NOTRE DAME DE PARIS A L’OPÉRA
Il est (re)venu le temps des cathédrales/ Le monde est entré / Dans un nouveau millénaire… coucou revoilou « Notre Dame de Paris »… mais pas cette monstruosité signée du Plat-mondon…. Non non non… par pitié ne pas confondre les éviers et les bénitiers, nous parlons bien ici du sublime ballet emblématique de Roland Petit « Notre Dame de Paris » inspiré de Victor Hugo, porté par la musique percussive de Maurice Jarre et les couleurs flamboyantes des costumes d’Yves Saint Laurent créée le 11 décembre 1965, qui célèbre donc de manière forcément éblouissante son soixantième anniversaire. JCM, le Alain Duault de Gonzomusic y était pour souffler les bougies.

Notre Dame de Paris by Julien_Benhamou
Par Jean-Christophe MARY
Du 6 au 31 décembre 2025, l’Opéra national de Paris célèbre le de « Notre-Dame de Paris, » , une reprise attendue qui vient illuminer cette fin d’année 2025, d’autant qu’elle fera l’objet d’une captation internationale, avant une diffusion au cinéma et sur Paris Opera Play. Car soixante ans après sa création, le 11 décembre 1965, « Notre-Dame de Paris » de Roland Petit revient à l’Opéra Bastille pour illuminer cette fin d’année. Adapté du roman foisonnant de Victor Hugo, ce ballet devenu mythique déploie une grande fresque historique où passions humaines, destinées brisées et violence médiévale se croisent dans un théâtre chorégraphique d’une intensité rare. Pour Roland Petit, cette œuvre fut un tournant : son tout premier ballet pour l’Opéra de Paris, porté par une mise en scène d’une clarté dramatique saisissante.
Roland Petit a puisé dans la veine populaire et théâtrale du roman pour composer un spectacle rythmé, direct, presque cinématographique. Ici pas de pantomime traditionnelle, tout passe par le corps, par ce langage chorégraphique unique qui fait alterner néoclassique, stylisation et esprit de music-hall. Gestes cassés, dos brisé, bras qui semblent ne jamais trouver leur axe, Quasimodo devient un personnage sculpté par la torsion dans une danse expressive, presque douloureuse, qui dit l’exclusion, la tendresse contrariée, l’élan brisé. Sa gestuelle livre un portrait poignant du bossu hugolien et maintient le spectateur en haleine par ses déséquilibres, ses chutes. Le prêtre et alchimiste Frollo avance lui comme une ombre verticale, porteur d’une gestuelle quasi rituelle. À l’inverse, le capitaine Phoebus déploie une danse vive, insolente, parfois bouffonne. Entre eux, la jeune gitane Esmeralda devient le centre nerveux du drame, figure lumineuse dont la liberté attire autant qu’elle déclenche la tragédie.

Notre Dame de Paris by Julien_Benhamou
La musique de Maurice Jarre écrite spécialement pour la création de 1965 demeure l’un des piliers du spectacle. Percussive, charpentée, traversée de timbres et de couleurs où l’on perçoit l’influence de Debussy, Messiaen, Stravinsky ou encore Varèse, cette partition d’une grande modernité soutient la progression du drame dans une tension continue offrant à la chorégraphie un souffle presque cinématographique. Autre trésor de cette production, les costumes d’Yves Saint Laurent. Le couturier avait souhaité des étoffes « colorées comme les vitraux d’une cathédrale » vœu exaucé dans une polychromie somptueuse. Au fil du récit, ces « vitraux en mouvements » se métamorphosent. D’abord éclatantes et multicolores, les teintes des costumes virent progressivement au rouge, puis au noir, accompagnant l’escalade du désir, de la jalousie et de la violence. Les putains du cabaret de la Pomme d’Ève affichent des silhouettes outrées, clin d’œil à Fellini ou Toulouse-Lautrec. Dans ces décors et costumes développés dans les ateliers de l’Opéra national de Paris. Esmeralda et Phoebus évoluent dans des lignes plus épurées mais d’une sensualité flamboyante.

Notre Dame de Paris by Julien_Benhamou
Pour cette reprise anniversaire, plusieurs Étoiles et Premiers danseurs vont se succéder : Amandine Albisson, Roxane Stojanov, Claire Teisseyre, Sae Eun Park en Esmeralda ; Hugo Marchand, Jérémy-Loup Quer, Antonio Conforti, Francesco Mura en Quasimodo ; Pablo Legasa, Thomas Docquir, Florent Melac, Nathan Bisson en Frollo ; Antonio Conforti, Milo Avêque, Alexandre Boccara, Marius Rubio en Phoebus. Enfin, notez que Notre-Dame de Paris fera l’objet d’une captation réalisée par Myriam Hoyer, les 12 et 16 décembre 2025, coproduite par l’Opéra national de Paris et Pathé Live, avec le soutien de la Fondation Orange. Elle sera ensuite diffusée au cinéma dans le monde entier puis sur Paris Opera Play, prolongeant la vie de ce chef-d’œuvre qui n’a rien perdu de sa force originelle. Pensez vite à réserver !
Notre-Dame de Paris
Ballet de Roland Petit
Opéra Bastille
du 06 au 31 décembre 2025
1h55 avec 1 entracte
A 19h30 De 65 à 260 €
Chorégraphie et mise en scène : Roland Petit
Musique originale : Maurice Jarre
Livret : Roland Petit d’après Victor Hugo
Décors : d’après René Allio
Costumes : Yves Saint Laurent
Lumières : Jean-Michel Désiré
Ballet remonté par Luigi Bonino
Ballet créé pour le Ballet de l’Opéra national de Paris le 11 décembre 1965
Avec les Étoiles, les Premières danseuses, les Premiers danseurs et le Corps de Ballet de l’Opéra
Direction musicale | Conductor Jean-François Verdier
Orchestre de l’Opéra national de Paris
Chœurs enregistrés.
Les danseurs étoiles :
Esmeralda : en alternance Amandine Albisson, Roxane Stojanov, Claire Teisseyre, Sae Eun Park
Quasimodo : en alternance Hugo Marchand, Jérémy-Loup Quer, Antonio Conforti, Francesco Mura
Frollo : en alternance Pablo Legasa, Thomas Docquir, Antonio Conforti, Florent Melac, Nathan Bisson
Phoebus : en alternance Antonio Conforti, Milo Avêque, Alexandre Boccara, Marius Rubio
