THE ASSOCIATES : « Perhaps »
En 1985, voici trois décennies (déjà !) je chroniquais « Perhaps » le 4éme LP des Associates, fulgurant groupe Ecossais sous la houlette de son leader Billy Mackenzie. Hélas il ne remportera jamais le succès mérité et la fin tragique de Mackenzie n’aura pas hélas suffit à en faire une formation culte à l’instar de Joy Division…too bad !
Si les Associates s’associent dés 76 dans leur ville natale de Dundee le jour où le chanteur Mackenzie et le guitariste Alan Rankine se rencontrent au lycée, il faudra attendre 1979 pour les voir publier leur premier single, une reprise version cold wave du « Boys Keep Swinging » de David Bowie. Le rock écossais est pourtant à l’honneur à ce tournant des 80’s entre Simple Minds et les Jesus and Mary Chian Mais hélas malgré la publication de cinq albums studios souvent encensés par la critique, les Associates ne décolleront jamais. Mackenzie collabore néanmoins avec les suisses de Yello, le groupe de Dieter Meyer ainsi qu’à BEF (British Electric Foundation) le projet des ex Human League Martyn Ware et Ian Craig Marsh.
Rock and roll suicide
Mais hélas déprimé par le décès de sa mère et aussi sans doute l’absence d’une vraie reconnaissance du public ; Billy Mackenzie met fin à ses jours un triste 22 janvier 1997, il n’avait que 39 ans. Ses copains Robert Smith et Morrissey écriront chacun une chanson en hommage au défunt leader des Associates : « Cut Here » de Cure et « William It Was Really Nothing » des Smiths. Trente ans après sa sortie ce « Perhaps » paraît toujours aussi vibrant.
Mon walkman waterproof WMF5 Sony était affamé. A chaque trip c’était la même histoire, comment le nourrir? Juste avant le départ j’ai enregistré le nouvel LP des Associates, plus par curiosité que par conviction. Je n’avais jamais craqué sur ce groupe anglais synthético-masturbo-mièvre. « Perhaps » … peut-être, un titre fait pour aiguiser la curiosité. Quelques fuseaux horaires plus tard, mon baladeur stéréo diffuse les nouvelles œuvres de Billy Mackenzie et je suis carrément sidéré. J’avait déjà découvert « Those First Impressions », le premier titre, sur une radio et le bouleversement du son Associates m’avait estomaqué. La voix de Mackenzie était méconnaissable, filant sur une autoroute de synthés séquencés. On aurait dit Human League et le techno funk pulsé du mur de son édifié par Martin Rushenl C’est drôle, car deux producteurs se partagent en fait le gâteau « Perhaps »: Martin Rushent, justement et Martin Ware (BEF, Heaven 17) … un ex-Human League. « Waiting For The Love Boat» est un titre brillant, tout comme « Helicopter Helicopter» et la majeure partie du LP. Sur terre, dans les airs ou sous la mer, « Perhaps » tient la distance. Il n’est donc jamais trop tard pour oser s’y associer.
Publié dans le numéro 201 de BEST daté d’avril 1985
Le single Party Fears Two et l’album Sulk ont passé plusieurs semaines dans le Top 10 au Royaume-Uni en 1982, donc les Associates ont bel et bien décollé commercialement à un moment mais malheureusement ils se sont écrasés presque aussitôt: Rankine quitte le groupe en août 1982 à la suite d’une grosse engueulade à la veille d’une tournée anglais sold out sur toutes les dates. Or, si Mackenzie était cette voix unique qui rend les disques des Associates uniques, Rankine moitié Johnny Marr moitié Robin Guthrie était le véritable architecte sonore du groupe et le chanteur ne se remettra jamais vraiment de son départ.