A PLEYEL LES CHANSONS DE SANSON ONT DU SON
Dans la foulée de sa nouvelle Anthologie (coffret 18 CD), lundi dernier Véronique Sanson investissait la salle Pleyel pour son avant dernier show parisien de l’année. Inutile de vous dire que la salle était pleine à craquer et que les aficionados attendaient avec impatience leur idole, quelques mois après ses quatre Palais des Sports (complets !) en avril dernier. JC Mary y était pour Gonzomusic.
On avait déjà fondu comme neige au soleil sur les brillantes performances de Véronique Sanson ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/veronique-sanson-welcome-back.html et aussi https://gonzomusic.fr/cognac-blues-passions-2019-episode-3.html ) en 2015 au Palais des Sports, comme cet été au Cognac Blues Passion, mais ce 30 décembre dernier, à la mythique salle Pleyel, notre Janis Joplin made in France a de nouveau prouvé qu’elle savait faire le show rock comme personne dans l’Hexagone.
Rock report….
Par Jean-Christophe MARY
Assister au concert d’une artiste qui fête 45 ans de carrière est toujours très excitant, mais avant que le moment tant attendu soit dévoilé, il faut patienter. Une patience largement récompensée, puisque Véronique a demandé à son fils Christopher Stills d’ouvrir le show. Et il faut avouer que le fils de Stephan Stills que l’on a le plaisir de voir régulièrement sur scène lors des premières parties de Sanson a assuré. Parfaitement bilingue et particulièrement charmeur, entre pop rock indie à la Jeff Buckley et rock blues fracassant à la Buffalo Springfield- on ne renie pas ses racines familiales-, l’auteur compositeur de LA a déballé plusieurs morceaux efficaces doublés de belles parties de guitares rock qui n’ont fait que monter d’un cran l’excitation de du public.
Un peu avant 21h00, les lumières se sont alors éteintes et le spectacle a enfin pu commencer grâce tout d’abord à l’incroyable univers visuel des miroirs géants et un light show éblouissant. Magique dès le premier titre, « Dignes, dingues, donc… » qu’elle entame sur une entrée à l’américaine du fond de scène, Véronique Sanson réussit une fois encore à nous transporter grâce à son incroyable voix et sa présence animale. La chanteuse et ses musiciens dirigés par Dominique Bertram récoltent les faveurs du public sur les quelques 22 titres joués ce soir : Dignes, dingues, donc…aux arrangements Lalo Shiffrin 70’s, « Radio Vipère » chanson funk rock groovy qu’elle fait rarement sur scène, suivi de l’emblématique « Besoin de personne ». Derrière son piano, elle évoque la disparition de son trompettiste favori Steve Madaio avant d’entamer un vibrant « Monsieur Dupont ». Derrière son piano, Véro nous livre un beau moment d’intimité. Le public écoute religieusement « Marie » dans une émotionelle version piano-violon, suivi de « Ces moments-là. Puis, dans «Vols d’horizons », en version orientale, dotéé d’une superbe musicalité avec les violons cordes et le groupe qui joue serré compact, elle rend hommage à Simone Weil pour finir sur deux belles versions de « Ainsi s’en va la vie » et « Je me suis tellement manquée ».
Puis, c’est le retour aux chansons plus légères « La loi des poules », « Chanson sur ma drôle de vie », « Amoureuse », « Vancouver », « Rien que de l’eau » pour finir en apothéose sur un « Et s’il était une fois » d’anthologie. La voix n’a pas pris une ride, le son puissant et racé, est lui impeccable. Pantalon moulé, bottines et boléro noirs, elle nous envoie ses chansons comme des caresses ou des brûlots. Immédiatement le public, les bras levés, semble comme soulevé, porté par une vague d’euphorie collective. Dans un ronflement de guitares gonflées rock signées Basile Leroux, doublé d’une batterie à l’assise solide (Jean-Baptiste Cortot) et d’une section de cuivre particulièrement musclée, Véronique Sanson distille l’essentiel de ses chansons, des connues et des moins connues. Au premier rappel, le public a droit à un « Bernard Song’s » aux sonorités très blues rock. Visiblement émue et heureuse, elle n’a décidément pas envie de quitter la scène. En guise de second rappel, seule au piano, elle nous offre les incontournables, « Mortelles pensées », « Mon dieu », « Ma Révérence » et « Bahia ». Des titres qui réussissent, à certains moments, à nous rendre nostalgiques, tristes ou euphoriques. Après une année bien remplie passée sur la route, Véronique Sanson vit toujours à fond ses morceaux. Fatiguée et amaigrie par la maladie qu’elle a vaincu l’an passé, elle est peut-être un peu moins agitée sur scène qu’il y a quelques années mais réserve toujours quelques poses dont elle seule a le secret. Après un peu plus de deux heures d’un show sans faute, tous les fans sont conquis et heureux.
Jean-Christophe MARY
Anthologie Warner 18 CD
Ce coffret regroupe la quasi-totalité des albums studio de Véronique Sanson dans leurs pochettes originales cartonnées Amoureuse (1972), De l’autre côté de mon rêve (1972), Le Maudit (1974), Vancouver (1976), Hollywood (1977), 7ème (1979), Laisse-la vivre (1981), Véronique Sanson (1985), Moi le venin (1988), Sans regrets (1992), Indestructible (1998), D’un papillon à une étoile (1999), Longue Distance (2004), Plusieurs Lunes (2010), Dignes, dingues, donc… (2016). Il comprend aussi un livret de 180 pages (réunissant les livrets des albums) et 3 CD bonus proposant des maquettes, démos, faces B, versions single et étrangères, des duos et remixes.