LE FILM SUIVANT DE BORAT
Sous-titré « livraison d’un pot-de-vin prodigieux pour le régime américain au bénéfice de la nation autrefois glorieuse du Kazakhstan » « Le film suivant de Borat » marque le retour du truculent et allumé Borat dans la suite de ses provocantes aventures, 14 années après son premier épisode. Sans doute moins abouti que son allumé prédécesseur, le film permet néanmoins à Sacha Baron Cohen, aidé par son ado de fille allumée, de marquer quelques points dans son combat contre la droite Trumpiste, à travers quelques mémorables et désopilantes provocs, à moins de deux semaines des élections.
Après la sortie de son film précédent en 2006, Borat est devenu le paria du Kazakhstan, où les exportations de potasse et de pubis (sic !) ont plongé. « On m’a collé sur le dos toute la responsabilité de la faillite du pays », raconte le pseudo-kazakh, « J’ai été interdit de journalisme à vie. Humilié publiquement, j’ai été condamné au goulag à vie. Mais, après 14 ans, des sbires du gouvernement a mené moi au palais présidentiel. » Et là, le Premier secrétaire, Nazarbayev, lui explique « qu’un vilain Barack Obama avait ruiné les valeurs de l’Amérique, mais qu’un monsieur merveilleux du nom de McDonald Trump était arrivé au pouvoir, pour que l’Amérique soit à nouveau grande ». Là, il est devenu pote avec des durs à cuire comme Poutine, Bolsonaro, Kim Jong Un et Kanye West. « Tout le monde… sauf moi », peste le premier secrétaire, qui poursuit « Toi tu vas retourner aux USA, avec un cadeau extraordinaire, de ma part pour que le Kazakstan regagne le respect de Trump ». Mais comme Borat dans son premier film avait déféqué sur la pelouse de la Trump Tower, il n’était donc pas en odeur de sainteté auprès du milliardaire. Du coup, c’est Mike Pence qui devient le récipiendaire du cadeau, soit Johnny-le-Singe, ministre de la Culture et à ses heures, star du porno ( sic !). Bon, évidemment, il s’agit de Borat, et rien ne peut se passer comme prévu… à part son antisémitisme aussi invétéré qu’assumé. Lorsqu’il réceptionne et ouvre la caisse où voyageait Johnny-le-singe, il découvre Tutar, sa pétulante fille unique ado nympho et les restes de Johnny…qu’elle aurait épuisé à mort, du coup ! Borat décide alors d’offrir à Pence à la place Tutar, qui rêve du coup d’être la prochaine Melania.
Il va dans une quincaillerie acheter pour 1500 balles de matos, dont une cage pour y faire dormir sa filles givrée avant de l‘éduquer, lui présentant d’abord Macey Chanel, une blonde pétasse influenceuse Instagram qui se revendique ouvertement « Sugar baby ». Il n’arrête jamais Borat et, quand ce n’est pas lui, c’est son mini-me Tular… qui avale un bébé figurine de décoration de cupcake en plastique… avant de débarquer chez les « Jesus people », dans une clinique de cathos intégristes en demandant qu’on, dixit ,« lui ôte au plutôt ce bébé ». Chez Borat les ficelles sont souvent grosses… et il l’assume dans ses portraits successifs, devenant Cliff Safari, vrai faux milliardaire texan, pour présenter sa fille à une coach de débutantes et inculquer les bonnes manières à cette furie dans le but qu’elle devienne la seconde épouse de (sic !) de Mike Pence. Hell yeah ! Et nous voici au Macon Debutante Ball où Borat/Safari pousse le bouchon jusqu’aux confins de la vulgarité ; mais tout est bon pour offrir Tutar au Vice « attrapeur de chattes », comme il qualifie le VPOTUS. Et, pour se rendre incognito, à un meeting de Pence pour le CPAC (American Conservative Union) , il se déguise en… membre cagoulé du Klu Klux Klan puis en… Donald Trump … traversant toute la salle de conférence, portant sa fille sur l’épaule, modèle paquet de linge sale, sous les yeux des militants interloqués. Comme on s’en doute, « Mike Penis » (sic !) refuse son cadeau.
Du coup, le Premier Secrétaire donne son feu vert pour que Borat l’offre à un autre proche de Trump : Rudy Giuliani . Entre temps, vêtu comme une caricature antisémite de feuj, il prend le temps d’aller à une synagogue se faire confirmer que l’Holocauste a bien existé. Ce mec est décidément vraiment dingue, c’est un vrai punk. Next mission : se « quarantainiser » chez des rednecks bas du front, qui disent que « les démocrates sont plus dangereux que le virus », précisant que « le virus chinois, ce sont les Clinton qui l’ont fait. Même que Hillary Clinton boit aussi le sang des enfants ». Borat accompagne ensuite ses nouveaux « best buddies » à un meeting QAnon, se muant en Country Steve, pour entonner son désormais fameux : « Obama était un traitre/ Il haïssait l’Amérique/ Il devrait être en tôle/Je mens pas , c’est pas une blague/ le COVID est une invention de la gauche. LOL on en avait justement parlé en juin ( Voir dans Gonzomusic https://gonzomusic.fr/sacha-baron-cohen-infiltre-un-meeting-de-fachos-deguise-en-chanteur-de-country-raciste.html ), lorsque Borat avait squatté cette réunion de fachos… en finançant lui-même le service d’ordre… trop fort ! Pendant ce temps, Tutar s’est métamorphosée en journaliste TV de choc sexy, les boobs boostés par des ballons de baudruche, pour interviewer et brillamment piéger Rudy, le draguant outrageusement… jusqu’à … je ne vous en dis pas plus. Cependant, malgrè l’excellente Maria Balalova, jeune comédienne bulgare de 24 ans dans le rôle de Tutar, et quelques puissants moments de bravoure, « Le film suivant de Borat » laisse le spectateur sur sa faim, après quelques éclats de rire fugitifs et son happy end…viral 🤪
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