ECHO AND THE BUNNYMEN « The Game »

 

 

Echo 1987 

Voici 30 ans dans BEST, GBD s’adonnait, sans limites, au grand jeu rock vertigineux de ses copains Echo & the Bunnymen. Il aura fallu trois années d’attente depuis le lumineux « Ocean Rain » pour que Ian McCullogh et ses petits camarades nous livrent enfin son successeur. L’attente n’aura pas été vaine : « The Game » porté par le sensuel « Lips Like Sugar » tenait, semble-t-il, toutes ses promesses pour satelliser haut dans les charts l’ardente formation de Liverpool. Hélas, dans le rock comme dans la vie, les choses ne se passent pas toujours comme prévu.

 

The game « Lips like Sugar »… puissante, percutante composition vocalisée par Mac semblait en parfaite adéquation. Les lèvres du chanteur d’Echo and the Bunnymen n’étaient elles pas réputées, aux yeux de ses très nombreuses fans féminines, comme dixit : « les lèvres les plus sensuelles de la scéne rock ». Alors, lorsquelles sussuraient « Lips like sugar / Sugar kisses » cela trouvait forcément un…écho ! À l’époque, il faut se souvenir qu’ Echo était managé par le sémillant Bill Drummond, qui plongera dans la lumière quelques années plus tard avec son extravagant et dansant KLF ( voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/2017-annee-du-retour-de-klf.html  et également https://gonzomusic.fr/the-klf-se-livre-enfin.html) et ce dernier avait poussé le groupe à prendre un peu de recul après le tabac d’ « Ocean Rain ». Bad idea ! Dans ces années 80, un groupe en chassait l’autre comme les tendances se succédaient alors à un rythme effréné dans les rues de Londres. Il faut aussi évoquer la production de Laurie Latham largement contestée par le groupe pour avoir « assagi » leur son en remplaçant les cordes habituelles par des synthés. Ainsi, malgré toute la puissance de son « Lips Like Sugar »  ce 5éme album d’Echo and the Bunnymen, le dernier capturé avec le chaleureux et drolissime Pete de Freitas qui disparaitra deux ans plus tard lors d’un accident de moto, se révèlera somme toute plutôt décevant. What a waste ….sauf que GBD aveuglé par son affection pour Echo n’y verra alors que du feu….

 

Publié dans le numéro 229 de BEST

Echo  

Radios ivres de liberté, dans le choc des 80’s, deux ans durant les ondes pirates parisiennes seront les plus aventureuses du monde. Balancés comme autant de pavés, les premiers LPs de groupes nouveaux et exaltants comme U2  « Boy ». Cure « Three lmaginary Boys », Simple Minds « Sons and Fascination », Echo and The Bunnymen « Crocodiles » mordent nos cœurs de rockers. Aujourd’hui ils se partagent la planète bleue comme à Yalta, à l’exception toutefois des Bunnymen qui n’ont jusqu’à présent trouvé qu’un écho mineur dans nos charts camembert. ll est vrai que les Liverpudliens n’ont rien balancé de neuf depuis leur vertigineux « Ocean Rain » de 84. lan McCulloch et ses potes sont peut-être une sacrée bande de flemmards, qu’importe, ils ont toute la flamme et le charisme qu’il faut – il est encore temps- pour imploser et imposer enfin leur leadership. Rockin’ roulette russe. « The Game » doit être stratégiquement l’album du succès. Il en a bien la forme. En murissant, les guitares de Will Sergeant, la basse de Les Pattinson, la frappe de Pete de Freitas et l’influx envoûtant de Mac ont gagné le gros lot au jeu de la conviction. Obsédé du challenge, Mac s’impose à chaque fois de nouveaux dragons. Cette fois c’est la technologie. Produit par Laurie Latham,  « The Game » n’est sans doute l’objet le plus ouvragé des Bunnymen. Mais nos petits lapins ne risquaient-ils pas de casser leurs quenottes mordantes dans quelque microchip? Eh non, « The Game » en sort renforcé en déjouant la contradiction rock/bachotage. Romantique comme le smog, si délicieusement british, Echo va alpaguer sans peine les fans de Cure et des Smiths, comme ceux de New Order ou de U2. Avec des compositions sentimentales et fulgurantes comme « Blue Blue Ocean », enivrantes comme la froide chaleur de  « Lips Like Sugar » ou la détermination du title-track « The Game ». Grand jeu pour Echo and the Bunnymen, « The Game » a le parfum de l’euphorie rock. Game Over, partie gratuite !

 

Publié dans le numéro 229 de BEST daté d’aout 1987

BEAT 229 

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