Jimi Hendrix innocent pour l’invasion des perruches du Royaume-Uni
Une étrange légende urbaine rapportait que Jimi Hendrix serait responsable de l’invasion massive de perruches sauvages au Royaume-Uni , en fait Jimi n’y est vraiment pour rien…tout comme George Michael…mais Humphrey Bogart n’est pas encore tout à fait lavé de tout soupçon…gasp !
J’ai toujours eu un faible pour les légendes urbaines du rock and roll, à l’instar de celle qui accompagne les fameux filaments séchés de bananes censés nous défoncer après les avoir fumé…puisque Donovan nous le disait subliminalement dans son hit de 68 « Mellow Yellow ». Tu parles ! Un jour je re-publierai l’interview de Donovan où il raconte comment il découvre médusé que c’est Country Joe McDonald de Country Joe and the Fish responsable du hoax. Même combat concernant la prolifération des perruches dans le ciel British. On prétendait que la première paire de perruches, baptisée Adam et Ève, avait été libérée par Jimi Hendrix, comme un symbole de paix, un jour où il était particulièrement défoncé sur Carnaby Street, à Londres, en 1968. Et depuis cette date, Adam et Ève se seraient très largement reproduits. Puis une autre théorie est apparue et, cette fois, ce serait indirectement la faute de George Michael. Après que des cambrioleurs se soient introduits par effraction dans sa maison d’Hampstead dans les années 1990 ils auraient ouvert la volière secrète du chanteur. D’après la légende George Michael n’aurait pas signalé la tentative de braquage, car il était parano et se méfiait de la police. Enfin , last but not least ce serait également de la faute de Katharine Hepburn et d’ Humphrey Bogart car, s’il faut en croire une troisième théorie aussi populaire que vaseuse, les oiseaux se seraient échappés du plateau de « The African Queen », le film de John Huston qui fut en partie filmé en 1951 aux Isleworth Studios, dans le Middlesex.
Mais une nouvelle étude, sérieuse celle-ci, vient battre en brèche ces deux théories pour le moins loufoques. Elle a été publiée ce jour dans le très sérieux Journal of Zoology, et confirme que les oiseaux ont été observés en Grande-Bretagne dès 1855, lorsqu’une perruche a été aperçue à Norfolk. Les experts pensent désormais que la population de perruches s’est peut-être accrue après que les oiseaux se soient échappés de nichoirs endommagés lors de la Grande Tempête britannique de 1987. Ils soulignent également que de nombreuses perruches élevées comme animaux de compagnie ont été relâchées lors d’une épidémie de « fièvre perroquet » en 1929, 1930 et 1952, le public étant invité par les journaux à se tenir loin des « oiseaux dangereux ». Selon les experts de l’Université Goldsmiths, les propriétaires de ces oiseaux exotiques les auraient libérées plutôt que de les euthanasier. Bien qu’originaire d’Asie, la perruche à collier a colonisé de nombreuses régions du Royaume-Uni, et est devenue un spectacle banal dans les parcs de Londres. Et de Paris, puisqu’elles ont entre autres squatté le parc des Buttes-Chaumont. On en trouve également à Sceaux, par exemple. Le Dr Steven Le Comber, qui a dirigé l’étude à l’Université Queen Mary de Londres, reste cependant lucide: « Les amusantes légendes urbaines relatives aux origines des perruches du Royaume-Uni ne vont probablement pas disparaître de sitôt. Notre recherche n’a trouvé de preuves que pour soutenir la croyance de la plupart des ornithologues – la propagation des perruches au Royaume-Uni est probablement une conséquence des sorties et introductions répétées, et n’a rien à voir avec des frasques de musicien ou de star de cinéma. ».
Lorsque la légende dépasse la réalité…imprimons la légende !
( « L’homme qui tua Liberty Valance»).