SAM FENDER A L’OLYMPIA
Dans la foulée de « People Watching », son troisième album, Sam Fender investissait la scène de l’Olympia pour un unique concert parisien, totalement sold-out. Inutile de dire que l’émotion des fans était à son comble et que carrément beau gosse le natif de North Shield près de Newcastle. Il faut dire qu’avec un tel patronyme on est carrément né pour tenir Stratocaster et autres Telecaster.
Par Jean-Christophe MARY
À 21h00 précises, les lumières s’éteignent et le spectacle commence dévoilant les musiciens devant un gigantesque écran surplombant la scène. Magique dès le premier titre, le bien nommé « Getting Started », Samuel Thomas Fender nous transporte grâce à son charisme et son incroyable voix. Il faut dire que ce jeune et talentueux auteur compositeur a connu en l’espace de cinq ans et trois albums une ascension fulgurante au Royaume-Uni. Succès commercial, nominations aux Brit Awards et tournées dans des arénas de plusieurs milliers de spectateurs, malgré cette notoriété aussi soudaine qu’exponentielle, Sam Fender semble avoir bien gardé les deux pieds sur terre. Après une introduction électro bruitiste de plusieurs longues minutes, la machine s’élance telle un bolide sur l’autoroute du rock, boostée par trois titres extraits du nouvel album : « Arm’s Length », « Crumbling Empire » et le tube « People Watching » porté par les clameurs d’un public qui se lève d’un seul homme. Ces titres, solides comme des rocs, raisonnent dans la salle comme des standards tout droit sortis des 70’s. Puis, on remonte dans le temps aux accords de « Will We Talk? » et « The Borders », titres issus de son premier album « Hypersonic Missiles » (2019). Ce soir, la voix est incroyablement chaleureuse, juste, profonde pour délivrer ces titres pop rock extrêmement bien écrits, riches en harmonies.
Les textes sensibles et matures, nous entrainent dans l’intimité du chanteur, évoquent les espoirs, les déceptions, notamment celle du passage de l’adolescence à l’âge adulte. Solides et entrainantes, les mélodies sont elles épaulées par des guitares puissantes, carrées, parfois rehaussées ici et là de trompette et de saxophone. Ces chansons mainstream aux refrains fédérateurs réussissent à nous rendre aussi euphoriques que nostalgiques. Étonnante matrice sonore qui fusionne l’univers de Bruce Springsteen à celui d’Oasis. Le chanteur et ses sept musiciens et une choriste récoltent les faveurs du public sur les quelques 14 titres joués parmi lesquels « Howdon Aldi Death Queue », et le sublime « Spit of You » qui traite des relations père-fils, notamment des difficultés que Sam Fender et son père ont pour communiquer sur leurs sentiments respectifs. Sur les photos polaroids projetées sur grand écran, il y a celle de Sam, nourrisson dans les bras de son père.

Sam-Fender by Mike Lewis
Le chanteur répète en boucle “I can talk to anyone, can I talk to you?” comme un appel, un besoin urgent d’échanger avec son paternel. A 30 ans, Sam Fender s’exprime à cœur ouvert, vit ses chansons plus intensément que jamais, pousse sa voix tel ce « Seventeen Going Under » avec le public qui s’époumone sur le refrain, bras levés ciel. Avec ses yeux rieurs, dans son jean et T-shirt noir, le rocker britannique arpente la scène de part en part en part et réserve quelques poses et déhanchements vraiment singuliers. En guise de rappel, il entonne « Chin Up » et « Hypersonic Missiles » deux brûlots qui soulèvent à nouveau les spectateurs. Après une heure trente d’un show sans faute, les fans sont émus et conquis. Ce soir, Sam Fender vient de prouver qu’il est désormais une grosse pointure prête à marquer durablement le paysage rock international. Un artiste à suivre de très, très près !
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