DERNIÈRE DESCENTE DE POLICE

The PoliceVoici 42 ans dans BEST GBD s’adonnait à un drôle de jeu de devinettes avec Police qui s’apprêtait à publier son 5ème LP, sans que la maison de disques n’ait daigné lui dévoiler ne serait-ce que la pochette… sans vous parler des chansons, dont aucune n’avait encore été dévoilée avant cet entretien. Challenge donc que d’évoquer à l’hôtel Crillon un album dont on n’a pas entendu la moindre note, mais dans ces frénétiques 80’s le champ des possibles n’avait décidément aucune limite. Bien entendu le journaliste du fameux mag rock mag de la rue d’Antin ne pouvait pas se douter une seule seconde que ce « Synchronicity » constituerait leur ultime descente de Police… Flashback !

The Police by Jean Yves Legras

The Police by Jean Yves Legras

En trois interviews avec Police (Voir sur Gonzomusic https://gonzomusic.fr/?s=The+Police ) je crois n’avoir jamais entendu une seule fois la voix de Sting. Non pas que j’ai voulu bouder le plaisir de tendre mon micro au fameux chanteur aux cheveux peroxydés, juste la destinée qui faisait qu’à chaque fois je me retrouvais face au charismatique batteur Stewart Copeland, dont j’avais suivi la moindre de ses pérégrinations soniques, d’abord lorsqu’il officiait au sein du mythique Curved Air, puis sous son pseudo de Clark Kent, avant de le retrouver solo en Rythmatist ( Voir sur Gonzomusic STEWART COPELAND: « The Rhythmatist  »  . Quelques mois auparavant, pour BEST j’avais organisé un Londres une rencontre avec les trois frères Copeland : Stewart, le Policier, Miles, la manager de Police, Squeeze et boss du label IRS et Ian, un des plus gros tourneurs avec son agence FBI… Frontier Booking International, qui organisait alors de vestes tournées de groupes à travers les USA. J’avais ainsi démontré que ces rejetons d’un ancien chef de poste de la CIA qui avait « monté » les antennes de Damas, du Caire, de Bagdad et de Beyrouth, s’étaient inspiré des méthodes de manipulation des masses de la Company, pour imposer la domination de Police sur notre planète rock ( Voir sur Gonzomusic  POLICE LES AGENTS TRÈS SPÉCIAUX DU ROCK  et aussi  POLICE LES AGENTS TRES SPECIAUX DU ROCK Épisode 2 ). C’est ainsi que Stewart était devenu mon contact privilégié au sein de Police, comme ce jour d’été 83, justement où le trio lançait la promo de son « Synchronicity ». Cependant, si j’avais pu me douter un seul instant qu’il serait le chant du cygne de Police, j’aurais sans doute posé bien d’autres questions à Stewart… mais si j’avais pu ainsi prévoir l’histoire du rock, j’aurais empêché Chapman de nous voler Lennon et Jim Morrison, Jimi Hendrix, Tom Petty, Prince et Jackson de se tuer avec leurs fucking opiacés… if only !

 

Publié dans le numéro de BEST 180 sous le titre :

 

SYNCHROThe Police

 

Simultanément comment voyez-vous la vie ? Dans les salons de l’hôtel Grillon. Summers et Copeland jouent les ambassadeurs du Police nouveau auprès des « radios libres ». Au bout d’un quart d’heure de Radio Dugenou FM, Andy s’esquive pour qu’une attachée de presse interrompe la séance. Pendant ce temps, je sirote un Bloody Mary un peu trop épicé. « Every Breath You Take », le simple tiré du nouvel LP « Synchronicity », est arrivé hier au journal. Première écoute, ça ne crève pas le plafond, mais avec Police, il faut se méfier, ces gars-là savent aussi nous avoir à l’usure pour qu’un titre finisse par nous vriller le cerveau. Simultanément, mais où est donc passé Sting ? À ma gauche, Andy Summers, à ma droite, Stewart Copeland, entre les deux, le fantôme de cet album que je n’ai pas encore écouté. Andy nous plante pour aller retrouver sa femme et sa fille back from shopping in Paris. Heureusement, l’ami Stewart reste fidèle au poste, prêt à encaisser quelques rafales de questions de GBD à balles dum-dum. Feu…

« Vous avez conservé le même producteur, Hugh Padgham. Vous en êtes content ? Ne comptez-vous pas en changer au prochain salon ?

 

Ouais… je ne crois pas que nous aurons très envie de l’utiliser à nouveau.

 

Vous avez encore enregistré au même endroit ?

 

Ouais. à Montserrat. Coups de soleil et sable show dans la Rolls Royce des studios, tu connais déjà l’histoire

 

 Le nouvel album s’appelle « Synchronicity » qu’est-ce que ça cache ?

 

The Police Hum Hurn… c’est un concept excite plus particulièrement Sting et /a plupart des chansons s’y référent. Tout est basé sur la notion de Jung, de coïncidences et ce qui peut les déclencher. Tout est relié, même les choses qui apparaissent sans relations entre elles.

 

C’est très philo.

 

C’est même aux frontières de la superstition. Mon interprétation du synchronisme, c’est /e rythme de la vie : si tu mesures deux fois l’intensité de la lumière externe, elle n’est jamais semblable, mais l’observation menée sur une période de dix jours te montrera qu’il existe un schéma. Si tu te dis « Oh. mon dieu, c’est la fin du monde , je ne peux plus quitter mon pays avec plus de deux mille francs et encore sans pouvoir utiliser ma carte de crédit » (Cet entretien avec Stewart se déroulait au moment où le gouvernement socialiste avait mis en place un « contrôle des changes » qui interdisait au quidam lambda de sortir avec plus de 2000F… soit moins de 400€ et avec interdiction d’utiliser sa carte de crédit avec une amende à la clef pour chaque paiement illicite effectué. Heureusement par la magie de ma Carte de Presse j’avais eu une dérogation de la Banque de France car un tel dispositif m’empêchait  tout simplement de bosser en tant que journaliste free-lance aux US ou en GB : NDR) . Par contre, si tu regardes un siècle en arrière, tu comprends que tout s’inscrit dans une évolution logique Le lien existe, il faut juste lui rendre sa perspective, car la nôtre n’est que le sommet d’une tour d’ivoire.

 

C’est !’égoïsme ?

 

Non, pas !’égoïsme. Tu peux te retrouver au sommet de la tour et fermer toutes les fenêtres les nôtres sont largement ouvertes.

 

J’aimais bien ridée des cristaux liquides de « Ghost In the Machine », cette fois, qu’avec-vous trouvé à mettre en « couve » ?

 

La pochette est assez intéressante, elle est formée de trois bandes de photos. Nous avons choisi chacun la nôtre, en ignorant ce qu’avaient choisi Ies deux autres. Comme nous l’avions prévu, il existe tout un tas de similitudes. Quand nous les avons assemblées, c’était à peine croyable : Sting faisait un truc sur une de ses photos et moi, j’avais presque la même, différentes certes mais assez semblables. Pour quelqu’un qui n’a jamais lu Jung, je dirais que le sens de « Synchronicity » est l’assemblage de divers éléments hétéroclites : ça finit par produire quelque chose de complet. Sting Andy + moi créons Police qui est un concept plus fort que chacun de nous pris isolément.

 

Pouvons-nous conclure que ce Police-là est meilleur que le précédent mais pas aussi excitant que celui à venir ?

 

The Police Je crois bien. Sur cet album, nous avons découvert de nouvelles techniques, la prochaine fois, nous irons encore plus loin. Les deux premiers LP ont ce même rapport : on a découvert quelque chose sur le premier et son aboutissement éclate sur le second. De même sur « Zenyatta », nous avons expérimenté quelques trucs mais ils n’ont vraiment trouvé leur sens que sur « Ghost In the Machine ». Pour cet album, il fallait encore dénicher la différence. Recommencer « Ghost » ne servait à rien, Alors nous nous sommes posé des questions pour avancer, voilà pourquoi le prochain Police sera encore plus instinctif que ce « Synchronicity ». Ça peut changer, mais les choses se sont toujours passées ainsi. »

 Summers a enfin laissé tomber sa femme mais pour tomber dans les bras de pour RKK de Libé. Stewart Cope!and doit foncer à Londres, simultanément Sting est en train de se brosser les dents. Voyons quel paramètre nous pouvons tracer… synchronicity ! Simultanément, c’était choquant de découvrir que sous les fauteuils du Crillon, on trouvait de la mort aux rats… ce qui confirmait la présence du rongeur dans un tel luxe.

 

Publié dans le numéro de BEST 180 daté de juillet 1983BEST 180

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