BIG K.R.I.T : « Cadillactica »
Pour son second album, Big K.R.I.T , le rapper d’Atlanta vise les étoiles et ne rate pas sa cible. « Cadillactica » est un choc frontal entre le luxe d’une Cadillac et l’espace infini de l’Empire galactique. La nouvelle Force hip-hop contre-attaque.
Vous ne connaissez sans doute pas encore Justin Scott, alias Big K.R.I.T, la dernière sensation ébène venue d’Atlanta. Et bien après avoir lu cette kronik et écouté son second disque « Cadillactica », on parie que ce jeune surdoué de 28 ans deviendra votre nouveau best rap buddy. K.R.I.T n’a pas 19 ans lorsqu’il livre ses premières mixtapes, les premières d’une longue série, sur un format qui lui va comme un gant. Car Big a une marotte : sampler à mort mais en utilisant des sons qui se percutent, se mêlent , se superposent et se chevauchent au point que les samples d’origines sont quasiment impossibles à identifier. Le rapper a ainsi sorti plus d’une dizaine de ses mixtapes pour seulement deux albums officiels. Car ces dernières sont par essence gratuites et ne génèrent pas de droits, ainsi notre rapper a beaucoup plus de liberté que sur les albums où chaque sample doit être « approuvé » et négocié par un gang d’avocats. Néanmoins, pour la sortie de son « Cadillactica » K.R.I.T offrait 1000$ et un paquet de cookies format géant à quiconque délivrerait la liste exacte de tous les samples utilisés sur l’album. Inutile de vous dire que nul n’a remporté les biscuits et le reste. Musicalement, le rapper d’Atlanta appartient à cette lignée de performers cools tels que Lupe Fiasco- d’ailleurs présent sur un featuring dans le puissant « Lost generation »- et l’indéboulonable Kanye West. On songe aussi à ses concitoyens d’Outkast sur certaines compos plus funky jazzy. Grosse influence également des Bone, Thugs & Harmony des voisins de Cleveland. On note aussi la présence du néo-soulman Raphaël Saadiq qui partage un titre avec lui, le bien nommé « Soul Food ». Verdict : l’album justifie largement son patronyme il est puissant et moelleux comme les siéges d’une bonne Cadillac et aussi dépaysant que la vision du sillage d’une comète à bord du Battlestar Galactica.