TOKOW BOYS « Cobra! Cobra! »

Tokow BoysVoici 41 ans dans BEST GBD osait comparer la voix de Rachel Ortas, la chanteuse des Tokow Boys au cri du moustique, le soir au fond du lit… tout en trouvant l’expérience intéressante comme un pari lancé sur l’avenir. Bingo ! Un peu moins de cinq ans plus tard et la mue des « garçons de Tokyo » en Luna Parker, la voix de Rachel, comme les synthés d’Eric investissent les charts hexagonales de leur irrésistible « Tes états d’âme, Eric ». Flashback….

Tokow BoysOn peut dire que parfois musicalement parlant j’ai de la suite dans les idées. En 1982 je chroniquais le tout premier LP des Tokow Boys dans le BEST 166 et 58 numéro plus tard le duo Luna Parker constitué de Rachel Ortas et d’Eric Tabuchi, sous leur nouvel alias de Luna Parker ( Voir sur Gonzomusic LE LUNA PARK DES LUNA PARKER ) percute le Top 50 de leur vaillant single au titre jeu de mots « Tes États d’âme…Éric ». Hélas, après le flop du premier album des Luna Parker, au titre toujours en forme de vanne, « Félin pour l’autre » publié en 88, le couple à la ville comme sur scène va se séparer. Rachel renonce à la chanson tandis qu’Eric devient un petit génie informatique sur Mac, si loin du luna park festif des Luna Parker et du cri punk du moustique des « Tokow Boys ».

Publié dans le numéro 166 de BEST

Bzzzzz. Bzzzzz. Le cri du moustique déchirait la tiédeur de la nuit en me vrillant les oreilles comme une « fraise » de chirurgien stomato. En écoutant les premiers singles des Tokow, j’avais, c’est vrai, quelques fantasmes de DDT. Le filet de voix de Rachel, la chanteuse, me faisait vraiment songer à un moustique squeezé dans mon espace sonore. Live, on aurait pu s’amuser au test Memorex du verre de cristal brise, mais sur disques ils savaient nous attirer vers inconnu.

Tokow Boys« Cobra ! Cobra ! », c’est le premier LP des Tokow reptilement vôtre. Un patchwork qui ressemble à un stand de marché aux puces de l’an 20022, tant le groupe cultive l’ésotérisme comme certains côtés plus baroques. La voix de Rachel a dû être touchée par la grâce des filtres DBX ou autres terrasseurs de hautes fréquences : elle conserve son coté acide mais parvient de justesse à éviter la corrosion. Je ne sais pas comment s’appelle le Dieu des Lolitas, en tous cas il est bigrement efficace : les Tokow ne connaitront certainement pas leur Hiroshima avec ce premier LP. Les guitares de Franz Weisgerber hurlent comme des chiens fous voire parfois AndaIous sur fond de synthés d’Eric, mais l’élément sonore le plus explosif se cache dans l’anche de Daniel Brunetti, un orfèvre en matière de métaux cuivrés. Éclectisme ? Vous avez dit éclectisme ? « Cobra ! Cobra!  » joue avec l’anglais, le français, l’espagnol et le martien du sud ; cependant Rachel ne devrait pas mordre aussi fort la Iangue de Shakespeare. Son accent continental doit donner à Willy S. l’envie de se retourner au fond de son caveau. Heureusement, il émane une certaine force de ce « Cobra ! Cobra ! », malgré le parisianisme et le coté branché sur secteur. J’aime bien le rock servi froid lorsqu’il conserve sa fraicheur et son originalité. Les Tokow Boys et leur girl auront un avenir prometteur s’ils parviennent a trouver le fil de leur évolution. Rachel pourra même investir ses royalties en leçons particulières. Si l’on considère que « Cobra ! Cobra ! » est un coup d’essai, il reste encore à le transformer. Pourtant, je ne suis pas inquiet pour l’avenir des Tokows : le groupe porte en lui un certain nombre de promesses. Je ne connais pas encore le titre de leur prochain album, mais il se pourrait bien qu’il devienne un de mes disques de chevet ; c’est ce qu’on appelle un investissement à moyen terme, un poil. Alors, comment dit-on « Banco ! » en idiome Tokow ?

Publié dans le numéro 166 de BEST daté de mai 1982BEST

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