LES FILS DE JOIE « En Public »

Les fils de JoieC’était l’aube de ces tumultueuses années 80, et à l’antenne de Radio Ivre la pirate 88.8, je matraquai le fringuant « Adieu Paris » des » Fils de Joie … avec leur nom à coucher dehors, j’avais aussi reçu ces toulousains inspirés des Ramones où tout le monde s’appelle de Joie. Deux ans plus tard, pour leur festif et engagé « Tonton macoute » je les accueille cette fois dans mon studio 138 de la Maison de la Radio à l’antenne de RFI où … aux cotés des Gamine « Voilà les anges », Indochine « Bob Morane », les Dogs « Mon cœur bat encore », les Désaxés « Tout ce que je veux » ou encore les Innocents « Jodie », les FDJ écrivent l’une des plus belles pages de la pop hexagonale… avant de disparaitre corps et biens durant quatre décennies… jusqu’à leur « Nous ne dansons plus la nuit » en 2023 puis ce come-back aussi cool que nostalgique en forme de double album live intitulé « Les Fils de Joie en Public ».

Les fils de Joie

22 titres enregistrés entre Paris, Nantes et la Fête de l’Humanité crânement publiés par le petit label indé Twisted Soul Records… et si ce double CD des Fils de Joie était le come-back de l’année pour un groupe en bleu blanc rock ? Car puisqu’il faut rendre à César ce qui lui appartient, alors Il faut rendre hommage à l’extraordinaire ténacité du chanteur guitariste Olivier de Joie, sans lequel ce projet, véritable faille spatio-temporelle, n’aurait jamais existé. Dès l’annonce :  « Mesdames et messieurs je vous demande de faire une ovation ce soir pour le groupe mythique du début des années 80…. Les Fils de Joie… » les guitares frénétiques de « Les plaisirs chers » nous emportent, nous rappelant les influences punk des FDJ ( Voir sur Gonzomusic  LES FILS DE JOIE « Nous ne dansons plus la nuit »), ardents auditeurs du Clash et des Damned en leur temps. Super vocaux, super énergie… on se laisse porter par la vague qui roule jusqu’à l’énergique et puissant « Ultime pogo » . Les FDJ mêlent habilement les titres « historiques » aux compos plus récentes comme ce vibrant et particulièrement Ramones « Nous ne dansons plus la nuit » qui file à toute allure. De même, on succombe au mordant pop de « Le requin vert », tout comme on sautille sur le ska décalé cinéphile de « Encore une fois dans l’ouest », qui ressemble un peu  au « Rebel » de Bashung. Mais surtout ce qui fait la force ce live, ce sont les vibrantes découvertes comme la radieuse surf-song « Sur la route d’Ainoha » où on cite… forcément avec joie… les Ramones, Costello, Annie Lennox  (Voir sur Gonzomusic ANNIE LENNOX LA FEMME INVISIBLE D’EURYTHMICS   ) et Joe Strummer… cool , avant de succomber à la nostalgie avec « Adieu Paris » qui vibre dans nos têtes et dans nos cœurs, à l’instar de la contemporaine de « Tonton macoute » la superbe et emblématique du style pop cool des FDJ « J’appelle par de-là les mers ».

Les fils de Joie by Myriam Le Mog

Les fils de Joie by Myriam Le Mog

Autre découverte, la love-song Dutronesque et particulièrement entrainante, « L’imparfait » et le particulièrement émouvant « Indochine souviens-toi », où  Olivier de Joie vocalise «  On sait bien qu’ils sont fous depuis Dien Bien Phu » évoquant ainsi le camp du « Moulin du Lot » où son « pote Francis est né lui aussi « d’un père forcément militaire et d’une mère que tu devines…  Made in Indochine »… « souviens-toi des années 80 ils écoutaient LDS ( La Souris Déglinguée) et les  Fils de Joie/ Ils vénéraient Taï Luc ( Voir sur Gonzomusic Adieu Tai-Luc : mort d’un héros du rock hexagonal ) comme le Bouddha entre le bières et les bols de riz quand on chantait « Adieu Paris » ils entendaient « Adieu Saigon » »… superbe et émotionnelle composition.  Et la jolie collec’ de titres pop se poursuit avec « Puisqu’il fallait partir un jour » et ses « oooh ooooh » Beach Boyesque avant LE tube « Tonton macoute », sans doute mon favori ever du catalogue FDJ, pour son coté militant à travers son texte qui joue et gagne à fond la dérision politique « j’aime bien noyer les reporters qui prennent trop de photos/ avec mon couteau de commando s’il y a des dissidents je torture/  Il y a des années que ça dure… »… un texte qui prend un drôle d’écho de nos jours !

Les fils de Joie by Myriam Le Mog

Les fils de Joie by Myriam Le Mog

Autre découverte avec l « Le bon Dieu n’a pas voulu de moi » quelque part entre Mano Negra, Sergent Garcia et Renaud. Plus surprenant, cette reprise du chant militaire « Opium », avant un « Extrême Orient » certes nostalgique mais aussi quelque peu… Indochine. Enfin le concert s’achève sur la mélancolique « Un homme solitaire » et l’on se dit alors deux choses… la première : mais pourquoi avoir attendu aussi longtemps et la seconde : à quand un nouvel album-studio pour succéder à « Nous ne dansons plus la nuit » histoire de bien prouver que les Fils de Joie ne sont vraiment pas des Fils de P…

 

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