THE CARS « Shake It Up »
Voici 41 ans dans BEST GBD pilotait la critique de ce 4ème épisode des aventures forcément vrombissantes de the Cars. Avec « Shake It Up » la bande made in Boston du brillantissime Ric Ocasek pouvait à nouveau joyeusement percuter les charts de leurs puissants hits, toujours portés par un son pionnier si caractéristique aux confins du rock de la pop et de l’électro. En ce temps-là on peut dire sans se fourvoyer que ça roulait pour les Cars 🤓. Flashback…
C’est vrai, j’avais adoré les trois premiers LPs de the Cars, qui incarnait avant l’heure alors le fer de lance le plus novateur des groupes US de New Wave. Bien sûr, la voix et le jeu de guitare si particulier de son fantasque leader Ric Ocasek n’y étaient pas étrangers. Mais pas que. Les Cars étaient un groupe qui ne ressemblait à aucun autre, n’hésitant pas à puiser à la fois dans le rock des 50’s pour les harmonies et dans une saine énergie punk. Proche de Jonathan Richman et des Modern Lovers, the Cars émergent en 1976. Le groupe produit une cassette demo de neuf titres dont l’emblématique « Just What I Needed » … qui deviendra le tout premier tube de leur 33 tours éponyme de 78. Diffusée sur les college radios du campus de Boston, la chanson attire bientôt l’attention des maisons de disques. Mais ce sera Elektra, le label de Jac Holtzman qui décrochera le contrat. Le reste appartient à l’histoire du rock, chaque nouvel album apportant au moins son hit. Mais avec ce « Shake It Up », on peut dire que the Cars passent à la vitesse supérieure. La chanson-titre sera leur tout premier Top 10, bientôt suivi de la balade futuristo-mélancolique « Since You’re Gone ». Plus de quatre décennies se sont écoulées depuis sa publication néanmoins « Shake It Up » continue toujours autant à nous… secouer !
Publié dans le numéro 162 de BEST
Sur la montre de bord, l’écran digital marquait 4 unités. 4 années. 4 LPs, les Cars semblent avoir trouvé leur vitesse idéale. Depuis 79, date de leur première prestation polyvinylée, j’avoue avoir un petit faible pour ce groupe de Boston que je n’ai jamais vu sur scène. Imaginez un peu le tableau une énorme Buick 1950 bleue comme la toile du ciel californien et la radio FM stéréo qui crachait « Just What I Needed », le rêve tout éveillé à 55 miles à l’heure. Depuis ce premier Cars. Ric Ocasek a perdu un « t » et produit Suicide ; le petit feuj Polonais made in USA au visage aussi angulaire que sa musique se laisse aller juste un peu plus à son penchant pour l’électronique. Ric écrit et compose toutes les chansons du groupe. Ses textes détachés et urbains sont souvent des Love stories avortées. « Shake It Up » est plein de ces miroirs brisés qui s’étiolent sur la chaussée Ocasek a la chance de posséder une voix complètement identifiable en quelques mesures ; c’est elle qui contribue à créer cette ambiance grise et dramatique: «La belle vie n’est qu’à un rêve d’ici ». « A dream away » ouvre la seconde face comme le fil d’un rasoir. Alors que « Panorama », l’album précédent, était un peu poussiéreux, ce « Shake It Up » tend à prouver que nos Cars ont découvert le « car wash ». Les compositions de « Shake It Up » nous font rouler d’un climat à l’autre : la tendresse avec « l’m Not the One », la séduction avec « This Could Be Love », l’angoisse avec « Since You’re Gone ». Les cinq Cars filent sur les autoroutes sonores qu’ils tracent dans nos tètes. Même si leur chemin croise ceux de Kraftwerk, Devo, Numan, Roxy et quelques autres, leurs phares blancs ( à l’époque en France les phares étaient jaunes: NDR) se détachent dans la nuit qui s’est abattue sur le son de la coté Est. L’énergie qu’ils dégagent peut paraître aseptisée, mais moi je marche à tous les coups. Les Cars, une fois qu’ils vous ont accroché, ne vous lâchent plus. Force d’habitude ou passion véritable ? La réponse, de toute façon, est au creux du sillon.
Publié dans le numéro 162 de BEST daté de janvier 1982