BAD BUNNY « DeBi TIRAR MàS FOTos »

Je ne sais pas vous, mais moi depuis que la Maison-Blanche a pris de l’altitude, au point de devenir un nouveau Kehlsteinhaus et que grosso modo c’est un peu la crise des missiles de Cuba …mais tous les jours, j’ai plutôt envie de penser à autre chose. Si vous voulez du dépaysement, de la fiesta caliente noyée sous le soleil et généreusement arrosée de piñacolada, j’ai exactement ce qu’il vous faut avec ce 6ème album-studio de Bad Bunny. Exotique et cool, chaloupé et chavirant, pulsé par les cuivres et les percus, carrément entêtant, ce « DeBi TIRAR MàS FOTos » est à mon sens actuellement la meilleure des antidotes à l’amère potion brune qu’on cherche à nous faire avaler.

Bad-BunnyEn général je ne suis pas vraiment client du raggaeton. À Valencia, sur la plage le week end, les gitans font brailler leur reggaeton a deux balles sur de petites enceintes et c’est carrément casse-burne. Relaxo… on est à des années-lumière d’une telle vulgarité. Car Bad Bunny est au reggaeton ce que le caviar est aux œufs de limpes. Déjà, le gars est beau gosse, ce qui est un minimum syndical pour un latin lover, mais de surcroit il fait preuve d’une réelle élégance. Et cela s’entend sur ses disques. Ce n’est pas un hasard si depuis quelques années déjà le natif de Vega Baja, à Porto-Rico, balaie tout sur son passage, raflant awards par brassées et squattant sans vergogne le sommet de toutes les charts latin. Car tout semble décidément réussir à ce vilain lapin et ce « DeBi TIRAR MàS FOTos » n’échappe pas à la règle. En effet, dés le tonitruant départ en fanfare de « NUEVAYoL » on est pris dans un tourbillon carnavalesques sur un sample de « Un verano en Nueva York », un groove infernal et puissant porté par les percus, les cuivres et les chœurs, en hommage à l’importance de New York comme point d’attache de tous les latino- américains. Puis avec l’électrochoquée « VOY A LLeVARTE PA PR », Bunny creuse à nouveau son terrier dans le reggeaton et on se laisse marabouter par le rythme endiablé.

Bad-BunnyEnsuit place au hit « BAILE INoVIDABLE » climatique, qui monte intensément en puissance sur la chamade des congas et des cuivres dorés de la Escuela Libre de Musica de San Juan, interprété en live de manière hallucinante pour les 50 ans de SNL ( Voir sur Gonzomusic  SNL 50 VS LES FOUTOIRS DE LA MUSIQUE 40 ) , une séquence qui m’a justement donné envie de chroniquer ce Bad Bunny. Car le titre est à la fois cool et entêtant, comme une femme dont le parfum ne parvient pas à vous lâcher, classique tropical entre Santana et Tito Puente, brulant comme le vieux rhum ambré et finalement enivrant. Mais la fête est loin d’être finie… tout continue avec la surprenante « EL CLúB » qui oscille de la romance au trap bondissant qui occupe toute la partie centrale du morceau. De même , « KLOuFRENS » joue entre la nonchalance de son beat chaloupé et ses séquences électroniques pour nous transporter coté palmiers et sable chaud. Très surprenante « TURiSTA » cool et passionnée est une balade aérienne sur sa guitare flamenco. Quant à la mélancolique « LO QUE PASA A HAWAii », sous ses airs de chansonnette bluette, c’est en fait le titre le plus politique puisque Bunny y évoque Hawaï comme contre-exemple de la transformation de son Porto-Rico natal en 51ème état US. Retour à la fête brute avec la climatique « EoO » et « LA MuDANZA » façon grand orchestre tropical avant de finir sur l’entêtante « PERFuMITO NUEVO » en compagnie de la séduisante chanteuse Porto-Ricaine RaiNao… loin … très loin de tous ces Docteurs Folamour neo-commies, pour lesquels les ennemis à abattre sont dans l’ordre les Ukrainiens, nous les Européens, les Canadiens et sans doute la majeure partie du monde civilisé… allez, vous reprendrez bien un verre de rhum , non ?

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