ROLLING THUNDER REVUE: A BOB DYLAN STORY

Bob & JoanOCNI…Objet Cinématographique Non Identifié. Le vrai-faux documentaire réalisé par Martin Scorsese sur Bob Dylan est un sacré drôle de machin. Ni raté ni désagréable, juste étrange…et la sensation que l’ami Zimmerman se paye ouvertement notre tête avec sa mise en abime de son propre film avorté de 76 « Renaldo and Clara »…qui sert justement de base à ce ROLLING THUNDER REVUE A BOB DYLAN STORY boosté par quelques interviews récentes sérieuses et aussi farfelues…par des personnages sérieux et farfelus pour un Dylan en version quasi Gorafi !

rolling thunder revue: a bob dylan storyScotché devant la télé, je suis à New York City avec l’ami Zak Alister et nous kiffons gravement ce fameux doc diffusé sur Netflix. Aficionados de Dylan nous dévorons ce ROLLING THUNDER REVUE A BOB DYLAN STORY  et ses moments de bravoure, comme cet incroyable acoustique de « Coyote » entre Joni Mitchell et Bob Dylan ou encore cette fulgurante version de « Hurricane » tellement speedée qu’on croirait le Zim en train de rapper avant même que le rap ne soit inventé. Tracklist de folie avec « A Hard Rain’s Gonna Fall », « Knocking On Heaven’s Door”, “Miter Tambourine Man”, “Blowing In the Wind” et “I Shall Be Released” avec Baez, “Like a Rolling Stone”, “Just Like A Woman”, “Oh Sister” et bien d’autres. Certes, les digressions du beat poète Allen Ginsberg sont aussi embrumées que parfois casse-couilles, mais la puissance des titres live vient contre-balancer le coté barré du doc. Avec les séquences vintage de cette tournée de saltimbanques menée du 30 octobre 75 au 25 mai 1976 on découvre le super groupe de Dylan, dont le fameux guitariste des Spiders from Mars de Bowie, Mick Ronson, mais aussi le guitariste chanteur des Byrds Roger McGuinn, l’extraordinaire violoniste Scarlet Rivera et des guests format wonder women telles que Joan Baez et Joni Mitchell. On est forcément ému de voir Dylan discuter avec Rubin Carter, le champion de boxe innocenté et libéré de prison par le pouvoir d’une seule de ses chansons. Time they’re a changin’…Le doc est rythmé par des interviews récentes de Dylan, d’un sénateur Républicain, d’un réalisateur anglais qui aurait suivi la Rolling Thunder Revue pour les besoins d’un documentaire resté inédit, du promoteur de la tournée…et d’une certaine Sharon Stone encore teen ager qui aurait pourtant accompagné la tournée. Tout au long du film on voit un Dylan inédit qui conduit lui-même son camper jusqu’à d’obscures localités où la Revue se produit parfois devant quelques centaines de spectateurs dans d’improbables salles des fêtes. Systématiquement maquillé de blanc comme un clown blanc dès qu’il se produit sur scène, comme pour mieux faire le distinguo entre « l’acteur » de « Renaldo & Clara » et le véritable Zim’.

Dylan

Jusqu’aux crédits où défilent en accéléré les centaines de dates de concert assurées par Bob Dylan dans son « never ending tour », j’avoue n’y avoir vu que du feu. Zak et GBD ont tout pris au premier degré…et se sont fait joyeusement enfumer par Bob et son pote Martin. Car dans ce doc, tout st faux ou presque. Sharon Stone n’a jamais accompagné la Rolling Thunder Revue car elle n’avait que 16 ans à l’époque et c’est une totale invention de Scorsese qui l’a fait jouer dans ses films notamment « Casino ». Tout comme le sénateur républicain Jack Tanner, qui n’a jamais existé et à qui Jimmy Carter n’a jamais téléphoné pour le faire inviter au show du Rolling Thunder Revue lorsque son avion était cloué au sol par une tempête à Niagara Falls. Jack Tanner était le héros d’une mini-série télé, TANNER 88, réalisée par Robert Altman. De même le promoteur Jim Gianopulos qui chouine que Dylan aurait du jouer dans des stades pour rentabiliser sa tournée, n’a jamais bossé sur la Revue : il était en fac de droit à l’époque et il n’a jamais produit de concert…mais des films puisqu’il est le boss de la Paramount et accessoirement l’époux de Bette Midler. Quant au réalisateur européen maudit Stefan Van Dorp, il est en fait campé par un comédien Martin Von Haselberg qui n’a, bien entendu, rien réalisé puisque les images d’époque sont en fait des rushes de « Renaldo & Clara » le film raté de Dylan, très vite effacé de l’histoire et jamais réédité en DVD et donc recyclé, quelque part, dans ce ROLLING THUNDER REVUE : A BOB DYLAN STORY. Quand on découvre le pot aux roses de toutes ces manipulations, de ces fausses déclarations de Dylan et des autres, on a vraiment la sensation de s’être fait escroquer en beauté. Tout est dans le « en beauté » justement ! Si Bob et Marty sont parvenus aussi facilement à nous faire avaler toutes leurs couleuvres c’est justement parce qu’ils sont Bob & Marty, sans doute des motherfuckers…mais comme le disait si bien Richard Nixon à Henry Kissinger…ce sont NOS motherfuckers !

Diffusé sur Netflix depuis le 12 juin

 

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