PAUL COLLINS BEAT “Another World the Best of the Archives”
Deux ans de travail auront été nécessaires pour réunir cette incroyable et vintage collection de demos et de compositions inédites de mon ami Paul Collins et de son the Beat. Transférés en numérique à partir d’une collection de vieilles cassettes qui datent d’après 75 et de la formation de the Nerves “Another World the Best of the Archives” est un trésor de Toutankhamon rock aussi indispensable qu’émouvant. Rock on…
C’était publié dans le Numéro 164 de BEST daté de mars 1982 ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/paul-collins-beat-et-la-legende-des-nerves.html ) mais ma toute première rencontre à LA avec Paul Collins datait de huit mois auparavant, au cours de mon tout premier reportage aux USA pour BEST où j’avais entre autres interviewé David Lindley et suivi Chic au Power Station studio de New York City, mais le second LP « The Kids Are the Same” successeur du LP éponyme de 1979 avait pris huit mois de retard et sa sortie repoussée au printemps 1982. CQFD !
Cet été 81, j’avais donc retrouvé Paul Collins au CBS building de Century City. À l’époque, Paul était managé par Bill Graham à l’instar de Santana ou du Grateful Dead. Plus tard, j’avais rejoint le chanteur guitariste qui enregistrait avec Bruce Botnick au Capitol Studio. Il conduisait alors sa VW 181 baptisée the Thing aux US, sorte de jeep command car de 1974. J’avais bien entendu été bluffé de rencontrer l’ex Nerves et le camarade de jeu de Peter Case des Plimsouls dont le rock mélange de fraicheur et de pure énergie m’avait immédiatement alpagué. 40 années se sont écoulées et découvrir aujourd’hui cette superbe collection de demos et de titres inédits est absolument jubilatoire. “Another World the Best of the Archives” ne pourra laisser indifférent nul amateur de rock made in USA de l’aube des années 80. Et si le son de cette collection de 18 titres se révèle quelque peu…rock and roll, leur extraordinaire aspect documentaire émotionnel compense largement la qualité sonore déjà fort correcte de ces historiques cassettes audio numérisées en cool time capsules à remonter le temps.
Tout commence par “Hey Dj” naïve et punk provoc et fun où l’on retrouve Prairie Prince, le futur the Tubes à la batterie qu’on retrouve également sur « On The Highway » premier hit du second LP du Paul Colin’s Beat mais en version sauvage et puissante, speed comme un véhicule pourchassé par les flics, porté par son irrésistible riff. Version étendue et psychédélique infernale par rapport à la version de l’album. Pour mémoire, « Hey DJ » et « On The Highway » ont été capturés à l’Automat studio de San Francisco avec John Jansen à la barre. « Nous avions viré Bruce Botnick et ensuite Michael Ruiz, nous sniffions plus de coke qu’une fanfare péruvienne. Avec Prairie Prince à la batterie, il n’y avait pas de limite à la vitesse que nous pouvions atteindre et nous l’avons fait… » souligne Paul dans ses notes de pochette. Vous l’aurez compris, “Another World the Best of the Archives” c’est du lourd. D’ailleurs, la chanson-titre « Another World », capturée à Majadohonda en banlieue de Madrid Espagne est un super standard pop aux chœurs angéliques à la Beach Boys mais avec toujours une guitare supersonique pour propulser le tout.. super cool, one of the best de cet album. Suit « Lonely Teardrops » super balade cool et mélancolique, mais on est surtout séduit par « This Heart », qui sonne un peu la comme “La Bamba » ou « American Music » des Flashtones. Dans les notes, Paul raconte que c’est inspiré de Buddy Holly et effectivement on retrouve cette fraicheur et cette énergie du rock des tous débuts.
Avec « Baby Baby », capturée au MGM studio de New York, on se laisse immédiatement séduire par une supe, cute et naïve compo à la Jonathan Richman en forme de touchante teen balad. En écoutant « Baby I’m A Fool », maquette acoustique mélancolique, on partage les sources d’inspiration de Paul Collins que sont Bob Dylan ou Roger Mc Guinn. « Witches Fall », aux côtés très Stones ou Kinks 60’s, se révèle particulièrement cool et angélique et compte parmi les meilleures de cet album. Plus urbaine, plus nerveuse aussi « 8 am » a été capturée au Bat Cave de NY City dans les 90’s, avec le batteur de David Johansen. « How Will I Know » est un slow mélancolique, une love song comme une composition du Springsteen du début, un vrai titre d’American hero ! Si la « Girl From NY City » n’est pas celle des Beach Boys, on y retrouve toute l’ADN du son the Beat… un son daté de 1982 pour un feeling qui reflète ses nuits passées au Mudd Club et au Danceteria. Elle vibre d’un super riff énergique et puissant, un peu à la « Roadrunner » des Modern Lovers. Plus basique « Let’s Go » est total Chuck Berry rencontrant les Ramones… the Beat en version énervé punky rock. “No Faith And No Religion” est une simple acoustique composée et capturée à Hollywood, au début des 80’s, tandis que « Let Me Into Your Life » sonne très 60’s. Enregistréé juste après la séparation des Nerves avec Peter Case qui n’avait pas encore fondé les Plimsouls et juste avant la formation de the Beat… c’est du Simon and Garfunkel sous amphétamines. Enfin cet “Another World the Best of the Archives, en partie enregistre avec le frangin de Paul, Patrick Collins, s‘achève en beauté sur « There She Goes ,» psychédélique à la Doors… pure the Beat énergique à la fois rock cinglant et pop incisive… un petit joyau retrouvé, à l’instar de tous titres exhumés qui donnent cette saveur nostalgique si particulière à cet album.
Gerard, my dear friend form so many years ago! I remember when we were starving in Paris and you had me and Steven Huff over to your flat for dinner, spaghetti! I was so hungry I ate it all! Love you brother!