DAFT PUNK « Random Access Memories 10ème Anniversaire »
En clin d’œil à leur immense succès planétaire, on pourrait aisément s’amuser à en faire des allitérations en anglais pour ce vrai-faux come-back of the defunct Daft Punk, sans pour autant bouder notre joie de célébrer le 10e anniversaire de leur phénoménal bouquet-final-de- feux-d’artifices-sonique le fameux « Random Access Memories », fort de ses guests Pharrel lWilliams, Giorgio Moroder et Nile Rodgers avec une réédition sévèrement boostée de 35 minutes de démos et titres inédits en electro-funky-groovy chant du cygne. Un festin auditif que ce « RAM » dot s’est manifestement régalé JCM…
Par Jean-Christophe MARY
« Get Lucky », Instant Crush », « Lose Yourself To Dance »…ça vous rappelle quelque chose ? Nous, nous n’avons pas oublié que ces tubes planétaires sortis sur « Random Access Memories » (2013) seront les ultimes compositions publiées par les Daft Punk. En 2021, le duo de robots le plus célèbre au monde tirait sa révérence après 28 ans de carrière, via un extrait de son long-métrage “Electroma”, sobrement intitulé “Epilogue” ( Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=Daft+Punk ). Pour les 10 ans de leur album culte, Daft Punk publie une réédition avec 35 minutes de prises studio et d’inédits.
Nous sommes en 2013. Les Daft Punk annoncent la sortie de leur nouvel album, soit huit ans après « Human After All » (2005). Inutile de préciser que les fans sont aux anges. Si la BOF de « Tron : Legacy » (2010) contenait peu de chansons accrocheuses, la vaste campagne publicitaire qui précède la sortie de « Random Access Memories » présente cette fois ci un clip particulièrement alléchant qui illustre le premier single baptisé « Get Lucky ». Immédiatement, ce titre sera l’allumette qui mettra le feu aux poudres. La sortie de « Random Access Memories » est donc cruciale pour plusieurs raisons. Premièrement, le duo house français rend ici hommage aux sons, aux techniques et thèmes musicaux de la fin des 70’s et du début des 80’s. « Random Access Memories » est dans un premier temps déroutant car il n’a pas l’ADN, la signature electro house des Daft Punk. Il l se situe même à des années lumières des musiques électroniques qui avaient fait leur succès dans les 90’s. Ici aucun échantillonnage, tous les morceaux sauf un reposent sur une instrumentation jouée live. Les guitares sonnent de façon claire, la batterie claque quand la basse bourdonne tout au long des 13 titres. Outre Nile Rodgers et Giorgio Moroder, les légendaires héros de jeunesse que le duo a invité, on retrouve pour les parties rythmiques deux excellents batteurs : John JR Robinson connu pour son travail avec Quincy Jones notamment sur « Off the Wall » de Michael Jackson et Omar Hakim qui lui a accompagné David Bowie, Sting, Madonna, Miles Davis ou Céline Dion. Deuxièmement, chacun des chanteurs invités apportent leur petite touche personnelle ce qui fait sonner l’album de façon vraiment singulière. Si Pharrell Williams fût largement médiatisé grâce à « Lose Yourself to Dance » et le tube mondial « Get Lucky »on notera également les performances vocales de Panda Bear (de son vrai nom Noah Benjamin Lennox !) avec son chant enfantin pop expérimental sur « Doin’ It Right » ou celle de Julian Casablancas des Strokes qui donne une belle épaisseur au titre « Instant Crush », voix appuyée par une rythmique qui rappelle le « Eye in the Sky » de The Alan Parsons Project.
Les Daft Punk remettent au goût du jour ce disco funk qui a fait l’âge d’or des 70’s à travers le formidable « Give Life Back to Music » qui mets en lumière tout le talent de Nile Rodgers. Sur « Fragments of Time » titre soft rock écrit avec Todd Edwards, on retrouve l’émerveillement, toute cette excitation disco funk qui était produite à l’époque. Autre titre particulièrement réussi « Touch » où le mythique chanteur et compositeur Paul Williams ( « Phantom of the Paradise » et « The Muppet Movie ») apporte lui un certain parfum mystique plein de charme et d’émotions. Troisième raison, les techniques d’enregistrement utilisées rappellent le travail vintage des grands artistes de l’époque, les Chic, Michael Jackson, Fleetwood Mac, Pink Floyd, Giorgio Moroder, The Cars, Jean-Michel Jarre, Tangerine Dream, Herbie Hancock et Chick Corea ou Toto. RAM ressemble vraiment à un disque qui aurait pu être réalisé entre 1977 et 1982. S’il était sorti à cette époque c’est typiquement le genre d’album que les fans de Steely Dan, Alan Parsons et Pink Floyd auraient écouté en boucle, probablement disséqué durant des semaines voir des mois durant. Côté inédits, on trouve des versions alternatives de plusieurs titres soit une prise de « Get Lucky » issue du tout début des sessions d’enregistrement, les premiers essais de vocoder accompagnant Pharrell Williams sur « Leave Yourself To Dance », ou encore des chutes studio de « Give Life Back to Music » ainsi qu’une variation autour de « Fragments Of Time ». Les fans trouveront également la version de « Touch » utilisée dans la vidéo « Épilogue », ainsi que deux démos de morceaux inachevés, « Infinity Repeating » et « Prime ». Cerise sur le gâteau, la réédition est enrichie d’une rareté intitulée « Horizon » qui à l’époque figurait seulement sur le pressage japonais. Pour son 10e anniversaire « Random Access Memoriese »est réédité en deux formats physiques : un vinyle 3LP (avec une affiche et un livret de 16 pages) et un 2CD deluxe. Le triple vinyle comprend une affiche spéciale « Lose Yourself To Dance » et est livré avec un livret de 16 pages. Un Dolby Atmos Mix est disponible via les services de streaming. Bonne écoute !