BOW WOW WOW « See Jungle ! See Jungle ! »

Bow Wow WowVoici 41 ans BEST GBD succombait pour la première fois – avant d’autres- aux charmes d’une Lolita after-punk de 13 ans, Annabella Lwin, jeune métis nymphette et chanteuse de Bow Wow Wow, frénétique formation new wave manipulée par le marionnettiste des Sex Pistols, Malcolm « grande escroquerie du rock and roll » McLaren dont le premier LP  « See Jungle ! See Jungle !… » riche en compositions agitées et sensuelles de 3mn s’était alors taillé la part de la lionne dans les charts British. Flashback…

Autre temps… autres mœurs… il y a quatre décennies, mettre en avant la sensualité juvénile d’une Lolita de 13 ans pour en faire un argument de vente commercial ne gênait personne, bien au contraire. C’est ainsi que le manager des Sex Pistols, associé à la styliste punk Vivien Westwood, a modelé la jeune Annabella Lwin , constituant un groupe derrière elle pour mieux subjuguer à la fois les messieurs et les charts. C’est ainsi que le futé McLaren recrute l’intégralité des Ants de Adam, vire le susnommé et bombarde Annabella derrière le micro où la jeune et craquante métis anglo-birmane fait pour le moins des étincelles. Dans un premier temps Bow Wow Wow ne publie qu’un EP, exclusivement publié sur une cassette audio « My Cassette Pet » et au début de l’hiver 1981 sort le tout premier LP « See Jungle ! See Jungle !… » porté par ses guitares frénétiques d’inspiration Africaine ( du Burundi plus exactement) et cette transe punk rock sied à merveille à la jeune chanteuse. Bien sur, aujourd’hui on peut se demander si un Bow Wow Wow serait envisageable ou si tout simplement le grand escroc du rock and roll ne se retrouverait pas à la barre du tribunal ( et nous avec ) pour détournement de mineure de moins de 15 ans. Quelques mois plus tard après un concert ( aux Bains-Douches je crois) je dinerai avec Annabella et son groupe pour une interview forcément placée sous le signe de la séduction… mais c’est encore une autre histoire du rock, n’est-ce pas ?

Publié dans le numéro 161 de BESTBow Wow Wow

En  Angleterre.  Annabella  Lwin,  la nymphette  de  BWW  a  déjà  fait craquer  quelques  bataillons  de  nouveaux  et  d’anciens  romantiques  qui se  sont  tous,  pour  l’occasion,  offert un  cassette-deck  où  la  perverse  et son groupe  peuvent s’allonger à  souhait.  Bow Wow Wow  a  beaucoup  de charme,  mais  le  groupe  n’appartient pas vraiment à une génération spontanée.  Il  est  l’œuvre  de  Malcolm «  Grande  escroquerie  du  R  and  R  » Mac  Laren,  sa  nouvelle  créature après  les  Pistols.  Lorsqu’Adam  est venu  le  voir  avec  sa  cassette,  Malcolm  a  joué  les  fourmiliers-tamanoirs  :  il  a  aspiré  les  fourmis  et  jeté l’Adam  qui  a  couru  se  réfugier  chez Monsieur  Cibiesse  pour  faire  ce  que vous  savez  :  une  musique  néo-tribale  assaisonnée  de  sauce  corsaire. Malcolm,  pendant  ce  temps,  n’a  pas perdu  le  sien  :  il  ramasse  Annabella une  adorable  métisse  de  13  ans,  lui donne  quelques  cours  de  chant  et notre Lolita  remplace  Adam.  C’est  vrai,  la petite  est  plus  un  objet  de  fantasmes que  cet  individu  peinturluré  qui  semble  chercher  sans  cesse  son  sentier de  la  guerre.  Annabella.  c’est  autre chose, c’est du sérieux. Sa voix adolescente  a  la  fraîcheur  d’un  fruit  frais exotique.  Elle  balance  assez  bien  sur les rythmes tribaux de son ensemble. Les  textes  (écrits  en  partie  par  McLaren  himself)  sont  évo  et  provo­ cateurs  à  souhaits.  La  musique  de Bow Wow Wow  est  un  cocktail  épicé  de  new wave  de  pirato-néo-romantique  et  d’un  feeling  presque sixties. 

Bow Wow WowLa  basse  et  les  percussions en avant,  une guitare à la Shadows et des  chœurs  solides  accrochent  le filet  de  voix  d’Annabella  sur  des compositions  speedées de  moins  de  trois  minutes,  où  elle  n’a  aucune  chance  de trouver  le  temps  de  s’essouffler.  Ma girl-friend  trouve  qu’Annabella  a tout  pompé  sur  Debbie  H.,  moi,  je trouve  plutôt  qu’elle  s’inspire  des pensées  de  Brigitte  B.  Enfin,  peu importe.  Bow Wow Wow  est  un  phénomène,  ne  serait-ce  que  par  son concept.  Musicalement,  c’est  aussi mignon  que  les  rondeurs sensuelles  de  teeny-bopper  que  la  petite  Lwin  affiche  sur ses  photos.  Je  ne  sais  vraiment  pas ce  que  ça  peut  donner  sur  scène  et encore  moins  au  fond  d’un  lit. N’ayant  essayé  ni  l’un  ni  l’autre,  j’en suis  réduit  à  laisser  tourner  «  See Jungle  etc.  »  sur  ma  platine  et  ça n’est vraiment pas si désagréable.

 

Publié dans le numéro 161 de BEST daté de décembre 1981

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