MON CONCERT AU BATACLAN AVEC YOUSSOU N’DOUR

 

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Plus fort que GBD, mon little bro Jean Philippe Rykiel était hier soir et ce soir sur la scéne du Bataclan aux cotés du « super-griot » si charismatique Youssou N’Dour et de son band fracassant, c’est pourquoi Gonzomusic est fier de publier son récit de ce show aussi chaleureux qu’émotionnel vécu de l’intérieur de cette cool tribu sénégalaise. De notre Gonzo-envoyé spécial Jean Philippe Rykiel…à vous Cognacq Jay 😉

 

Youssou N'dour @ BataclanBien entendu, nous avons pensé à eux. Tout comme Youssou, Jeanphi et tous les musiciens, techniciens présents hier soir au Bataclan. D’ailleurs, Youssou N’Dour sur scène, particulièrement ému, a plusieurs fois évoqué les victimes de cette salle qui nous est si familière. Le chanteur à la voix dorée a aussi plaidé pour que la sécurité ne se fasse pas au détriment de la musique, de la culture. L’ex ministre de la Culture et du tourisme du Sénégal sait pertinemment que rien ne résiste au pouvoir de l’esprit, de la tolérance, du respect et de l’amour de l’art. Claviers prodige Jean Philippe Rykiel était lui aussi empreint d’une émotion toute particulière en foulant cette scène du Bataclan. Cette émotion intense transparait dans son superbe récit qu’il m’a autorisé à vous faire partager. Peace !

 Mon concert au Bataclan avec Youssou N’Dour, par Jean Philippe Rykiel777_jean-philippe_rykiel_illu

Hier, la joie a tout balayé sur son passage, le temps d’un concert au moins.
Ce n’était pourtant pas gagné, au début. Arriver dans ce Bataclan blessé, plein, on ne peut pas s’empêcher d’y penser, des esprits de ceux qui s’étaient rendus dans cette salle, ce 13 novembre 2015, pour passer un bon moment en musique, bénies soient leur âme et beaucoup de baume au cœur de leurs proches, autant que cela est possible.
Et me voilà en ce lieux, vers les 16h30, accueilli par la bande à Youssou, enfin ceux de la bande qui n’étaient pas encore en train de faire leur balance sur scène.
Pape Gora me prend dans ses bras, Cali me fait un bisou, Ibou Cissé,Mustaf Faye, ils sont partout, de la chaleur partout, je suis dépassé, ça faisait des années que je n’avais pas vu tout ce beau monde. (Jeanphi a souvent joué avec Youssou et sa bande, notamment sur le mega hit duo avec Neneh Chery « 7 Seconds » : NDR)
J’ai ma valise pleine de matos avec moi, avec l’ordinateur dont je dois transférer des sons dans le clavier qui a été loué pour moi. Problème, ça joue sévère sur scène, c’est fort, je ne pourrai même pas entendre parler mon ordi.

youLe clavier et là, sur son stand en X, il est placé un peu en retrait sur les barres, je pose l’ordi en équilibre sur l’une d’elles, je le tiens d’une main, et je me balance sur mes deux pieds au rythme de la musique en attendant.
Ouf, un peu de silence, je vais pouvoir commencer. Ah non, ça reprends.
Fin de morceau, ça discute, j’en profite. Hélas le clavier affiche :
« NordStage manager, File, Download Bundel, You2016.MS2PB, quoi? « Not enough space, this bundel will require »,
Boum! Un autre morceau reprend, encore un peu plus fort. Font chier ces musiciens, qu’est-ce qu’ils ont à jouer comme ça? 😉
Je fait ma tête d’aveugle perdu. Ibou ce tourne entre deux morceaux.
« Ryks, qu’est ce qu’il y a? »
« J’a, j’a, j’arrive pas à transférer mes sons, y a pas assez de »…
La musique reprends, je me balance en essayant de pas faire la gueule.
La balance est terminée pour le groupe, Youssou arrive,

youssou-ndour« Alors Ryks »?
« Ça va You? J’ai un petit souci technique mais ça va aller. »
Il essaye son micro.
Ibou vient à mon secours.
Il fallait virer des sons du clavier pour faire de la place dans la mémoire. Il n’a jamais vu ce logiciel, je le guide, il clique, ça marche, on se détend.
Ah, Ibou merci ! Balance avec Youssou, je dois faire l’ouverture du concert, trois chansons douces, avec Alain au sax, Mbaye Dièye aux percus douces, c’est bon tout va bien, applaudissements dans la salle, tiens, il y a déjà des gens?

Mais qui c’est qui me chatouille par derrière? Ah la Gazelle Michelle (Lahana), je la reconnaîtrais entre mille.
« Ça va Ryks? » Dans les loges, ça rigole, on se change, Ibou a un petit clavier à piles, on joue…
Il passe à Mustaf, qui swing son marimba comme personne.

À vous les gars.  africa-rekk

Je monte sur scène, c’est moi qui commence, le premier accord de « Yakar », You entonne, cris dans la salle, c’est parti.
Alain chorusse, j’adore son son. Et Mbaye Dièye, c’est fou comme il peut être doux.
Et You, après toutes ses années je suis toujours aussi fan de lui. Sa voix, elle ne change pas, c’est incroyable.
On attaque « Fital ». Non, c’est quoi cette fausse note? C’est pas moi, Billaï Walaï c’est pas moi! On peut pas reprendre? Non, on ne peut pas reprendre. Bon, personne ne l’a entendue. On finit en apothéose.
Je sors mon bout de carton. Je bloque le ré grave sur le NordStage, j’embouche mon Saïsaï ( en fait le CS01 de Yamaha voir à ce sujet https://jeanphilipperykiel.com/matos/cs01_yamaha/), et c’est parti pour « Food For All » (LE titre du nouvel album de YoussouN’Dour « Afrika Rekk » sur lequel joue Jean Philippe Rykiel :NDR)
Mbaye prend de l’intensité, on tape des mains dans la salle.
Youssou parle. « C’était Jean-Philippe Rykiel que je vous demande d’applaudir très fort! » Tonnerre dans la salle. Merci Youssou.Je sors de scène. Le groupe démarre.
Bon, je vais pas tout vous raconter ce serait trop long, mais il y a eu de véritables moments de grâce.

youssou-new
Laye Lo batterie, El Hadj et Mbaye Dièye Faye sabar et percus divers, Assane Thiam tama, Mustaf Faye Marimba, Thierno Sarr basse, Pape Oumar Ngom guitare, quelle rythmique de feu!
Et du côté harmonique et mélodique, Alain Rodrigue Oyono saxo, Mustapha Gaye guitare, les deux Ibous, Cissé et NDour aux claviers, et les choeurs de Cali Kamga, Suadu Diaw et Biram Dieng, et aussi le danseur Moussa Sonko que je ne vois pas…
Des accords simples mais bien choisis, c’est de la musique populaire, mais pas vulgaire, c’est la grande classe…
Après ça ne se décrit plus. Si je voulais parler des sensations que j’éprouvais dans les Mbalax rapides, alors voilà, je suis sur un cheval puissant, dont les hennissements sont des rires, et qui galope, se cabre, saute sur de gigantesques distances en vous emmenant dans les airs, avec la certitude que je ne sais pas où je vais mais que je ne tomberai jamais.
22h15, c’est déjà la fin? Même pas de rappel? Bon alors on salue et on y vas. Non, on ne salue même pas? Ah d’accord.
Dans les loges, ça rigole, on se change…
Je croise Mokhtar Samba à la sortie, il me complimente. Il sera là ce soir.
Venez nombreux.

 

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