JOE KING CARRASCO IS LIVE IN PARIS

 

 Joe king Carrasco 2016

 A la veille de sa tournée Européenne qui démarre en Espagne et qui passe par l’Italie, l’Autriche, l’Allemagne avant de s’achever par une date parisienne, le 25 septembre à l’International ( au 57 rue Moret 75011), Joe King Carrasco a accordé un entretien exclusif à gonzomusic.fr où il évoque pèle mêle sa signature avec Dave Robinson, le boss de Stiff, sa consommation inchangée de marijuana, son désir de remixer son fameux duo avec Michael Jackson, ses inlassables voyages au Mexique comme sa complicité scénique avec Linda Gayle Lewis, la sœur de l’icone Jerry Lee Lewis. Et bien entendu, la joie de retrouver Paris où le chanteur tex-mex ne s’est pas produit depuis plus de dix ans.

 

poster-showSur l’écran Skype de mon Mac, Joe Teutsch alias Joe King Carrasco parait toujours aussi jovial et son rire résonne fort sur les enceintes de l’ordi. Live from Austin, Texas, le King du tex–mex rock, le légendaire guitariste n’a décidément rien perdu de son incroyable énergie. JKC parle toujours aussi vite, ponctuant ses phrases d’expressions mexicaines colorées.

 

« Alors où vis tu désormais, amigo ?

 Depuis 11 ans maintenant, je suis essentiellement basé au Mexique, mais nous jouons sans arrêt ; nous étions en tournée au Nouveau-Mexique et en Californie pour jouer notre nouvel album intitulé « Chiliando ». Et, en plus de tout cela, je joue aussi de la guitare avec Linda Gayle Lewis qui est la sœur de Jerry Lee Lewis, elle a, on va dire, perpétué la tradition, car désormais Jerry Lee est trop vieux pour jouer sur scène. C’est donc elle qui a pris la relève avec son groupe et je joue de la guitare avec elle. Elle incarne cette « royauté rock » que nous chérissons tous, n’est-ce pas. La famille Lewis peut être considérée comme les rois du rock and roll et elle en est la princesse.

Je me demandais, cela fait combien d’années que tu ne t’es pas produit à Paris ?

C’était en 2004, dans ce cabaret où chantait Édith Piaf, la Java. Cela fait 12 années passées essentiellement au Mexique. Il y a beaucoup de routards là bas. On joue un peu partout, parfois même à Mexico City. Mais aujourd’hui par exemple je suis revenu à Austin. On va dire que je bouge pas mal (rire). Franchement, je suis accompagné par un groupe vraiment génial de super musicos. Ce sont les mêmes musiciens qui me suivent depuis 1989. C’est un groupe fabuleux, Gérard, tu vas les adorer.

Dans ta dernière bio il est écrit que tu as publié 23 albums, c’est vertigineux.

Si c’est écrit, cela doit être vrai (rire).

 As-tu le plein contrôle de ton catalogue ? Tes albums ont-ils encore pressés ou au moins dispo en téléchargement sur le net ?

Plus personne n’achète vraiment de CD de nos jours. Mais nous, on continue d’en fabriquer, car mon public reste encore très attaché au support physique.

 Mais les albums sortis chez New Rose, par exemple, sont-ils encore dispos ?

Oui bien entendu on les trouve en France, mais aussi chez nous aux USA, on les a réédités.

 « Don’t Let a Woman (Make a Fool Out of You) »

Donc tu possèdes l’intégralité de ton catalogue de chansons, c’est génial.

Tu te souviens de mon duo avec Michael Jackson ( « Don’t Let a Woman (Make a Fool Out of You) »), je suis parvenu à remettre la main sur les bandes master, car nous voudrions le remixer. On voudrait le ressortir, car sur la bande 24 pistes il y a des versions où il fait toutes les harmonies, mais aussi tous les vocaux.

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Michael Jackson & JKC

 C’est un titre légendaire, il passe souvent sur mon iPod.

On ne l‘a pas faite sur scène depuis longtemps. Tu sais, j’écris sans cesse de nouvelles chansons. Et sur scène, on fait beaucoup de rock and roll, pas mal de tex-mex aussi . Et on a « Chiliando » de nouvel album qui veut dire « chiller » en argot mexicain, j’aime bien placer de l’argot dans les chansons. Je chante toujours en « spanglish », ce mélange d’espagnol et d’anglais.

 Portes-tu toujours ta couronne de « king » sur scène ?

Non, depuis quelque temps, il semble que j’y ait renoncé, je me contente de porter un chapeau de paille de ranchero, ces paysans mexicains.

 Et en live, tu sautes toujours dans tous les sens, tu descends toujours dans la fosse pour aller à la rencontre du public tout ne jouant de ta guitare ?

À fond, bien sûr que je continue à bondir dans tous les sens avec ma guitare. Et jamais je n’ai autant composé de nouvelles chansons.

 Tu fumes moins de beu ? Tu avales moins de champignons magiques ?

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JKC & GBD, Puerto escondido, Mexico 1984

Heu…ben oui, je consomme toujours de l’herbe même si mon niveau de consommation a quelque peu baissé au fil des années. Mais il m’arrive toujours de me faire un petit trip d’acide ou de prendre quelques champis, bien sûr.  C’est aussi l’avantage de vivre au Mexique où tu trouves des produits de qualité pour un prix raisonnable (rire).

Le coup est parti tout seul

Tu as vécu un évènement terrible cette année, peux-tu nous en parler?

Tu connais le SXSW, le Festival South by South West. Mon frère devait venir assister à la dernière édition ; il vivait au Nicaragua dans une grande maison, et pour pouvoir se défendre, il portait toujours une arme sur lui. Alors, avant de partir pour l’aéroport il a ôté son ceinturon sauf que son flingue est tombé. En touchant le sol, le coup est parti tout seul tuant mon frère instantanément en mars dernier. Je devais jouer et j’étais dévasté en apprenant la nouvelle. Tucker n’était pas seulement mon frangin, c’était aussi mon meilleur ami. Il est mort le 14 mars dernier. Après avoir donné mon concert à SXSW, j’ai dû partir directement au Nicaragua, pour régler sa succession, sa maison, tout ça. Il n’aurait jamais dù porter de flingue. Il a eu le temps de téléphoner à ses voisins en leur disant qu’il s’était tiré dessus par accident, mais ils sont arrivés trop tard. Gérard, crois-moi, les armes c’est de la merde.

 Tu aurais réalisé un film c’est vrai ?

Absolument. « Rancho no tengo ». C’était une super expérience. Mais c’est vraiment sur scène que je m’éclate le plus.

« Chiliando »

 Revenons à tes nouvelles chansons, c’est du pur tex-mex ou tu ajoutes du blues ou de la country ?Chiliando

Oui, tu as raison, « Chiliando » le dernier album sonne plus blues. Le lieu où je joue sans cesse à Puerto Vallarta, au Mexique est un club de blues. Mais il y a toujours ce petit métissage latin music qui est ma marque de fabrique. J’aime toujours autant Chuck Berry, Jimmy Reed et celui que je place au-dessus de tout, Jerry Lee Lewis

 Et le thème de tes chansons c’est toujours de drôles de situations et d’étranges histoires d’amour ?

C’est toujours vrai, tu as raison. J’ai cette chanson sur la Vierge de Guadalupe, car si tu passes la frontière du Mexique avec une statue de cette vierge à bord, les flics ne t’arrêtent jamais. C’est une tradition, alors cela m’a inspiré cette chanson. Je milite également pour une assoce qui œuvre à sauver les chiens Viva Perros à la fois au Mexique et au Nicaragua, je donne souvent des concerts à leur profit. Les chiens ont toujours été cool avec moi.

 Tu n’écris tout de même pas d’histoires d’amour de chiens dans tes chansons ?

En fait…j’ai perdu Anna, ma chienne, récemment. Et je lui ai dédié une chanson. Je suis toujours célibataire et même avec une girl-friend en ce moment , c’est moins risqué pour moi d’écrire sur mon chien que sur une nana qui va ensuite me prendre la tête parce que j’ai raconté des trucs à son sujet (rire). J’ai composé pas mal de chansons inspirées par Anna. Bien entendu, les fans ignorent si je parle d’une fille ou d’une chienne…je joue sur l’ambiguïté, on va dire.

 On s’est rencontré au palace en décembre 1980 durant le Son of Stiff Tour et tu étais le tout premier artiste que j’interviewais pour le magazine BEST (après avoir écrit dans Rock & Folk)

Waw,c’est vraiment dingue, cela fait déja tout ce temps…

 Te souviens-tu comment un allumé du Texas tel que toi était parvenu à se faire signer sur le label anglais branché Stiff Records de Dave Robinson ?JKC Son of Stiff tour

À l’époque, on se produisait souvent dans les clubs de New York tels que le CBGB’s ou le Mud Club et on avait déjà sorti notre album autoproduit « El Molino » . Elvis Costello avait son propre show sur une radio anglaise et il passait nos chansons, je crois que c’est ainsi que le patron de Stiff Dave Robinson a entendu parler de nous. Et Jack Riviera était également là en ce temps-là. Signer sur Stiff est sans doute la meilleure chose qui nous soit arrivée. Mais néanmoins, d’autres labels cherchaient également à nous signer comme Warner, Atlantic  ou même Sire. Seymour Stein était comme un fou sur notre musique ; mais c’était une toute autre aventure que de rejoindre un label anglais branché ! Mais je suis heureux d’avoir choisi Stiff. D’ailleurs je ne t’aurais peut-être pas rencontré si j’avais signé ailleurs.

 On s’est ensuite retrouvé quelques années plus tard lorsque tu m’as accompagné à un concert de Bryan Adams à Austin. Je dormais chez toi.

Austin a pas mal changé depuis ces années-là. C’est devenu désormais une très grande ville. Si jamais tu reviens me voir, ma maison t’est largement ouverte. Ou même refaire un tour au Mexique avec moi. Ce serait éclatant.

 Parlons de ta tournée 2016.

Nous quittons les US pour atterrir en Espagne, puis nous jouons en Italie et en Autriche. Puis nous continuons en Allemagne avant d’arriver finalement à Paris. J’ai toujours adoré Paris et Paris me l’a toujours rendu. C’est sans doute la ville d’Europe qui me touche le plus. On va vous jouer les classiques comme « 96 Tears » et toutes les autres, mais j’aime aussi le son plus « garage ». Tout comme le rythm and blues, le cha cha ou les polkas mexicaines, sans oublier bien entendu une petite touche de reggae, c’est mon mélange à moi. »

Décidément,  ce diable de Joe King Carrasco reste toujours aussi renversant…et il le prouve 😉

 

JKC on the road

Rendez-vous le 25 septembre à l’International au 57 rue Moret 75011 avec Joe Kig Carrasco and special guests

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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