ALAIN CHAMFORT : «  Versions revisitées » et « Versions originales »

 

Alain Chamfort

J’avais déjà qualifié de « Chamfort-midable » son dernier album éponyme, cette fois c’est incontestablement « Chamfort en thèmes » tant on se laisse alpaguer par ces « Versions revisitées » des chansons d’Alain Chamfort téléportées à vitesse subsonique dans une galaxie électronique et forcément pour notre plus grand plaisir.

Versions revisitéesDe prime abord, j’avoue, je n’aurais pas associé Alain Chamfort et séquences électros. Je pense que lui non plus d’ailleurs. Mais (Cham)fort heureusement un certain Marco Dos Santos y a songé pour nous. Et c’est tant mieux. Certes, je ne suis pas très pointu sur la scène électro, vous non plus peut être. Pas grave. Juste un conseil faites comme moi et laissez vous tout simplement porter par cette jolie collection de séquences électriques et vous tomberez forcément sous le charme. Car la force de ces «  Versions revisitées » c’est qu’elles suscitent en nous à la fois un étrange sentiment de déjà vu tout en nous entrainant vers l’inconnu. Ainsi, dés le premier titre, « La fièvre dans le sang », la balade d’Alain revisitée par Scratch massive attaque (Cham)fort pour se métamorphoser quasiment en hit climatique de Depeche Mode modèle « Black Celebration ». Taillé pour la danse en version cool, « Paradis » nous entraine dans sa luxuriante jungle électro aussi chaleureuse qu’un trip sous les Tropiques. Remixé sur le mode nonchalant par Superpitcher « Géant » tient toutes ses promesses de grandeur. Bien plus excentrique, par contre, la version Sex Shön de « Toute la ville en parle » devient un twist endiablé tandis que « Manureva » vogue joyeusement en retour vers le futur de l’électro-rétro façon Yellow Magic Orchestra ( yes, le premier groupe de Sakamoto, au tournant des annés 80 !). Électronique ne signifie pas toujours totalement dénué de groove, la preuve cette version funky presque à la Prince de « Rendez-vous », réincarné par un certain Plaisir de France .

(Cham)fortissimo

 

Enfin, il faut attendre la fin du CD pour (re)découvrir « Bambou », LA perle cold-funky de ce CD dans sa version total recall avec en studio la présence de « Versions originales »Chamfort himself qui ré-interprète le titre en pur talk-over, modèle Gainsbourg déposé, dont il reste à ce jour sans doute l’ultime dépositaire légitime vu sa proximité avec le seigneur de la rue de Verneuil. Bref comment faire du neuf avec de l’ancien, mais de manière (Cham) fort à propos. Et comme un Chamfort peut en cacher un autre, il faut également saluer la parution du double CD intitulé « Versions originales » joyeuse compilation joliment remastérisée de ses œuvres qui attaque (Cham)fort-cément très (Cham)fort avec son « Joujou à la casse » rock de 77 extrait du LP – eh oui en ce temps-là c’était encore des 33 tours- « Rock ‘n’ rose » et qui s’achève sur « Joy » l’un des petits bijoux de son petit dernier . Pas un classique ne manque à l’appel et en près d’un demi-siècle de carrière on se dit que cette sélection de vingt titres a dû être déchirante pour Alain car ce sont tous ses enfants, même si nous avons tous grandi à leurs côtés. Finalement, pour le qualifier, le seul dilemme c’est qu’on hésite juste entre (Cham)fortissimo ou bien (Cham)fortiche.

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1 réponse

  1. Paul dit :

    Je me demandais si quelqu’un avait déjà fait la relation entre YMO et Manureva, et je tombe sur cet article. C’est fou comme la sonorité de Manureva ressemble à certaine production du YMO, la question c’est pourquoi ? comment est-ce possible ?
    Si quelqu’un peut me mettre sur la voie…

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