SEX & DRUGS & ROCK & ROLL
ENFIN…une série aussi fun que déjantée sur l’univers de notre cher Rock & Roll. Avec son titre emprunté à un hit de Ian Dury, Sex & Drugs & Rock & Roll nous entraîne au croisement de Spinal Tap et des Rattles sur la piste, forcément défoncée, des aventures de Johnny Rock (Denis Leary) le lead singer des Heathens, groupe « légendaire » qui n’a sorti qu’un seul LP à la fin des 80’s avant de splitter et qui ne vit depuis 25 ans que pour le rock.
Denis Leary appartient incontestablement à cette « génération MTV » qu’il a contribué à lancer, apparaissant dans le jeu « Remote Control », comme un alter-ego US bien chtarbé des déguisements d’Antoine de Caunes et de José Garcia, sous les traits d’un improbable Keith Richards/Gaston Lagaffe. Disposant d’un certain nombre de cordes à son arc, Leary a aussi tenu des rôles sérieux comme dans la série post 11 septembre « Rescue Me » où il incarne le pompier Tommy Gavin,. Mais cachez le naturel, il revient au galop, le comédien de Worcester dans le Massachusetts n’est jamais autant à l’aise que lorsqu’il fait le clown. Et Sex & Drugs & Rock & Roll pousse assez loin, j’avoue, le bouchon du délire. Dés le premier plan du premier épisode, on l’aperçoit en train de se faire une ligne…confondant la poudre à récurer avec le tas de coke à côté. Le ton est donné. Leary ne respectera rien et c’ets tant mieux. Comme dans le film des Rutlles, d’authentiques rock stars viennent témoigner de « l’écrasante influence des Heathens sur leur propre musique ». Ainsi le Foo Fighter Dave Grohl apparait-il à l’écran pour expliquer « que sans les Heathens, Nirvana n’aurait jamais existé. Je les ai vu sur scène au CBGB’s et putain…ça a changé nos vies ! ». Johnny Rock porte décidément bien son blaze…surtout lorsqu’on le retrouve à quatre pattes tentant vainement de retrouver la miette de coke égarée aux fins fonds d’une moquette mauve bouclée, une Rock and roll attitude que n’aurait pas renié notre regretté RKK ! Rock est si cata, que même Ira, son fidèle manager veut le virer. » Tu refuses de chanter des covers, ce qui nous ferme le marché des mariages. Et en plus tu n’assures pas non plus les spots publicitaires ! ».
Rock star
Mais lorsqu’il se découvre une fille de 25 ans, Gigi (Elizabeth Gillies) qui n’a qu’une envie : devenir une star du rock, la vie de Johnny prend alors un sacré tournant. Flash, le guitariste des Heathens tourne désormais pour…Lady GaGa, pourtant séduit par Gigi il accepte de retrouver les Heathens en version « Gigi remplace papa » qui deviennent alors the Assassins. Jagger VS Richards, Daltrey VS Townshend, Rod Stewart VS Ron Wood, le couple infernal Johnny VS Flash s’inscrit dans la grande tradition « love/hate » qui sert de moteur aux plus grands groupes du monde. Et lorsque le rock se moque ainsi de lui même, c’est souvent irrésistible. Sex & Drugs & Rock & Roll n’échappe pas à cette règle en se jouant habilement des clichés du genre. Programmée depuis la mi-juillet aux USA, cette série frapadingue de 10 épisodes ne devrait pas manquer, sauf accident industriel, de connaitre une seconde saison.