Bob Dylan illumine le Beacon Theater de New York

 

 

 

2894 places précisément pour 2894 élus: ce soir, grâce à l’envoyé spécial de Gonzomusic, Zak Alister, nous avons le privilège de nous inviter chez Bob Dylan en résidence new-yorkaise, avec ses musiciens, du 20 au 25 novembre (moins le jeudi 23 pour cause de Thanksgiving), tout au long d’une précieuse semaine au mythique Beacon Theater,  partager ce privilège de les observer “en répétitions, de rénover inlassablement, à un niveau “performance”, ces chansons incontournables dans cette nouvelle étape du “Never Ending Tour” marathon que nôtre Super-Zim mène sans relâche depuis juin 1988…tout de même !

De notre Envoyé spécial Zak ALISTER

dylan-staples-adamC’est au 2124 Broadway, au croisement de la 74éme rue, que se tient l’un des théâtres les plus historiques de Manhattan, édifié l’année de la crise de 29. Il fut l’un des plus luxueux cinémas des États-Unis, avant d’accueillir à partir des 70’s des concerts de rock du Grateful Dead aux Rolling Stones en passant par Clapton et les Allman Brothers. Avec son style néo-grec, ses colonnes et ses dorures, le Beacon constitue un magnifique écrin digne d’un Prix Nobel de Littérature. Mais en attendant le Zim’, c’est la vétérante Mavis Staples qui ouvrait le bal.

L’immense chanteuse de Rhythm & Blues/Gospel a gravé avec sa famille des titres pour STAX records tels: “I’ll Take You There”, puis  enregistré de funky albums pour le label de Prince, Paisley Park Records dans les années 80s.  Cette grande amie de MR. Zimmerman l’a accompagné dans de nombreuses batailles pour les droits civils dans les années 60-70s et a enregistré plusieurs reprises de ses titres les plus fameux. Au Beacon, Mavis nous retourne l’âme de sa voix rocailleuse, pleine des souffrances de son peuple, qu’elle nous exhorte à surmonter, à exorciser à travers cette messe en rythmes et en blues, cette catharsis qu’est la musique gospel. Après un court entracte, rideau ouvert révèle un décor intime, mais industriel, avec au fond un grand rideau de feutre foncé, sur lequel vient s’accrocher les lumières tamisées de phares de brouillard. La batterie est placée à gauche, la scène est en arc de cercle avec le piano à droite. Bob et son groupe, soudés depuis des décennies entrent calmement, dans un discret brouhaha. Tout le monde s’accorde, on se met en place, 2, 3 coups en rythme et c’est parti pour une relecture, un réarrangement intégral de tous ces morceaux que nous connaissons par cœur: « It Ain’t Me », « Highway 61 », « Desolation Row »,  « Blowing In the Wind », les grandes chansons du répertoire  Dylan, des albums classiques tels que “Time Out Of Mind” et “Modern Times”  s’enchainent, mais surtout sont mélangées avec son dernier amour, les chansons de Sinatra, Tony Bennett, The American Torch-Song: “Melancholy Mood-Once Upon A Time-Full And Empty Arms”, pour lesquelles Bob passe du piano au micro.

Un géant illuminait de son art rock le Beacon Theater

Dylan

Effectivement, durant ce show, il n’y aura pas de guitare acoustique ni d’harmonica. Vêtu d’une veste dorée à paillettes, en pantalon noir et couture blanche, chaussé de bottes de cuir blanc, très à l’aise, se calant entre George Cerelli, le batteur et Charlie Sexton, le guitariste, installé bien au milieu de son groupe,  et non en avant-scène, Bob nous offre le meilleur de sa voix, chantant avec art ces chansons d’amour perdu, de regrets du temps passé et de la nostalgie d’une époque dorée. Deux mots pour qualifier ce show : grande classe ! Le son est absolument impeccable, même si le Zim’ ne prononcera pas un mot à l’égard de son public, non par dédain, mais pour laisser toute la place à la musique, si peu d’artistes peuvent se permettre de se remettre ainsi en question en permanence, avec succès, on pense à Miles, à Bowie, à Prince, à Jeff Beck…Bob Dylan domine ce peloton de tête, survolant les époques, contant les mouvements sociaux et les chocs de civilisations, offrant sa propre vision du monde en parfait troubadour du genre humain. Ce soir, un géant illuminait de son art rock le Beacon Theater.

Zak ALISTER

 

 

 

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