UNBURYING THE GEMS : DEATH CAB FOR CUTIE
Accaparé ces derniers temps par la préparation du spectacle des Excellents où nous avons joué « Revolver » en intégral, par les dernières touches à mon nouvel album, « Chants électriques », par un concert à Bordeaux — sans oublier les incontournables contraintes administratives et la vaisselle, j’avais un peu délaissé cette merveilleuse collection des UNBURYING THE GEMS qui me procurent pourtant un vif plaisir, d’écriture et de transmission, foi de Ramon Pipin. Car faire découvrir des œuvres ou artistes qui peinent à se faire entendre, malgré des qualités outrageusement évidentes, est pour moi un sacerdoce auquel je refuse de me dérober. Et c’est justement le cas des Américains de Death Cab For Cutie.
Par Ramon PIPIN
Aujourd’hui je vous parle de ce groupe de Washington Death Cab For Cutie, mené depuis 1997 par Ben Gibbard, guitariste, chanteur et principal compositeur, et de cette pépite qui tombe à pic, extraite de leur 4ème album « Transatlanticism » sorti en 2003 et devenu disque d’or : « The New Year ». Sur des power chords, que ne renierait pas Pete Townshend, et un motif rythmique du nouveau et superbe drummer Jason Mc Gerr que ne renierait pas « Moony », Gibbard pose sa voix éthérée en contraste avec l’énergie du playback, pour narrer son indifférence et son désenchantement au passage de la nouvelle année. Le tout est remarquablement produit par le guitariste d’alors, Chris Walla. L’album fut particulièrement bien accueilli, qualifié de « nearly perfect pop record » et il est vrai qu’outre ce titre, il contient de nombreuses chansons à la fois inventives et à forte charge émotionnelle, en particulier la magnifique ballade-titre « Transatlanticism », où éclate le sens de la mélodie de Gibbard, porté par sa voix à fendre le granit.
De nos jours, Death Cab est toujours en activité et continue à faire paraître de remarquables albums, même si, à mes yeux (et oreilles), ceux de cette période : « The Photo album », « Transatlanticism » et « Plans » restent leurs meilleurs et que le départ de Chris Walla s’est fait sentir. Pour la petite histoire, et alors que le groupe ne se singularise pas par sa propension à la plaisanterie, leur patronyme vient d’une chanson de Viv Stanshall et Neil Innes, du Bonzo Dog Doo-Dah Band. À n’y rien comprendre…