Catherine Ringer à l’Olympia
Samedi 20 novembre, Catherine Ringer investissait la scène de l’Olympia pour le premier de ses deux sets parisiens, un show pétillant en hommage à ses mythiques Rita Mitsouko ! Inutile de vous dire que la fameuse salle du boulevard des Capucines était non seulement sold-out mais également chauffée à blanc, bref, les fans attendaient notre diva funk-rock avec impatience. Un ardent rock-report signé JCM !
Par Jean-Christophe MARY
Assister au concert d’une artiste qui célèbre ses quarante ans de carrière est toujours très excitant, mais avant que le moment tant attendu, il faut patienter. C’est donc à Timothée Joly que fut échu le job délicat de chauffer la salle. Une vague de synthés planants et basses vrombissantes envahissent alors l’Olympia. Voix aérienne, très haut perchée, mélange sulfureux de trap rap et de pop et paroles énigmatiques, la prestation de ce grand gaillard fait monter d’un cran l’excitation du public. Une salve d’applaudissements particulièrement nourrie salue sa belle performance. Et ce n’est pas la demi-heure d’entracte qui refroidit le public…
Un peu avant 21h00, les lumières s’éteignent et le spectacle commence grâce tout d’abord à l’incroyable univers visuel d’un light show éblouissant. Magique dès « La Fille venue du froid » qu’elle entame du fond de scène habillée de lunette de soleil d’un pull et d’un bonnet de ski et de gants en latex noir, Catherine Ringer nous emporte grâce à son incroyable gouaille rock et sa présence animale. La chanteuse et ses 6 musiciens récoltent les faveurs du public sur les quelques 22 titres joués ce soir : « Les histoires d’A » boostée très rock, « Femme d’affaires » chanson customisée rock blues 70’s qu’elle joue rarement sur scène, suivi d’un « Marcia Baïla » coloré et ultra festif. La voix est là et bien là, pleine, chaleureuse, pétillante à souhait. Micro en main, elle présente la chanson suivante « Nuits d’Ivresse »., écrite pour le film de Josiane Balasko. Le public écoute religieusement « Y’a d’la haine » dans une version electro rock groovy particulièrement habitée suivi de « My Love is Bad » en hommage à Iggy Pop dont elle imite parfaitement la voix basse. On craque pour « Moderne baleine » dotée d’une superbe musicalité orientale rehaussée de magnifiques arpèges de guitare assurés par son fils Raoul Chichin à la troublante ressemblance avec notre Fred adoré..
Puis c’est le retour aux chansons dansantes aux textes légers en apparence mais emplis d’une certaine gravité « Ding Dang Dong (Ringing at Your Bell) », « Hip Kit », « Les Amants », « Le petit train » pour finir en apothéose sur un « La sorcière et l’inquisiteur » d’anthologie. La voix n’a pas pris une ride, le son puissant et racé, est lui impeccable. Combinaison kaki et bottines caramel à talon haut, elle nous envoie ses chansons comme des caresses ou des brûlots. Le public, les bras levés, semble comme soulevé, porté par une vague d’euphorie collective. Au parterre ou là-haut dans les balcons, les spectateurs sont debout et dansent. Dans un ronflement de guitares gonflées rock signées Raoul Chichin et Paul Pavillon doublé d’une basse (Noel Assolo) batterie (Tiss Rodriguez) à l’assise musclée, Catherine Ringer distille l’essentiel de ses grandes chansons, des connues et des moins connues. Au premier rappel, le public a droit à un « -Même si » en hommage à Fred Chichin qui prend une résonance particulière avant d’entamer un vibrant « C’est comme ça ». Visiblement émue et heureuse, elle n’a décidément pas envie de quitter la scène. En guise de second rappel, elle nous offre un « Don’t Forget the Nit » chargé d’émotion qui nous rend nostalgique. Au terme d’un été et d’un automne passés sur la route, Catherine Ringer vit toujours à fond ses morceaux. A 63 ans, la diva rock est peut-être un peu moins agitée sur scène qu’il y a quelques années mais réserve toujours quelques poses et pas danse, dont elle seule a le secret.
Après deux heures d’un show pétillant et haut en couleur, les fans sont groggy par tant d’émotion et de good vibes encaissées.