WAR « Outlaw »

WarVoici 41 ans dans BEST, GBD plongeait dans le tumultueux courant funk de War, surnommé alors « the music band », pour son 13ème LP depuis que la formation de Long Beach s’était affranchie de son fameux mentor, le bluesman British Eric Burdon. Et, dés son titre d’ouverture, l’entêtant « You Got the Power », le groupe de LA nous entraîne dans sa funkitude la plus torride, aux confins des Kool & the Gang, Commodores ou Earth, Wind & Fire. Flashback…

War« Spill the Wine », « The World Is a Ghetto », « The Cisco kid », « Why Can’t We Be Friends ? », « Low Rider » ou encore l’irrésistible « Summer » à l’aube des années 80, War compte parmi les groupes de funk les plus cruciaux. Celui que tous les aficionados ont surnommé « the music band » culmine très régulièrement au sommet des charts. Et avec cet « Outlaw » puissant comme le poivre noir, War publie un album particulièrement catchy…

 

Publié dans le numéro 166 de BEST :

 

WarNoir. Indubitablement black On croyait les fabuleux gisements d’or noir de War taris à jamais et voilà qu’en 82 déboule ce nouvel album. L’ancien groupe d’Eric Burdon s’est taillé depuis le crépuscule des sixties un certain nombre de hits grâce à ses vocaux accrocheurs et sa musique à la croisée du jazz, de la soul et du funk. Le son War est un mélange précis et équilibré de rythmes qui agissent à la manière d’un détonateur de TNT : une fois l’impulsion donnée, une envie irrésistible de danser s’empare de vos membres l’un après l’autre jusqu’à l’explosion. Et pendant ce temps, sur les pistes de danse de l’Amérique la disco music attaque et commence son ravage. La soul et le funk se retrouvent embarqués sur la même galère et finissent par perdre tout à fait leur identité. Certains comme les Temptations ou Earth, Wind and Fire n’ont pas su refuser les concessions tandis que d’autres comme Kool and the Gang, War ou Funkadelik s’accrochaient à leur funk comme au radeau médusé. Ainsi War sut conserver son esprit d’origine. Mais une certaine authenticité dans la fabrication de l’or noir ne se traduit pas obligatoirement par la sclérose. « Outlaw », malgré son concept en gros sabots, marque une évolution certaine vers d’autres sources d’influences aussi ébènes et insulaires : «Just because we come from the islands doesn’t mean that we don’t rock and roll ». « Just Because » balance entre reggae et salsa comme le zeste de citron dans le verre de punch. L’harmonica de Lee Oskar y a la même chaleur que celui de Wonder, mais le titre rappelle surtout « Why Can‘t We Be Friends ». « Cinco de Mayo » est une salsa torride qui pète le feu comme ces pétards mexicains de la fête nationale, le cinq mai.

WarSi les nouvelles compositions ont un lien certain de parenté avec les anciens tubes de War, leur baraque a subi un sérieux ravalement. « Outlaw » par exemple, qui donne son titre à l’album, est une version speedée de « Low Rider » et prouve ainsi que le gang a su faire main basse sur les vitamines, Si Ronald Reagan fait un petit effort pour nous déclencher une « Mondiale », War va se ramasser une promo du tonnerre à bien peu de frais. Et si pépé n’a pas envie de jouer les cavaliers de l’apocalypse, War pourrait bien s’en charger et ouvrir les hostilités, là sur le plateau de votre platine. Beware, it’s a jungle out there.

 

Publié dans le numéro 166 de BEST daté de mai 1982

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