THE DAMNED LIVE AU CABARET SAUVAGE
Punk un jour… punk toujours… c’était vendredi dernier, au Cabaret Sauvage, the Damned, fameux groupe culte Londonien au bel univers rock influencé par les Stooges, New York Dolls et Ramones a joyeusement électrisé notre capitale de ses riffs incendiaires. Jean Christophe Mary avait arboré sa coupe iroquois pour l’occasion et il avait ressorti sa collec’ d’épingles à nourrices pour le retour de ces joyeux damnés.
Par Jean-Christophe MARY
Il est 21h00 au Cabaret Sauvage. Les lumières se tamisent alors que le light show illumine le fond de scène. Des néons électriques se mettent en action et embrasent l’espace au son de « Man With The Golden Arm Theme » d’ Elmer Bernstein, magnifique thème qui fait monter la pression d’un cran. Un à un, Captain Sensible (guitare chant), Stu West (basse), Monty Oxymoron (claviers), Pinch (batterie) et Dave Vanian (chant) font leur entrée sous les acclamations du public. Cinq ans que les Anglais n’avaient pas joué à Paris. La dernière fois, c’était en 2018 à l’Elysée Montmartre. Inutile de dire que ce soir dans la salle ronde au toit en forme de Chapiteau de Cirque, l’ambiance est aussi chaleureuse que bonne enfant. Lunettes, costume et chapeau noir, le groupe ouvre le set avec «Street of Dreams » tiré de leur magnifique Phantasmagoria (1985) titre issu de son dernier album Brighten (2021).
La tension monte d’un cran lorsque le guitariste attaque «The Invisible Man» qui figure sur le prochain ‘Darkadelic’ à paraitre le 28 avril prochain. Après avoir enchainé « Wait for the Blackout », « Lively Arts » et « Born To Kill », Dave Vanian annonce la couleur : ce soir la setlist sera axée autour des nouveaux morceaux. Ainsi suivront sans temps mort 9 nouveaux titres : « Bad Weather Girl, You’re Gonna Realise, Western Promise, l’excellent Beware of the Clown, Wake the Dead, Follow Me, Motorcycle Man, Leader of the Gang, From Your Lips. La magie opère de bout de bout grâce au charisme de Dave Vanian qui possède une profonde voix de crooner, tout en acier velouté. Si la question que tout le monde se pose est : joueront-ils ou non quelques titres anciens ? La réponse est oui. Et pas qu’un seul. Le show alternera entre nouveautés et titres emblématiques. Sur le puissant «Bad Weather Girl» la basse ronde enveloppe l’air quand la rythmique hypnotique et répétitive échafaude échaffaude un mur de son impressionnant. Sur « Beware of The Clown » ou Vanian parade sur le plateau avec nez rouge, la guitare devient soudainement plus lourde, pleine d’attaque et de mordant. Puis le quintet entonne « Love Song », « Machine Gun Etiquette » issus de l’album du même nom suivi de « Standing on the Edge of Tomorrow » tirés de « Evil Spirits » (2018) et le vibrant « Neat Neat Neat » extrait de leur premier album « Damned Damned Damned » (1977) où la guitare devient aussi tranchante qu’une lame de rasoir.
Ce soir les chansons s’inscrivent dans la pure tradition d’un rock gothique lourd ce qui donne au concert ce côté magique et intemporel. Le charme opère et le public entre en transe. Les musiciens passent en revue leurs titres phares qui fonctionnent comme un juke box 80’s : « Eloise » « Smash It Up (Part 1 & 2)» sans oublier le fameux hit « Wot » interprété Captain Sensible. Les cinq musiciens martèlent implacablement leurs brûlots qui entrent dans une nouvelle dimension et donnent cette puissante folie destructive. Au moment des rappels, la musique se nourrie de guitares encore plus lourdes, toujours plus saturées. La magie opère la encore sur une nouveauté « Girl I’ll Stop At Nothing » et le tubesque « New Rose » qui aura donné toutes ses lettres de noblesse au combo londonien. Durant 1h45, les 24 titres envoyés comme des boulets de canon auront fait mouche. Une soirée bénie pour les quinquas et sexagénaires nostalgiques en manque de déflagrations punk rock 80’s.