Moi je passe mon Noël avec les Stones…et vous ? Épisode Four : live in Leeds 1982

Stones live in Leeds 1982

Dans la collection « From the Vault », cette cave aux trésors de live historiques que les Rolling Stones publient peu à peu, voici l’addictif coffret « The Complete Series 1 » composé de cinq DVD (ou BD et autres versions collector’s). Quatrième épisode: live in Leeds 1982…en attendant bien sûr l’an prochain la parution d’un concert cher aux fans français des Stones, le show des « Abattoirs » en juillet 76 magistralement réalisé par mon frangin Freddy Hausser pour son « Juke-Box » .

Stones live in Leeds 1982Après le monumental Hampton Coliseum , Virginie les Rolling Stones nous invitent cette fois back home, dans la bonne vieille Angleterre, pour un concert en plein air- et également rarissime en plein jour- donné le 25 juillet au Roundhay Park de Leeds. C’est aussi le tout dernier show de la tournée européenne de 1982 pour le LP « Tatoo You » sorti en 81… dont la play-list du live reprend près de la moitié des titres. Début backstage, on découvre Jagger en blouson rouge et blanc, les lettres « Mick » écrit dans le dos- au cas sans doute où l’on ne le reconnaisse pas ?-, il porte une improbable chemise hawaïenne qui a l’air de sortir tout droit d’un épisode de « Miami Vice » et, en parlant de « vice », un pantalon bariolé bleu rouge jaune qui met largement en valeur son fameux « service 3 pièces », comme le disait si bien Gainsbourg. Une ribambelle d’enfants de Stones s’agite derrière une scène encore plus vaste qu’à l’accoutumée, tandis que résonne une intro jazz rétro décalée. Tout le monde se prépare. Ronnie Wood sourit en réglant sa guitare, Charlie a toujours l’air d’un gamin, mais ses cheveux commencent à se dégarnir. La tension monte…Et soudain une voix de stentor lance le désormais classique « Ladies and gentlemen..the Rolling Stones ». Sur un méga lâcher de ballons, une nuée de ballons multicolores qui s’envolent, retentit alors l’intro de « Under My Thumb ». Si le track-list a pour vous cet indicible sentiment de « déjà vu », rassurez vous vous ne rêvez pas, je vous confirme qu’il est sensiblement le même que celui du Hampton Coliseum six mois auparavant. Normal, puisqu’il s’agit de la même tournée…mais sur un autre continent. Mais ici le côté lumière du jour donne incroyablement du relief aux expressions incroyables du maestro, tandis qu’il se dandine d’un bout à l’autre de cette très grande scène décorée aux couleurs de la pochette de leur double album « Still Life » paru six mois auparavant. Mick a désormais 39 ans, il porte un bandeau rouge dans les cheveux. Les guitaristes Keith et Ron sont toujours aussi rock and roll, mais c’est bien ce qu’on leur demande, n’est-ce pas ?Bill Wyman ne se départit pas de son légendaire flegme british et Charlie a la banane, manifestement heureux de se retrouver à la maison. There’s no place like home… Mick s’empare d’une guitare pour interprèter « When the Whip Comes Down », sur lequel Keith soloïse avec gourmandise. Militant pro-légalisation, il porte fièrement une petite feuille de marijuana en or sur une chaine autour du cou. Jagger semble avoir bien plus la pêche qu’au Hampton Coliseum. Taraudé par le bonheur du retour à l’écurie ? Ian Stewart au piano toujours aussi cool au piano.

Going To A Gogo

 

Trois ans plus tard, ce vieux complice des Stones décèdera tragiquement à seulement 47 ans. Suite à des problèmes respiratoires, le 12 décembre il décide d’aller consulter Stones live in Leeds 1982dans une clinique. Il meurt foudroyé d’une crise cardiaque dans la salle d’attente. Sad. Back to Leeds, Mick nous fait le grand jeu pour « Let’s Spend The Night Together », face à un océan humain de fans étrangement tétanisés. Un effet secondaire de ce show sous le soleil d’été ? Keith assure également les chœurs, en souriant. Étrangement, le public se réveille pour « Shattered ». Mick la Diva est tout de même particulièrement maniérée, mais comme dans les pubs, elle le vaut bien. Dans on blouson noir aux symboles du Japon impérial, Keith tire sur sa clope tranquilou. Bill itou sur la sienne. Dire qu’aujourd’hui ce serait interdit par la loi…Puis retentit LA chanson co-signée par Ron Wood, la bluesy « Black Limousine » où il s’adonne avec une gourmandise non dissimulée à un superbe solo de blues lancinant. Les 2 cuivres Gene Barge et le fidèle Bobby Keys saxisent goulument. C’est du velours, du super matos. Pour le groovy cover du titre des Temptations « Just My Imagination » super gros plan de Keith, Ron et Mick et du claviers Chuck Leavell. Même Bill W sourit, c’est dire. Comme à Hamton, ils se font ensuite leur petite reprise rétro d’Eddie Cochran « Twenty Flight Rock ». Enfin, dernière de cette trilogie avec le retour à la Motown sur « Going To A Gogo » ze single de leur double LP « Still Life ». Même une chanson aussi insipide que « Let Me Go » (from Emotional Rescue) se révèle ici addictive, tant cet animal de Jagger met de conviction à l’habiter. Piano à quatre mains pour Chuck et Ian, boogie enfièvré coté guitaristes et Charlie la locomotive qui tire ce train fantastique qui file à toute vitesse. Trop fort. Close-up sur la bague tête-de-mort de Keith pour la classique « Time Is On My Side ». Hélas Mick s’est encore affublé d’un béret fort hideux, cette fois tapissé de paillettes rouges. C’est beau comme un touriste anglais qui s’est trop exposé au soleil sur la plage. Puis sonne l’irrésistible « Beast of Burden » from « Black and Blue » .

Un putain d’effet  vidéo cheap années 80

Stones live in Leeds 1982Par contre à partir de ce moment-là, la 13éme chanson sur 25, le réalisateur pas cool nous impose un putain d’effet  vidéo cheap années 80 de découpe balayage avec un cadre jaune pour passer d’un plan à l’autre. C’est dingue comme ces trucs ont mal vieilli…tout le contraire de nos immortels vampires de Stones en très belle forme, malgré leur exposition à la lueur du jour. En attendant, pendez haut et court ce fichu réale qui nous gâche tout notre plaisir vidéo. Et il récidive son effet de merde sur la sublime « You Can’t Always Get What You Want » . Damned ! Le pire c’est qu’il n’arrête pas. Quel tristesse. N’auraient ils pas pu remonter avec les rushes originaux ? Celui-là, si je chope son nom au générique, je lui mets un contrat Cosa Nostra sur sa tête. D’autant plus frustrant de voir le public chanter le refrain en chœur ; ils ont l’air de s’amuser au moins. Présentation des musicos. Et Keith Richards va nous chanter « Little T & A » de sa bonne vieille voix éraillée. Ouf, le malade du gadget vidéo semble s’être enfin calmé. Pas trop tôt. Grandiloquent pour « Angie », Jagger en a profité pour endosser un blouson bleu électrique matelassé, un t shirt rose et un bandeau blanc de tennisman décidément…quel look ! Mais avant tout : quelle putain de bonne chanson. Solo de saxe cool. Sourire en coin de Bill W. « Angie » c’est beau et racé comme une Aston Martin, mais c’est toute l’Angleterre qu’on aime et qu’on admire. Bref, une superbe mécanique scénique. Mick arpente sa scéne. Combien de kilométres fera-t-il encore aujourd’hui à courir dans tous les sens ? Avec « Tumbling Dice » c’est déjà le retour du clippeur cheap et fou. Back to disco, avec « Miss You » pour un si vaste dance-floor. Mick, halluciné semble voler au-dessus de son public. Ron Wood ne gâche pas son plaisir et joue les yeux fermés. Bobby Keys souffle comme une baleine. Finalement, Jagger s’empare même d’une guitare pour ce long remix live. Tout cela finit en blues total… « I miss you baby » se lamente-t-il en voix et piano. « All right baby », dit-il, avant de revenir justement droit au blues avec « Honky Tonk Woman » . Sur « Start me Up », Mick tombe la chemise et se retrouve one more time topeless. Mais il est toujours aussi bien foutu, on ne lui en voudra donc pas d’exhiber ses tablettes de chocolat. Time pour un petit « Brown Sugar,  justement ? On ne peut que constater une véritable cohésion entre tous les rouages de cette puissante machine. C’est un grand moment. Sur ces très longs solos de guitare, Jagger revêt sa cape Union Jack pour s’y draper. « Jumping jump flash is a flash….thank you very much everybody. See you again. » Mais ce n’est pas tout à fait fini. La caméra balaye le public. Les petites nanas émergent juchées sur les épaules de leurs mecs. L’Union Jack flotte dans le public. Et c’est ainsi que les Stones font leur retour pour un peu de « Satisfaction » speedée-gonzalès. Jagger est juché sur un engin qui le balade peu à peu au-dessus du public pour finalement le déposer sur scène. Il s’est encore changé, quelle coquette, pour enfiler un truc indescriptible bariolé de couleurs. « We’ll see you again » promet à nouveau Jagger, une coupe en plastique de champagne en main, les musiciens saluent : « A votre santé » conclue-t-il, tandis que toute la prod envahit la scène lorsque retentit le « Pump and Circonstances » comme dans Orange mécanique tandis qu’un étrange feu d’artifices est tiré… en plein jour. C’est surréaliste. Mick tiendra effectivement sa parole, les Stones ont effectivement retrouvé leur public mais ce sera 7 ans plus tard. Tout le monde croyait que c’était vraiment le dernier show, que les Stones allaient se séparer…et bien tous comptes faits : certainement pas…à suivre

PS: Le putain de réale n’est pas crédité au générique…qui dfacerit?

 

Deux heures et dix minutes pour 25 chansons

 

 

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