THE WEEKND « Hurry Up Tomorrow »

 The-WeekndC’est comme un immense bain moussant OBAO, un mega giga jacuzzi pour les oreilles où l’on s’abandonne lascivement, lorsque le hip hop zen et new Wave new Age poursuit son aventure intergalactique avec ce surprenant et long concept album intitulé « Hurry Up Tomorrow »,  troisième volet de sa glorieuse  trilogie,  après « After Hours » en 2020 et «  Dawn FM » en 2022, semant tout le doute sur ce qui pourrait bien constituer l’ultime album de the Weeknd qui se saborderait à la manière d’un Ziggy Stardust laissant alors la place au Thin White Duke… illustrant ainsi la fameuse expression populaire partir en Weeknd !

The-WeekndLes fans de the Weeknd ont émis l’hypothèse que cette trilogie discographique pourrait s’inspirer de la « Divine Comédie » de Dante Alighieri, reflétant ses thèmes, son symbolisme et son intrigue. Selon cette théorie, les 3 albums représenteraient un voyage à travers l’enfer (« After Hours »), le purgatoire (« Dawn FM ») et enfin le paradis « (Hurry Up Tomorrow »). Et s’il nous préparait de surcroit un coup à la Ziggy Stardust, vous savez bien ce jour de juillet 1973 à l’Hammersmith Odeon lorsque Bowie lance son fameux « this is my last live show… », Abel Tesfaye ayant déclaré juste avant la publication du CD :

« L’album à venir est probablement ma dernière chance de percer en tant que The Weeknd. C’est quelque chose que je dois accomplir. En tant que The Weeknd, j’ai exprimé tout ce que j’avais à dire. Je continuerai à faire de la musique, peut-être en tant qu’Abel, peut-être en tant que The Weeknd. Mais je veux toujours tuer le Weeknd. Et je le ferai. Un jour ou l’autre. J’essaie vraiment de me débarrasser de cette identité et de renaître. »

Et la sortie d’un long métrage en salle certes underground co-écrit et co-interprété par Abel augure forcément un changement de cap dans la carrière du Canadien. Intitulé « Hurry Up Tomorrow », c’est un film musical américain à suspense psychologique, réalisé et monté par Trey Edward Shults, qui accompagne le sixième album studio du même nom d’Abel « The Weeknd » Tesfaye. Trey Edward Shults a écrit le scénario avec Tesfaye et Reza Fahim, qui a également produit le film avec Kevin Turen et Harrison Kreiss. Le film met en scène Tesfaye dans une version fictive de lui-même : un musicien au bord de la dépression entraîné dans une odyssée existentielle par un mystérieux étranger. Jenna Ortega et Barry Keoghan jouent également dans le film. Il sera distribué aux États-Unis par Lionsgate le 16 mai 2025. On peut juste espérer qu’il continuera néanmoins à faire de la musique sous son vrai nom, Abel Tesfaye. Il faut se souvenir que l’artiste a été particulièrement traumatisés durant un concert en 2022 lorsqu’il a soudain perdu sa voix.

  « Hurry Up Tomorrow » aurait dû sortir le13 janvier, cependant sa sortie avait été repoussée par solidarité avec les sinistrés des dramatiques incendies qui ravagent Los Angeles.  D’ailleurs, toutes les royalties de sa chanson « Take Me Back to LA » seront intégralement versés à la banque alimentaire de la Cité des Anges. Finalement, après moult teasers le CD sort enfin le 30 janvier, riche de 24 plages dans sa version « 00XO edition ».. Il constitue sans doute le projet le plus ambitieux de toute sa vie à moins qu’il ne s’agisse de son chant du cygne ? mais il faut bien admettre que the Weeknd joue et gagne à son pari sur l’ambiguïté avec cette longue…. très longue parabole de 84’ 39’’,  riche de 22 titres, en concept-album sur  le thème de la fragilité de nos idoles. Et quels titres ! Dès le premier d’entre eux, le vibrant « Wake Me Up », on sait que c’est du lourd car il a été non seulement enregistré avec les frenchies de Justice, mais aussi, et il faut avoir des cojones taille coconuts pour oser et s’en sortir, en embrassant le sample iconique de Rod Temperton, extrait du « Thriller » de Michael Jackson… mais pas que, puisque la compo compte aussi un second sample, cette fois de Giorgio Moroder extrait de la BO de « Scarface ». Vous l’aurez compris notre Abel ne se refuse rien pour nous concocter le tube de l’hiver. Et comment en serait-il autrement, lorsqu’il fusionne avec autant de talent R&B et New Wave classique pour inventer ce son si particulier identifiable entre tous. L’aventure se poursuit avec émotion dans « Cry For Me », composé avec Metro Boomin, le producteur de Future, Young Thug ou encore de 21 Savage, originaire de Saint Louis et porté par un échantillon du SOS Band. Puis il enchaine avec la brésilienne Anitta le quasi trap « Sao Paulo » agité et énervé. Comme un film au ralenti « Baptized In Fear » pulse la chamade de son cœur synthétique. Réalisé avec le DJ autrichien Martin Holter, « Open Heart » porté par ses séquences synthétiques et ses harmonies se révèle comme l’un des titres les plus intenses de ce projet.

The-WeekndEt incontestablement l’un des plus tubesques. « Reflections Laughing » marque la collaboration de the Weeknd avec Florence and the Machine, et aussi Travis Scott, dans une cascades de lentes harmonies, tandis que « Enjoy the Show » convie Future à vocaliser de concert dans une intense mélodie à la Michael Jackson, sur des séquences aériennes et éthérées qui semblent défier les lois de l’attraction terrestre. Pour « Given Up On Me » Abel a convié Nina Simone sur un sample de sa chanson « Wild Is the Wind ». Retour à la case pop avec le producteur d’Ariana Grande Thomas Brown dans une composition pure pop également très Michael Jackson. Climatique et intense « Timeless » est une belle et puissante incantation façon the Weeknd. Porté par un sample sucré de Babyface « Niagara Falls » fait couler ses good vibes sucrées comme le chocolat chaud nappe joyeusement les profiteroles. Quant à « Take Me Back to LA », voué à son amour de la Cité des Anges, c’est une jolie mélodie en slow-motion et aussi un acte généreux dont tous les droits sont versés pour aider les sinistrés des incendies de LA. Pour « Big Sleep » notre Abel a de nouveau convoqué le magicien electro disco Giorgio Moroder dont il emprunte cette fois rien de moins que le fameux thème de « Midnight express » lorsque que « Give Me Mercy » nous subjugue de sa mélodie incandescente, se révélant peut-être comme une des plus belles chansons de l’album. Pour plonger dans « The Abyss » the Weeknd est accompagné d’une plongeuse de choc en la personne de Lana Del Rey qui vocalise en duo avec lui sur des vocalises d’une profondeur forcément… abyssale ! Quant à la chanson-titre « Hurry Up Tomorrow » quasiment piano voix elle se révèle tout simplement angélique. Et si vous pensiez qu’elle fermait l’album c’était sans compter deux titres bonus, la pop « Society » où il s’allie à nouveau avec le DJ Martin Holter pour un titre fatalement pop aussi bondissant qu’insouciant. Quant à « Runaway » elle est incontestablement la plus surprenante du lot avec sa simple voix / guitare acoustique lorsqu’ une irrésistible émotion vient soudain nous enrober prouvant si l’on pouvait encore en douter que note Abel a bien plus d’une corde à son arc. Vous l’aurez compris, ce long et cool album mérite que l’on prenne tout son temps pour s’en imprégner surtout s’il s’agit bien là du chant du cygne de the Weeknd. À suivre….

 

 

 

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