TEHRAN
Après HATUFIM (HOMELAND), FAUDA, TYRANT et THE SPY, voici TEHRAN la dernière série made in Israël, qui éclaire la guerre souterraine que mène Jérusalem pour entraver la marche forcée de l’Iran pour acquérir la maitrise nucléaire à travers les aventures de Tamar, jeune agent du Mossad et hackeuse à la Lisbeth Salander, infiltrée chez les mollahs, telle une « Phénomène » du BUREAU DES LEGENDES. On reste scotché par la série d’espionnage la plus excitante du moment.
Amman airport, Jordanie, vol 159 Amman- New Delhi où une femme en niqab voilée embarque dans un avion. Un homme à ses côtés et lui promet que tout ira bien. Le vol décolle, mais soudain des turbulences se produisent. Problème de moteur, l’avion doit se poser d’urgence sur l’aéroport le plus proche, celui de Téhéran. À bord, un couple d’Israéliens en partance pour l’Inde commence à flipper sa mère de se voir atterrir en Iran. Et c’est justement ce qui se produit.
Générique
Le couple refuse de quitter l’avion : « Vous ne voudriez pas qu’on soit obligé de vous extraire de force », demande le stewart jordanien. Sur la passerelle, un officiel iranien entouré de militaires leur demande leur passeport : « Suivez-moi s’il vous plait ». Pendant ce temps, la femme voilée se rend aux toilettes … où une fille en uniforme d’hôtesse lui ouvre ses toilettes où elles échangent leurs vêtements, comme dans les « Mission Impossible ». Pendant ce temps, la touriste israélienne a un malaise et est conduite aux mêmes toilettes… où elle reconnait l’« hôtesse », qui a servi à la même base qu’elle durant son service militaire. L’autre, bien entendu, ne tient pas à la reconnaitre. Et celle qui porte son niqab rejoint bientôt son « mari » dans la salle d’attente. En fait, l’incident technique sur le moteur de l’avion a été déclenché à distance par le Mossad pour justement permettre à Tamar ( Niv Sultan) d’atterrir à Téhéran. En dix minutes, le décor de TEHRAN est posé. Pendant ce temps, Tamar dans son uniforme d’hôtesse sort tranquillement du terminal et monte dans un taxi direction Téhéran. Née en Iran, élevée en Israël, elle parle couramment le persan. Trois minutes plus tard, le taxi dépasse une grue… d’où un homme est pendu : histoire de nous rappeler que les exécutions publiques sont hélas monnaie courante dans ce joyeux pays ! « Qu’a-t-il fait ? » demande-t-elle. « C’est un banquier accusé de corruption », répond le chauffeur. Sa passagère détourne le regard, normal elle sait ce que risque ici une espionne. Lui lance : « comment les gens viennent-ils assister à de pareilles atrocités ? » C’est bluffant, car, comme dans FAUDA filmé à Gaza ou Ramallah, on voit de vraies images de la capitale Iranienne, drapeaux, fresques murales de Khomeini et même, en arrière-plan, l’emblématique Mont Damavand qui culmine à 5610 mètres… même si la série a été filmée principalement à Athénes !
Arrivée à destination, elle marche dans la rue. Puis traverse un passage marchand où elle emprunte un escalier. Devant un appart, elle sort une clef et pénètre dans les lieux. Un homme l’accueille en lui disant « welcome ». Il lui montre sa chambre. Pendant ce temps à l’aéroport, c’est un peu deep shit, car l’Israélienne dit à son copain avoir reconnu une copine de régiment sauf que les Iraniens enregistrent tout… et traduisent. Du coup elle va se faire cuisiner par Faraz Kamali, un haut responsable des Gardiens de la Révolution. Dans le même temps, Tamar se connecte sur le net, car l’Iranienne qui a pris sa place dans le vol pour Delhi devait lui communiquer ses codes pour accéder au système de la compagnie nationale d’électricité… sauf qu’elle n’accepte de les communiquer qu’à son arrivée en Inde. Par conséquent, Tamar est forcée de contacter un mystérieux pote hacker basé à Téhéran… qui la drague depuis longtemps : les codes ok… mais en échange d’un rencard », écrit sick boy (littéralement le garçon malade). « D’accord » répond Tamar. Pendant ce temps, à l’aéroport, le vol pour New Delhi s’apprête à décoller et, good news pour éviter tout incident international, les deux touristes israéliens sont autorisés à remonter à bord. Mais Faraz Kamali après avoir visionné les images des caméras de surveillance remarque le switch des toilettes entre les deux femmes et décide de stopper le décollage de l’avion jordanien. Suspense… mais too late, l’avion a déjà déployé ses ailes. Tamar, déguisée comme si elle s’était fait faire une rhinoplastie se rend à la compagnie d’électricité, sous sa nouvelle identité de Zhila, la femme qu’elle remplace et qui a pris sa place dans l’avion. Pendant ce temps-là, les F16 hébreux s’apprêtent à décoller pour aller bombarder en toute tranquillité un site nucléaire dès que « Zhila » aura réussi à pirater le système. Sick boy lui donne le code, et le Mossad est connecté au système anti aérien de Téhéran, mais son boss la surprend. Et la poursuit, tentant de la violer. Elle est forcée de l’éliminer… waw… on reste collé à son fauteuil les 50 minutes que durent ce pilote. C’est juste haletant et l’on n’est guère surpris que cette pépite télévisuelle rafle 92% d’opinions favorables sur le site Rotten Tomatoes. Le show-runner de la série, Moshe Zonder, a écrit les scripts de plusieurs épisodes de FAUDA (Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=Fauda) avant de prendre la direction de cet époustouflant TEHRAN réalisé pour la chaine KAN et distribué à l’international par Apple Original pour Apple TV+ avec une majorité d’acteurs israéliens mais d’origine iranienne qui maitrisent le persan. En tout, il y aura huit épisodes de la série d’espionnage en anglais, hébreu et persan, la plus excitante du moment. Trop hâte d’en découvrir le prochain dès vendredi.
Diffusée sur la chaine Apple TV+ depuis le 25 septembre 2020