THE STEVE MILLER BAND « Abracadabra »

Steve Miller Band Voici 42 ans dans BEST GBD continuait à documenter l’œuvre de celui qu’on pouvait appeler Maurice, le légendaire Space Cow-Boy, avec ce 12éme épisode des aventures du Steve Miller Band et ce juste à peine huit mois après son prédécesseur, le décevant « Circle Of Love ». Mais avec  « Abracadabra » le chanteur guitariste de Milwaukee prouvait qu’il pouvait aisément remonter la pente et si ce n’était pas de la magie cela y ressemblait vraiment. Flashback…

Steve Miller Band Quelques mois auparavant j’avais interviewé Steve Miller ( Voir sur Gonzomusic  STEVE MILLER SOME PEOPLE CALL HIM MAURICE) et il m’avait alors confié que son prochain LP, celui-ci donc, serait intitulé « Italian X Ray ». Raté puisque le successeur de « Circle Of Love » ( Voir sur Gonzomusic THE STEVE MILLER BAND « Circle of Love » )  s’intitule « Abracadabra » ! Steve Miller m’avait alors confirmé que son rock s’inspirait de la recherche spatiale au point d’en adopter les codes…

 

Publié dans le numéro 169 de BEST

 

Lorsque Steve décide de se mettre au boulot, c’est pour de bon. Il nous avait accoutumés à la fréquence d’un LP tout les trois ans, et voilà que coup sur coup « Abracadabra » et « Circle Of Love » déboulent sur le marché. Sans risquer de me planter, je prédis le troisième de la série pour dans huit mois. Steve Miller lui-même a pris le temps de m’expliquer sa nouvelle discipline de travail : il s’enferme pendant trois ans dans son ranch près de Seattle pour composer et enregistrer. Il fait ses provisions de mélodies pour pouvoir tourner en paix.

Steve Miller Band Co-produit par Gary Mallaber, son batteur, « Abracadabra » n’a pourtant rien d’un simple tour de passe-passe. C’est une collection de rocks sur coussins d’air dans la grande tradition Steve Miller Band. Pourtant ce petit dernier excite plus que son « Cercle de l’amour » où toutes les compositions étaient signées Steve Miller. Cette fois notre Space Cowboy a fait preuve d’un rare libéralisme chez un artiste américain, puisque 80 % des chansons du LP ont été écrites par son groupe à l’exception d’« Abracadabra » et de « Give it up ». Pourtant l’album sonne plus SM que du SM. On y retrouve avec plaisir les lointaines galaxies d’étoiles où notre cowboy de l’espace a pris l’habitude d’évoluer. Dessinées par sa voix et sa guitare, Steve Miller peut ainsi re-créer à volonté l’atmosphère qui lui convient en imprimant son style comme le fer rouge marque le flanc de ses chevaux ailés. Écoutez « Keeps Me Wondering Why » ou « Goodbye Love » et comparez à « Fly Like An Eagle » : les signatures ne sont pas les mêmes mais l’esprit est identique. Rocks légers saupoudrés de sucre glacé et variations sur le thème amoureux, la recette d’« Abracadabra » n’échappe pas à la tradition Steve Miller. Mais on ne va pas chez Burger King pour boire du saké. Il ne faut donc pas s’étonner si Steve Miller sonne encore plus vrai. « Abracadabra » ne va pas certes exploser comme une charge de TNT et révolutionner les charts ; il a simplement l’avantage d’être agréable à l’oreille, sans vous plonger pour autant dans un sommeil de plomb. Ça n’est pas de la magie, simplement de l’illusion, mais ça suffit parfois pour rêver.

 Publié dans le numéro 169 de BEST daté d’aout 1982BEST 169

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