U2 All “That You Can’t Leave Behind”
Quand on aime on a toujours vingt ans et cela se vérifie à nouveau avec ce solide “ All That You Can’t Leave Behind” qui fête par une somptueuse réédition ses deux décennies prouvant à nouveau, si l’on pouvait en douter que U2 porté par sa modernité constituait toujours l’un des groupes majeurs de ce XXIème siècle.
Voici 20 ans, dans le regretté mensuel BUZZ, c’est ce qu’on écrivait pour saluer la publication du dixième épisode des aventures de la bande à Bono :
« All That You Can’t Leave Behind » renoue avec une splendeur sonique qu’on croyait à jamais perdue dans les lumières dévorantes de quelque tonitruant PopsMart Tour. Le destin de « Beautiful Day », formidable hit-single qui percute la cime des charts british le jour même de sa sortie, constitue sans doute aucun une réponse en soi: guitares orageuses, mélodie héroïque, horizons illimités, comme au temps du fabuleux « Joshua Tree », n’en déplaise aux puristes de la première heure. D’ailleurs, le mythique tandem Lanois-Eno est au rendez-vous. Un signe? Non. Annoncé à l’origine comme un « retour aux sources », le nouveau U2 échappe forcément à ce genre de cliché. « Elevation » et ses guitares diaboliques pourrait tout droit jaillir des sessions de « Achtung Baby », « Kite » sample un improbable présent vu de l’année 2030, là où « Wild Honey », pure merveille acoustique, semble frappé par la (soul en état de) grâce du Van Morrison de « Tupelo Honey ». « New York » est peut-être le titre le plus puissant, le plus lyrique de U2 depuis « Where The Streets Have No Name » tandis que « Grace » distille le mystère Eno, brumeux des fantômes d’un feu inoubliable. « When I Look At The World » semble être un autre classique en puissance – tel un écho lointain du « The Ground Beneath Her Feet », enregistré à l’origine pour le « Million Dollar Hotel » de Wenders. »
Comme le roman de Dumas, VINGT ANS APRÈS, Jean Christophe Mary explore à nouveau ce U2 majeur, largement boosté de précieux demos , B sides, remixs et autres lives.
Par Jean-Christophe MARY
« Beautiful Day », « Stuck in a Moment You Can’t Get Out Of », « Elevation » et « Walk On »….. Des tubes et quels tubes ! A l’occasion d’une luxueuse réédition 5CD, retour sur l’album qui fût classé n °1 dans 35 pays à sa sortie en 2000. On ne présente plus U2, groupe phare des 80’s, tant sa réputation mythique rayonne de par le monde. Quarante-cinq ans d’activité et plus de 200 millions d’albums écoulés, le quatuor irlandais impose le respect. Enchaînant concerts sur tournées marathon, albums étonnants sur disques pas toujours à la hauteur notamment dans les 90’s, la bande à Bono a toujours su tenir le haut du pavé. En quatre décennies, Bono (chant) The Edge (guitares), Adam Clayton (basse) et Larry Mullen Jr. (batterie) se sont bâtis une réputation d’artisans pour faire de leur rêve de jeunesse cette formidable machine rock mélodique qui enflamme aussi bien les ondes FM que des stades pleins à craquer. Alors un 20 ans plus tard, qu’en est-il ? À la première réécoute, non seulement les singles « « Beautiful Day », « Elevation » ou « Walk on » sont là indémodables, mais c’est bel et bien l’album tout entier qui a su résister à l’épreuve du temps. Après un passage à vide dans les 90’s avec Zooropa (1993) et Pop (1997), le quatuor revient ici à un son échafaudé essentiellement autour de la guitare, de la basse et de la batterie. Pour la production, les Irlandais ont de nouveau fait appel à Brian Eno et Daniel Lanois, qui avaient produit « The Unforgettable Fire », « The Joshua Tree » et « Achtung Baby ». Ensemble, ils se mettent à l’ouvrage sur le projet « U2000″, titre choisi temporairement lors de la tournée PopMart. Rebaptisé « All That You Can’t Leave Behind », ce projet qui s’étalera sur près de 2 ans rappelle quelque part le concept « The Joshua Tree », soit une production à la fois intelligente et artisanale, avec ces petites surprises dans les arrangements, ces multiples rebondissements auditifs initiés à renfort de petits détails et autres astuces sonores. Cet album représente une vraie rupture de style avec le précèdent « Pop ». Les singles et les compositions sont inspirées, telles « Beautiful Day », hymne imparable qui soulève les foules en concert, le gospel « Stuck in a Moment You Can’t Get Out Of » (qui évoque le suicide de leur ami Michael Hutchence ex-INXS), « Elevation » avec son gimmick de guitare identifiable et les hululements de Bono en ouverture. Les titres s’enchainent de manière fluide, captent l’attention à travers des textes chargés d’émotion comme « Walk On ». Ajoutons que « Wild Honey », reste une de leurs meilleures chansons pop jamais écrites à ce jour. De leur côté, Daniel Lanois et Brian Eno ont su sculpter et refaçonner le son originel de U2 et ainsi réussi à construire un nouveau « classique ». Ces enregistrements témoignent une fois de plus du génie musical de U2 et démontrent pourquoi ce groupe est l’une des formations les plus importantes de tous les temps.
Ces jours-ci, le label Universal réédite « All That You Can’t Leave Behind » dans une édition spéciale anniversaire re-mastérisée. L’édition Super Deluxe comprend cinq CD dont l’album, des faces B et des démos, deux CD de »Elevation » et le ‘’ Live from the Fleet Center » enregistré à Boston en 2001. Cerise sur le gâteau, on trouve un livre « Walk On: A Travelogue d’Anton Corbijn (qui signe la photo de la pochette prise dans le hall du terminal 2E de l’aéroport Roissy Charles de Gaules), un livret grand format et une affiche. Un cadeau précieux pour ces fêtes de fin d’année.