INXS : « Kick »

 Kick

Trente années après sa sortie, mais également vingt ans après que Michael Hutchence ne se soit donné la mort, parait cette incroyable version boostée de 4 rondelles et débordante d’inédits du sixième et légendaire LP d’INXS enfin vertigineusement réédité. Pour avoir souvent eu le privilège de tendre mon micro (et ma caméra) à Michael comme aux frères Farriss, je peux vous garantir que ce « Kick », qui était déjà incontestablement l’album le plus flamboyant des Australiens, n’a rien perdu de son incroyable potentiel. Et avec cette version rééditée boostée d’inédits, de live et de demos milésimés 1987, jamais sans doute INXS n’aura autant sublimé ce rock adrénalisé au funk qui constituait leur marque de fabrique. Retour vers le futur de « Kick », sans doute le meilleur album de toute la discographie d’INXS et de l’univers.

 

 

INXS "Kick"Rarement nouvel album n’aura envoyé une telle bordée  de hits que ce « Kick » ! Puissante « New Sensation », diabolique « Devil Inside », envoutante « Need You Tonight », émotionnelle « Never Tears Us Apart », séduisante « Mystify » et anabolisante « Kick », si je sais encore compter, cela nous donne rien de mois que SIX hits sur les 12 compositions de cet album, on est grosso modo dans une moyenne tubesque proche des « Abbey Road » ou « Who’s Next », rien que cela ! C’est en 1983 que j’ai entendu pour la première fois le nom d’Inxs…et pour cause ! Deux ans auparavant, j’avais déjà interviewé pour BEST au Power Station de NY un certain…Nile Rodgers. En chroniquant dans Rock & Folk le « Spacer » de Sheila (sic !) , créé de A à Z par Nile Rodgers et Bernard Edwards, j’ai toujours pleinement assumé ma passion pour Chic, son son où le rock et le funk se fondent joyeusement et ses prods impeccables. Or « The Original Sin », le premier single jamais charté d’INXS était justement réalisé par Nile Rodgers. Lorsque le guitariste et mentor de Chic se met à produire un groupe de kangourous inconnus, forcément cela interpelle. Et en découvrant INXS, c’est vrai je n’ai pas été déçu. Le groupe de Sydney apportait une énergie neuve avec leur rock antipode, boosté par une blackitude revendiquée. Certes, il faudra attendre leur 4éme album « The Swing » pour que ce diamant sorte enfin de sa gangue, mais lorsqu’INXS explose enfin en 84 propulsé par son « Original Sin » c’est déjà un groupe vétéran, habitué aux longues tournées des pubs australiens, qui ne se laisse pas tourner la tête par un succès instantané, contrairement aux groupes pop anglais chair à Top of the Pops d’alors, qui faisaient trois petits hits avant de disparaitre ( qui se souvient encore de Kajagoogoo !!!). Soudée par sa cohésion familiale, trois frères Farriss Andrew, Jon et Tim sont en effets au casting d’INXS, et la puissante personnalité de Michael Hutchence, charismatique, angélique, diabolique et cool comme un Mick Jagger pour les 80’s, cette formation ne pouvait que durablement s’inscrire dans le rock. Et ce « Kick » en version super-étendue le prouve de la manière la plus cinglante.

Consacré comme monument du rock

inxs

Déjà les 12 titres de l’album original de 87 re-masterisés sonnent du feu du diable. Mais le plus excitant est à venir avec le CD 2 intitulé « Demos, mixes and more » qui enchaine les inédits comme un collier de perles a l’instar ce « Move On » rapide et pulsé qui secoue joyeusement nos cocotiers. « I’m Coming Home », quasi instru et autre inédit, fait couler toute sa funkitude dorée. Versions live made in USA pour « Mediate », « Never Tear us Apart » et « Kick », avant de découvrir un autre titre jamais entendu auparavant, le swinguant instrumental « On the Rocks » délicatement jazzé. Joyeux out-take tubesque de « Kick », « Do What You Do » aurait du figurer sur le track list de l’album, pour notre plus grand plaisir, il ressurgit 30 ans plus tard. C’est juste émotionnel de découvrir, dépouillée au piano et batterie, la maquette de « Mystify », comme celle de « The Trap », d’ailleurs. Avec le CD 3, on plonge avec délectation dans les mixes 12 inches étendus et les faces B rares. Cela démarre très fort, avec une « soul version » néo-Otis Redding de « Never Tear Us Apart » suivi par deux mix de la funky « New Sensation » ainsi que trois versions de « Devil Inside ». Plus intéressant, on redécouvre la puissance du titre de face B « Different World » un peu oublié ainsi que trois remixs carrément électros de « Need You tonight ». Enfin, cette troisième rondelle s’achève sur le live festif et rare de « Shine Like It Does ». Une quatrième galette, Blu-Ray, propose l’album en « Dolby Atmos Surround Sound mix & hi resolution audio »…-si cela signifie quelque chose pour vous- ainsi que tous les clips de « Kick ». Deux décennies après la mort de Michael et trois décennies depuis sa sortie, « Kick » peut-être enfin consacré comme monument du rock…il était grand temps !

 

 

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