MOTÖRHEAD IN AND OUT par LUCAS FOX

Lucas FoxPour plagier quelque peu Serge Gainsbourg, ça c’est l’histoire de Motörhead… mais avant Motörhead et vécue de l’intérieur par le musicien British et francophile Lucas Fox, qui nous livre ce « Motörhead In and Out », passionnant ouvrage sur la Genèse de la tonitruante formation de Lemmy Kilmister, qu’il a fondé à ses cotés à Londres en tant que batteur. Parfaitement francophone et aussi à l’aise dans la langue de Molière que dans celle de Shakespeare, l’auteur livre une foule  d’anecdotes avec et sans Lemmy, nous faisant partager son incroyable expérience de la vibrante scène rock British au cœur des 70’s.

MotorheadCe n’est pas faute d‘avoir insisté, et lourdement en plus, mais à force de le tanner Lemmy ( Voir sur Gonzomusic  https://gonzomusic.fr/?s=Lemmy+Kilmister ) , qui a quitté ou plus exactement qui a été viré de sa formation Hawkwind, il finit par enfin accepter de fonder son propre groupe de rock. Et comme une ultime provoc à ses anciens potes qui l’avaient congédié comme un malpropre, le mettant dans le premier avion pour l’Angleterre, après une saisie de dope à la frontière canadienne. Les mounties avaient trouvé un sachet de poudre blanche dans ses bagages et les hommes en rouge avaient vu rouge, coffrant notre chanteur bassiste pour possession et contrebande de cocaïne. Et même après que le labo canadien ait prouvé qu’il s’agissait non pas de coke mais d’emphétamines, une molécule parfaitement légale au Canada en ce temps-là, le mal était fait et retour à la case départ à Londres… où le hasard va faire se rencontrer l’auteur et celui qui n’est encore que Ian Fraser Kilmister. Mais Lucas ne s’est pas contenté d’écrire une nième biographie du leader de Motörhead, racontant également ses propres aventures au pays du rock. D’ailleurs, petit retour en arrière jusqu’à la pré-adolescence de Lucas Fox, lequel  a force de taper sur toutes les casseroles de la maison, lorsqu’il n’a pas dix ans convainc ses parents de lui offrir une caisse claire. Le reste de la batterie sera financé par des petits boulots.

Mais ce jour  de fèvrier 1963, au magasin  Western Music, à un jet de pierre du mythique Hammersmith Odeon, Lucas haut comme trois pommes tombe nez à nez avec les deux batteurs qui vont carrément inventer le rock, Ringo Starr et Charlie Watts ensemble… qui se marrent comme des baleines, en lui lançant d’un air complice : « Encore un bon gamin qui s’engage sur le chemin de la ruine ! ». Inscrit au lycée Français, Lucas devient parfaitement bilingue, comme le prouve ce livre rédigé dans une très belle langue Française. En guise de party d’anniversaire, un de ses potes organise un magical mystery tour qui le conduit avec une poignée de copains de classe aux Twickenham Film Studios où les Fab Four tournent leur second long-métrage« Help ». Normal, son père est un des producteur du film. Et durant toute l’après-midi les Beatles enchainent devant les garçons les prises de « You’ve Got To Hide Your Love Away », des rencontres qui ne font que booster la détermination de Lucas Fox à devenir musicien pro. Un jour d’hiver 1974, au fameux Speakeasy club sur Margaret Street, près de Westminster, il est accompagné de la pulpeuse Motorcycle Irene qui lui présente un grand gaillard que Lucas identifie immédiatement. Et pour cause…

Lucas Fow & Lemmy

Lucas Fow & Lemmy

« De longs cheveux noirs, de grosses bagouzes en argent aux doigts, veste sans manches, chemise et pattes d’eph en jean, santiags Wincklepicker blanches. Tatouages amérindiens à l’avant bras droit, moustache et rouflaquettes broussailleuses, , une Marlboro au bec, deux grosses verrues sur la joue gauche et une dent manquante. Il s’avance le torse bombé et se balançant de droite à gauche avec la démarche d’un cow-boy. »

Lucas reconnait illico le personnage, car deux ans auparavant avec son groupe Hawkwind il a mis le feu comme jamais, allumant le sage Top Of the Pops au rock dévastateur de Hawkwind, avec l’incendiaire » Silver Machine ». et l’homme qui se tient face à lui est mister Siver Machine lui-même, le chanteur-bassiste d’Hawkwind. Dés cette première rencontre, les deux gars parlent musique, évoquent leurs chanteurs et leurs groupes préférés. Et ce sont souvent les mêmes…les Them ou les Pretty Things ou encore les Birds, un des premiers groupes de Ron Wood. Les deux parlent jusqu’au bout de la nuit et Lucas raccompagne même son nouveau pote dans sa fourgonnette blanche  4L Renault absolument incongrue. Hawkind vient tout juste d’enregistrer l’excellent « Hall Of the Mountain Grill » et s’apprête à partir en tournée aux USA. Mais rien ne se passe comme prévu pour Lemmy… lorsqu’il débarque à Heathrow le 13 mai 1975 c’est le Fox qui vient le cueillir à sa sortie. Et c’est un euphémisme de dire que ce dernier était d’une humeur de chien. Lucas pensant le dérider, lui  fait une proposition :

Lemmy« Alors qu’on remonte Church street en direction de Notting Hill, je lui parle d’une idée qui me trotte dans la tête depuis un moment.

-Écoute Lem, avec ton passif dans les Vickers et dans Hawkwind , t’avais déjà pas mal de fans. Depuis « Silver Machine » c’est encore mieux.

-Et alors ?

-Moi je fais de la batterie depuis que j’ai neuf ans, j’ai joué dans cinq groupes pros. Ok pas très connus, c’est vrai. Mais du studio et des concerts j’en ai fait. Trouvons un guitariste ou deux, montons un groupe, le tien – ton groupe. Ton pote Phil Lynott l’a fait avec Thin Lizzy, pouquoi pas toi ?

-Vas te faire foutre… »

(…)

Mais l’idée fait son chemin, Lemmy finit même par se l’approprier, ce qui au fond est devenu la vérité : seuls les cons ne changent pas d’avis. (…) Lemmy m’appelle, on se rejoint au Carlton Bridge. Il sort  deux Marlboro de son paquet , les allume avec son Zippo, m’en passe une : « j’ai vu Doug, on commence un groupe toi et moi ». Une pause. A travers un nuage de fumée , sa voix rauque reprend : « – We’re called Motörhead and we’re gonna play rock and roll.

-T’es sérieux Lem ? On y va alors. (…) A quoi on veut que ça ressemble ?

-Faut que ça soit rapide, nerveux, dangereux… des mélodies… des riffs forts…. »

Et c’est ainsi que baby Motörhead a poussé ses premiers cris…. Le reste appartient à l’histoire du rock !

« Motörhead In and out

– L’origine du groupe et autres anecdotes d’une vie loufoque »

Par Lucas Fox

Édition Hors Collection

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