TIMOTHÉE CHALAMET ROCK AND ROLL STAR
« I saw rock and roll ‘s future and his name is Bruce Springsteen (J’ai vu le futur du rock and roll et son nom est Bruce Springsteen) » s’était époumoné jadis le rock-critic Jon Landau réalisant tout le potentiel explosif du Boss, cette fois c’était à la télé US et ce week-end en découvrant Timothée Chalamet interpréter trois titres carrément obscurs de Bob Dylan sur le plateau de Saturday Night Live. Interpréter ? Que dis-je… habiter, hanter, vampiriser, incarner, assumer et carrément s’approprier avec un enivrant brio le rock du Zim’ comme je ne l’avais jamais entendu auparavant. Je n’ai pas encore vu « A Complete Unknown » mais je suis certain que j’irai… incroyable… a rock and roll star is born and his name est Timothée Chalamet.
Rien d’étonnant, le gamin a bossé d’arrache-pied durant cinq ans pour apprendre rien que le rock and roll sans doute le plus précieux de la culture américaine. Vous vous rendez-compte que jouer Paul Atreides et l’œuvre de de Frank Herbert, c’est juste de la gnognotte à côté d’un monument nobélisé comme notre bon vieux Zim, on n’est donc guère surpris d’apprendre que Timothée Chalamet a déjà été nommé aux Oscars pour son interprétation de Bob Dylan dans « A Complete Unknown ». Car en le découvrant sur la scène légendaire du show Saturday Night Live de la chaîne NBC pour habiter de toute sa présence trois titres obscurs de Bob Dylan, on prenait une claque monumentale frontale. INCROYABLE. Dans son monologue d’ouverture, l’acteur a déclaré aux téléspectateurs qu’ils devaient se préparer à l’inattendu. « Vous ne connaissez peut-être pas les chansons de Bob Dylan que j’interprète, mais ce sont celles que je préfère. « Je suis très reconnaissant au Saturday Night Live de continuer à faire des choses bizarres comme ça, 50 ans plus tard. Soit ils sont vraiment cools de me laisser faire ça, soit ils sont incroyablement inconscients et tout ça n’est qu’une farce. »
Introduit par Adam Sandler, vétéran du Saturday Night Live, et rejoint par l’invité surprise James Blake aux claviers, Chalamet a troqué le look Dylan des années 1960 pour un manteau d’hiver à capuche et des lunettes de soleil à la Eminem lors de son premier segment, au cours duquel il a chanté de sa propre voix, sans sur-jouer le timbre nasillarde caractéristique de Dylan un hallucinant medley de folie constitué de « Outlaw Blues », extrait de « Bringing It All Back Home » (1965), et de « Three Angels », tiré de « New Morning » (1970). Pour mémoire et s’il faut en croire le site web officiel de Dylan, le Zim’ n’a joué « Outlaw Blues » qu’une seule fois, le 20 septembre 2007, à Nashville, et n’a jamais interprété « Three Angels » en concert. Second morceau de bravoure puissant comme un séisme sismique où l’on découvre Chalamet à la guitare acoustique pour chanter « Tomorrow Is a Long Time », qui date de 1962 mais n’a été officiellement publiée qu’en 1971 sur le « Bob Dylan’s Greatest Hits Vol. II ». A voir cette performance de dinguerie, on comprend tout de suite pourquoi « A Complete Unknown » a déjà obtenu huit nominations aux prochains Oscars, dont celles du meilleur film, du meilleur second rôle masculin (Edward Norton dans le rôle de Pete Seeger) et du meilleur second rôle féminin (Monica Barbaro dans le rôle de Joan Baez). Franchement, sur le papier je n’étais pas totalement convaincu par ce ticket Chalamet/ Dylan, cependant cette performance à SNL augure un film qui va cartonner, mais que surtout ce gringalet de sang mêlé français, feuj et yankee s’est soudain métamorphosé en futur plausible et même excitant du rock and roll. Chalamet the next Jagger ? The next Bowie ? The next Iggy ? Pourquoi pas s’il sait aussi nous éblouir de ses propres compositions, de ses propres sons, en tout cas quel joli potentiel pour la planète musique. Moi non seulement j’irai voir « A Complete Unknown » mais surtout j’attends de pied ferme d’aller voir en live sur scène Timothée Chalamet après avoir bientôt craqué sur son nouvel et explosif album. Yeah ! Et au fait… il sort quand ? On pourra toujours patienter avec la BO de « A Complete Unknown » dont nous reparlerons ici.
