DAFT PUNK UNCHAINED
Du tout premier groupe de lycée à la consécration des CINQ Grammys Awards remportés en faisant danser (Yoko Ono) Lennon et McCartney dans la salle tandis qu’ils se produisent aux côtés de, excusez du peu, Stevie Wonder, Pharrell Williams ET Nile Rodgers pour une version imparable de « Get Lucky », les Daft Punk nous en auront fait voir de toutes les couleurs et cet « Unchained » reflète et déchaine toute la force de frappe des deux frenchies.
Cette image incroyable des derniers Grammys n’est, en fin de compte, qu’une étape de l’odyssée sonique de Daft Punk où, dès le début, leur démarche a toujours conservé le cap d’une parfaite cohérence. Une idée maitresse : garder le contrôle tout en restant anonyme. Un savoir-faire made in France, mais qui s’affranchit des frontières trop étriquées de l’Hexagone pour viser le monde si possible et, pourquoi pas, les étoiles. « Daft Punk Unchained » avec ses interviews et ses séquences d’archives rares déroule le film des aventures de Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo. Sans doute inspirés par la façon dont Kiss et Devo ont su jouer de l’anonymat, comme par le personnage de Winslow, après l’étape « presse à disques », du « Phantom of the Paradise » également, et sans doute aussi par les « répliquants» de Bladerunner, très vite les deux humanoïdes se découvrent chacun une vocation de robots en parfaite adéquation avec leur rock alternatif électronique 2.0. Dans le film, on les voit accorder une interview avec des sacs de papier sur la tête, une version stylisée de leurs futurs casques d’androïdes. Étymologie de leur patronyme via un article destroy dans le NME et genèse de leurs influences funky, à travers les témoignages de leurs proches, les Daft Punk acceptent de lever une petite partie du voile mystérieux qu’ils ont eux-mêmes tissé. Alors, pour la première fois peut-être, on découvre une partie de l’envers du décor et c’est justement ce qui rend ce film excitant. Pedro Winter, leur ex-manager ou Nile Rodgers, chacun apporte sa propre vision des « robots » qui se dévoilent à travers le prisme des autres, témoins privilégiés de leur incroyable montée en puissance au fil des albums.
Rencontre du 3éme Type
Musicalement, d’abord avec un sans fautes, de « Da Funk » à « Get Lucky » en passant par le révélateur « Da Funk », le festif « Around The World » ou l’incontournable « One More Time », mais également à travers les tournants les plus marquants vécus par le duo parisien, comme cette apparition devenue désormais mythique au Festival Coachella en 2006 où Daft Punk avait ébloui le public de sa pyramide de LEDs. « C’était « Rencontre du 3éme Type », un vaisseau s’est posé au milieu du désert », se souvient ému Pedro Winter. On découvre que le groupe reste propriétaire de ses enregistrements quel qu’en soit le label et que pour interviewer Moroder pour confectionner le titre « Giorgio By Moroder » sur « RAM » ils ont utilisé trois micros, dont un rétro des 60’s, un autre des années 70 et un troisième actuel, pour coller à chaque fois avec ce que racontait le fameux producteur du « Munich Sound », mais ce sont ces «petits rien», comme le chantait Gainsbourg, qui font justement tout le charme de cette Daft Punk story.