Encore un artiste iranien condamné à mort pour avoir chanté.
On avait pu crier un peu tôt victoire avec la libération inattendue de Toomaj Salehi, cependant les bourreaux mollahs ne chôment pas puisqu’une nouvelle star de la jeunesse locale a été condamnée à la pendaison pour soi-disant blasphème par un tribunal iranien. Le pire dans cette histoire c’est que le chanteur Tataloo avait été enlevé et extradé d’Istanbul vers l’Iran en décembre 2023 où il est détenu depuis lors. Erdogan et Khameiny même combat… mais jusqu’à quand, sachant que la semaine dernière deux juges-bourreaux de la cour suprême perse ont encore été assassinés devant leur lieu de travail… pardon, ex-lieu de travail !
On apprend que la star musicale iranienne largement tatouée Amir Tataloo vient d’être condamnée à mort en appel par le tribunal. Selon le journal local Etemad, « la Cour suprême a accepté l’objection du procureur » concernant la peine de cinq ans d’emprisonnement pour ce même motif. L’affaire a été rouverte et, cette fois, l’accusé a été condamné à mort pour insulte au prophète de l’islam, Mahomet. Cependant le terrible verdict n’est apparemment pas définitif et peut encore faire l’objet d’un appel, selon le journal The Guardian. On se souvient que le fameux rapper Toomaj Salehi avait lui aussi été condamné à mort avant d’être finalement acquitté ( Voir sur Gonzomusic EN IRAN ON MEURT POUR SA MUSIQUE , La Cour Suprème a cassé le jugement de condamnation à mort du rapper iranien Toomaj Salehi et aussi Le rappeur iranien dissident Toomaj Salehi enfin libéré de prison. ), tout espoir n’est donc pas vain même face à un régime aussi rétrograde. Tataloo, de son vrai nom Amir Hossein Maghsoudloo, a émigré à Istanbul en 2018 après avoir été arrêté à plusieurs reprises par les autorités iraniennes et n’avoir pas obtenu de « licence d’activité musicale » ( sic !) du ministère de la Culture et de l’Orientation islamique. En décembre 2023, la police turque l’a remis aux autorités iraniennes, où il est détenu depuis. Il a également été condamné à dix ans de prison pour avoir encouragé la « prostitution » et a été accusé, dans d’autres cas, de diffuser de la « propagande » contre la République islamique et de publier des « contenus obscènes ». Le chanteur underground, connu pour ses nombreux tatouages, a publié son premier album, « Zire Hamkaf », en 2011. Depuis, le fameux rapper a publié 21 albums, dont « Fereshteh » en 2021, qui l’a vu devenir le premier musicien iranien à collaborer avec Universal Music Group. Tataloo avait pourtant déjà été utilisé par des politiciens conservateurs cherchant à atteindre les jeunes Iraniens libéraux. En 2017, il a même participé à une réunion télévisée avec le président iranien conservateur Ebrahim Raisi et, en 2015, il avait carrément publié une chanson en faveur du programme nucléaire iranien.