ARMELLINO « Heritage Blend »
C’est sûr et certain : un jour comme aujourd’hui, lorsqu’on se réveille avec la gueule de bois, sur une planète autant baignée d’une inquiétante et crépusculaire lumière orange, on a effectivement grandement besoin de se requinquer par tout le pouvoir du blues. Et c’est justement ce que nous offre ce bien nommé « Heritage Blend » et son furieux mélange de blues rock capable d’exorciser tant de sombres émotions. Le plus sidérant c’est que, malgré ses influences entre the Allman Brothers Band, Bad Company et Thin Lizzy, cet Armellino si guitaristique se révèle de la manière la plus surprenante un projet 100% made in France.
C’est effectivement « Dancing In the Moonlight » qui a d’abord su alpaguer toute mon attention. Et comment en serait-il autrement sachant que c’est une belle reprise du single de Thin Lizzy sur son vibrant LP de 77 « Bad Reputation » ? Version cool, acoustique et débonnaire d’une de mes compositions favorites de mon bro’ Phil Lynott, qui avait su accorder son amitié indéfectible au jeune journaliste que j’étais, acceptant de se confier à moi, lorsqu’il fuyait systématiquement les rencontres avec la presse (Voir sur Gonzomusic YOU MADE ME DIZZY THIN LIZZY ! ) et aussi PHILIP LYNOTT « The Philip Lynott Album » ). Alors forcément, après ce cover si abouti, on a envie de s’intéresser au reste de cet album, et au premier chef la seconde reprise du projet, la version incendiaire du fameux « Fire » d’Etta James qui consume tout son blues rugueux dans la puissante déflagrations des guitares et la voix incandescente de la chanteuse Jessie Lee Houllier en guest. Toutes les autres chansons de cet « Heritage Blend » sont des compositions originales, à l’instar de ce puissant « Almost Scored Me ,» qui balance grave entre Deep Purple, Hendrix et Stevie Ray Vaughn… bref, rien que du bon ! Et si le riff majeur de « I’m Only Me » évoque un peu celui du « Message of Love » des Pretenders sur leur second LP, ce single nous électrise de son blues rock incisif qui déborde d’une saine énergie. Puis, avec le couillu « Got Yourself a Loser », Armellino porte son blues à ébullition, comme pour mieux nous réchauffer les tripes avant un « Slice of My Pie » particulièrement énervé. Puis, comme l’annonce si bien son titre « Hardly Yours » ne fait pas dans la dentelle mais dans le hard blues. Tout comme son collègue l’assourdissant « These Bones » qui frappe de taille et d’estoc entre Bad Co et ZZ Top. On reprend son souffle avec la balade rock « Bad Enough » avant le joyeux final de « Trouble In the Making », aux fracassantes guitares qui clôt cet « Heritage Blend » comme un dernier shot d’un vieux bourbon. Boire pour oublier tout cet orange qu’on ne parvient décidément pas à digérer.