POP SMOKE « Faith »
Il a beau être sorti depuis mi-juillet, « Faith » le second album du rapper assassiné Pop Smoke mérite largement cette séance de rattrapage. Produit par son « pote » 50 Cent, dans le fauteuil du « producteur exécutif », intitulé « Faith » ( la foi), fort de ses vingt titres ( vingt-trois dans sa version Deluxe), et porté par un solide casting de guests-stars (Kanye West, Pusha T, Rick Ross,The Dream, Swae Lee, Future, Chris Brown, Dua Lipa, Pharrell Williams, Kid Cudi et Kodak Black ) c’est pourtant un album solide et riche en émotions.
Mort à 20 ans de plusieurs balles dans le bidet, ce triste 19 fèvrier 2020, Pop Smoke ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=pop+smoke ) n’avait déjà pas assisté au phénoménal succès de son tout premier CD « Shoot for the Stars, Aim for the Moon » sorti en juillet 2020. Avec la publication de « Faith » c’est le second album post-mortem du jeune rapper de Brooklyn et il devrait suivre la carrière de son auguste prédécesseur en enfilant les hits comme un collier de perles de culture. Certes, dans ces 20 titres ( 23 avec les bonus) il y a à boire et à manger, mais chacun y retrouvera son compte. Moi, par exemple, mon titre fétiche est un pari gagné sur la nostalgie « Whoo Baby », collaboration avec Chris Brown est en effet propulsé par un sample du bon vieux tube de Ne-Yo « So Sick », sorti en 2005. De même, « Demeanor » en duo avec la sexy Dua 🤣 ( Lipa), sur son beat électro, parait taillé sur mesures pour les dance-floors des discothèques… si seulement celles-ci existaient encore 😭 Il faut aussi louer le climatique et cool « 8-Ball » avec le brillant Kid Cudi, tout comme le funky nonchalant addictif « Spoiled » avec Pharrell pour une parfaite prod Neptunes… à l’instar de « Top Shotta », cette autre prod du duo Pharrell Williams/ Chad Hugo, avec le volubile Pusha T.
Puis, on se laisse porter par le flow tranquille de « Back Door » où Pop duettise avec Kodak Black. Hors de ces 14 « collaborations », Pop Smoke apparait également en solo sur six titres dont le déchirant « More Time » (plus de temps) vocalisé par un gamin emporté avant de fêter ses 21 ans. Pulsé comme un cœur « Beat the Speaker » bat la chamade. Enfin, il y a cette troublante « Merci Beaucoup » ( en français dans le texte), ode à nos Louis V(uitton) et Christian Dior où il vocalise : « J’ai un 45 rangé dans mes tiroirs. / Ils disent : « Qu’est-ce qu’il y a sur ta bague ? », onze carats./ Qui est fournie avec une bonne salope et un manoir et elle vient de Paris/ Merci beaucoup (merci beaucoup)/Je n’ai rien à prouver (nah)/ C’est soit tu gagnes, soit tu perds… ». Il rêvait de Paris et de ses créateurs, il est mort à LA, braqué à vingt piges pour quelques billets verts, c’est la larme à l’œil qu’on achève cette écoute de « Faith » au titre homonyme du premier CD de George Michael, mais c’est encore une autre tragédie de la musique n’est-ce pas ?