SHEILA E : « Sheila E »

 

Sheila E 1987 

Voici 30 ans, dans BEST, GBD continuait de fondre comme la neige au soleil sur les percus syncopées et l’irrésistible cross-over de Sheila E, la plus minneapolitaine des musiciens de San Francisco. Avec cet éponyme troisième LP, la  señorita Escovedo prouvait à nouveau qu’elle était  sans doute la plus douée de toutes les « girls » de Prince. Flash back en intense fusion funk/rock…

 

sheila-e_front_1987Pour son troisième album, l’égérie de l’écurie princière Sheila E a enrôlé ses deux frangins percussionnistes Juan et Peter Michael Escovedo, lesquels, telle la frangine, perpétuent la joyeuse tradition familiale de l’art des percussions latines, instauré par leur papa Alejandro Escovedo, héros émérite de la scène de la légendaire Bay Area de San Francisco. C’est dire si cet album sait être…percutant. Porté par ses deux mini hits, le joyeux « Koo Koo » et « Hold Me », ce « Sheila E » marque aussi l’apparition du groovy trio Tony ! Toni ! Toné ! …  et un sacré coup de nostalgie pour une funky cool époque dorée. 😉

 

 

Publié dans le numéro 226 de BEST

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Troisième LP solo pour Sheila E (scovedo). L’ex-percu attitrée des tournées Lionel Richie est sans conteste la plus douée parmi toutes les nymphes qui hantent désormais le « parc psychédélique» – le Paisley Park- de Prince. Après le décevant « Romance 1600 », celui-ci, tout simplement baptisé « Sheila E », est une jungle funk, moite et sensuelle, où résonnent les petits cris de la belle Sheila. Mais plus qu’un banal objet de plaisir, Sheila s’y affirme de plus en plus comme l’alter-ego de son kid et seigneur. Elle partage la passion perverse de Prince pour le multi-instrumentiste et l’auto-production, plaisir qu’elle partage cette fois avec l’ex-Revolution David Z. Au Paisley Park, décidément, on change de partenaire comme on change d’instrument! Et comme les Escovedo sont en vrac et en famille, les percus les plus piquants de la côte-ouest, on retrouve Zina Ann, Peter Michael et Juan E. Escovedo au tableau d’honneur des crédits. Vrai et faux jumeau à la fois, le style « Sheila E » se distingue par son côté latin syncopé. Un titre comme « Pride and the Passion », tétanisé par le beat des congas et des maracas, et l’on se met à rêver d’un pontaérien invisible Minneapolis/Sausalito. Fusion funk/rock tropicale, le «son» Sheila E offre lui même sa définition dans l’instrumental/familial « Soul Salsa ». Mais notre « Princette » sait être aussi perverse que le Kid. On se souvient de « Erotic City », leur duo salace. Seule, la coquine Sheila reste aussi experte : sexe dans les clubs (« Boys Club »), sexe dans des draps de satin (« Hon E Man »), sexe dans un train imaginé (« Love on a Blue Train »). Sans oublier cet hymne au dépucelage qu’est « Wednesday Like a River ». S’il faut traverser la moiteur de la nuit, autant s’abandonner à Sheila E.

 

 Publié dans le numéro 226 de BEST daté de mai 1987

 

BEST 226

 

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