72, pour apologie de la drogue et du sexe. Les puritains regrettent l’époque bénie du « gentil Paul » et programment « C Moon », la B side. Aux USA, par contre, « Hi Hi Hi » bénéficie pleinement de cette promo au second degré ; le titre est littéralement matraqué par les DJs qui l’entendent d’une toute autre oreille.
Paul : «J’ai vraiment pensé que ce truc de « Hi Hi Hi » serait compris comme se référant à l’ivresse naturelle de la vie. Je ne faisais pas spécifiquement référence aux drogues, même si, parfois, j’aime bien m’échapper à travers elles. Quant au côté scandaleux sur le sexe, à la base, c’est à cause d’une erreur de Northern Songs et de Lew Grade, mon éditeur, qui ont confondu dans le texte « body gun » au lieu de «polygon » et qui l’ont envoyé aux stations de radio. Mais au fond, je n’en suis pas mécontent, « body gun » est bien plus spécifique ».
Lorsque la police anglaise perquisitionne dans la ferme écossaise de Paulo, elle y découvre quelques plants de cannabis. Ces derniers n’appartenant pas, hélas, à la catégorie « ivresse naturelle », quelques cinq mois plus tard, les Macs se voient condamnés à 100 Livres d’amende par la justice britannique. Quelques années plus tard, le cannabis va les pousser à la récidive ; ils se font à nouveau coincer, mais aux U.S.A. cette fois. Même histoire au Japon, en 80, pour ces multirécidivistes du joint.
I : INCOME
John avait l’habitude de raconter que, sur chaque Livre gagnée, il ne lui restait plus qu’un penny lorsque les impôts s’étaient servis. Paulo a toujours été plus discret sur ses revenus. Aujourd’hui, McCartney représente l’une des plus grosses fortunes du RoyaumeUni. Alimenté principalement de droits d’édition, le revenu annuel de Paulo tourne autour de 200 millions de Francs. Il ne se contente pas de percevoir sa part de royalties des compositions des Beatles et celles de Wings, ce qui est déjà plutôt colossal, il investit son argent en rachetant des catalogues de chansons, comme celui de Buddy Holly. En 69, date de son mariage, les affaires de Paul passent entre les mains des Eastman, père et frère de Linda, qui sont des squales de haut vol dans la finance de Wail Street. Paul les fait nommer conseillers juridiques des affaires d’Apple, la Beatle Co. Mais, dans le même temps, Allen Klein devient manager des trois autres Beatles ; Apple achève de se déstabiliser. McCartney et Klein, pour poursuivre les Eastman, en sont réduits à attaquer John, George et Ringo. Les actions en justice entre les ex-Beatles s’achèveront après six années de péripéties, en janvier 77.
J: JAP
Gentille innocence ou magistral coup de promo, le 16 janvier 1980, Paul débarque à l’aéroport de Narita (Tokyo) en direct sur la chaîne de T.V. nipponne NTV. Lorsqu’il passe la douane, toujours en souriant sous les projos, le douanier découvre le pot aux herbes : 219 grammes de dope, dans deux sachets de plastique. Le très honorable Paulo se retrouve fait comme un rat et risque jusqu’à dix ans de prison. La loi japonaise ne plaisante pas avec les joints. Paul ne nie pas les faits et avoue avec une bonne dose de naïveté : « Je ne savais pas que la législation japonaise était aussi sévère. C’est une bêtise… une grosse bêtise ».
La tragi-comédie suit son cours jusqu’au bout. Paul McCartney devient le prisonnier « neeja-ni » (22, en japonais). On lui confisque son alliance, il la remplace par un trombone tordu. Pendant ce temps, on annule la tournée Wings à grands frais et le groupe est interdit d’antenne sur les stations nipponnes. Paul dort sur une natte tressée et se réveille dès six heures pour l’appel des prisonniers. On lui refuse un stylo et du papier pour écrire. L’affaire fait la une d’un certain nombre de quotidiens anglais, tandis qu’en France, les actualités télévisées de vingt heures font un sujet « McCartney », lui donnant plus de pub qu’il n’en avait jamais eue. Le 26 janvier, Paul est expulsé du Japon. Le Daily Mail, suite à une promesse de ne plus toucher à l’herbe, titrait :
« Plus jamais, dit Paul », tandis que son confrère, le Daily Express, allait interviewer un vieux prof de Macca pour le citer en première page : « Tu as tort Paul ! ».
À sa sortie de prison, une photo montre McCartney en train de faire un clin d’œil ; il déclare : « Tout ce que je veux maintenant, c’est rentrer à la maison, être tranquille, au calme, et entendre l’herbe pousser ». Après cette histoire, ses ventes de disques au Japon auraient progressé de 500 %, quant à sa promesse de ne plus y toucher, elle a dû faire rire plus d’un vieux freak.
À SUIVRE….
Voir sur Gonzomusic LE PETIT PAULO ILLUSTRÉ : Tome 2
Publié dans le numéro 166 de BEST daté de mai 1982