DURAN DURAN « Future Past »
C’est comme un retour vers le futur, un sentiment de « déjà vu », mais damned cela fait un drôle d’effet d’accoler à nouveau ces deux mots jumeaux sur la page de mon doc Word : Duran Duran ! Et pourtant avec ce quinzième album en quarante ans d’exercice impeccable de la popitude exacerbée, la formation de Birmingham fait un retour en force et en flammes. L’excellent « Future Past » balayant tout sur son passage dans les charts planétaire et damant le pion aux jeunots comme Coldplay. Un régal !
Je les revois encore débarquer avec leur look de Jack Sparrow pas encore tombé du nid, leurs pantalons bouffants et leurs chemises à jabot de « nouveaux romantiques ». Je me souviens d’avoir passé leur tout premier single « Planet Earth » sur WRTL à l’époque. Leur LP éponyme était aussi porté par l’irrésistible « Girls On Film ». Et j’adorais leur patronyme piqué à un personnage de la BD /film culte « Barbarella » Un an plus tard, sur un yacht amarré dans la baie de Saint Tropez, je rencontrais ce bon Simon pour la sortie de leur second 33 tours « Rio ». Certes je suis loin d’avoir entretenu avec Duran Duran une relation aussi étroite qu’avec OMD, Simple Minds ou Depeche Mode, mais je les ai toujours eu dans mon potage musical, on va dire. Et au fil des ans, la formation de Simon Le Bon n’a jamais cessé de publier des albums, comme ce « Notorious » historique produit par Nile Rogers que j’avais chroniqué dans le numéro 225 de BEST ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/duran-duran-notorious.html ), cependant là j’avoue être bluffé par la qualité et la pèche de ce « Future Past »… qui n’a rien à voir avec le légendaire « Days of Future Passed » des Moody Blues de 67. En tout 12 titres carrément aussi entrainants que dansants, aussi insouciant que légers et au son carrément contemporain. D’ailleurs on y retrouve DEUX titres produits par l’immense Giorgio Moroder, le futuriste « Beautiful Lies » et surtout l’électro funky up-tempo « Tonight United » (aux faux airs de « Hungry Like the Wolf »). Or les derniers à avoir sollicité le fameux producer de Munich c’était les Daft Punk pour leur monumental « Random Access Memory », par conséquent ceux qui n’auraient pas encore compris qu’avec ce « Future Past » la bande à Le Bon était déterminée à signer ZE album à succès de l’hiver n’ont qu’à aller se rhabiller.
Dès le premier titre, « Invisible » qui ouvre l’album en harmonies, les DD renouent avec ce funk blanc qui leur réussissait si bien lorsque Nile Rogers produisait leurs hits. Puis avec « All of You », on retrouve la pop synthétique qui a toujours été la marque de fabrique du groupe British depuis « Girls On Film ». Avec Tove Lo, en guest radieuse, « Give It All Up » joue et gagne à la pop électro contemporaine, signant une des compositions les plus addictives du projet. Quant à « Future Past », la chanson-titre, c’est une lente complainte sentimentale mais déchirante portée par les envolées lyriques de Simon Le Bon. « Hammerhead » en duo avec la ravissante rappeuse Vanessa Mahi alias Ivorian Doll pulse comme un cœur qui bat la chamade et c’est du palpitant puissant ! Coté exotisme, les Duran font preuve d’imagination en recrutant les rockeuses jap de Chai et cette collaboration « More Joy » – sur laquelle on relève l’hommage appuyé au légendaire Yellow Magic Orchestra de Ryuichi Sakamoto- se révèle forcément… joyeuse. Enfin, tout s’achève sur le piano magique en invité de marque de Mike Garson, le génie qui accompagnait Bowie sur « Aladdin Sane », avec la mélancolique et superbe « Falling » – on songe à « Lady Grining Soul »-sur laquelle Simon le Bon chante juste divinement bien. Bref, avec tous ces atouts, on comprend aisément que ce « Future Past » fasse un tel carton planétaire et l’on peut donc écrire avec certitude que Simon n’aura jamais été aussi… bon !