MARTIN GORE : « MG »

12 années depuis son grand frère « Counterfeit » et trois ans après son expérience (déjà instrumentale) en duo avec Vince Clarke « VCMG », Martin Gore publie un nouvel et instrumental album aux frontières de la SF sobrement griffé de ses initiales « MG » . En (Depeche) mode solo, donc !
Voici trois ans, le brillant compositeur-vocaliste de Depeche Mode retrouvait son complice des prémices du groupe, Vince Clarke pour l’aventure en duo de leur projet instrumental « VCMG ». Cette fois, avec « MG » tout court, l’oncle Martin « voyage en solitaire » comme le disait Manset. En effet, contrairement à « Counterfeit » (Contrefaçon) qui était un album d’obscures reprises vocalisées, ce « MG » est aussi instrumental que minimaliste, un projet pour fan pur et dur du trio- ex-quatuor- de Basildon dans le Sussex. Composé après la dernière tournée « Delta Machine » dans le studio perso de Martin à Santa Barbara, cet album contient 16 instrumentaux qui n’ont qu’un seul mot pour titre, à l’exception d’un seul « Europa Hymn », composition aussi cool qu’aérienne et à l’écoute, on se dit qu’incontestablement ça c’est vraiment Gore…ha ha ha…

Futuriste

Le reste des compositions est aussi éthéré que minimaliste, comme une collections de vagues de synthés, bandes originales d’un film imaginaire qui oscille entre Vangelis modèle « Blade Runner » et le score d’un inédit du cinéaste John Carpenter. On songe également au fameux « Rainbow in Curved Air » de Terry Riley. Certes, tous ces instrus planants ont un petit coté voyage glacial au bout de l’Arctique, mais comme l’explique Martin à Rolling Stone c’est sans doute justement ce qui leur donne leur irrésistible coté futuriste, comme une adéquation au vide spatial. En attendant de nouvelles aventures en Mode majeur, on peut dire sans craindre de se tromper que Martin Gore roule désormais en MG !