PRINCE TRISTE BIRTHDAY

Paisley ParkEn ce triste anniversaire, on a tous au fond de nous des larmes pourpres qui coulent doucement en songeant à Prince. Comme tant d’autres, j’étais certain que le Kid de Minneapolis finirait comme ces vieux bluesmen de Chicago, à 80 piges toujours sur scène pour nous émerveiller de leur dextérité. Hélas, la douleur et les drogues en ont décidé autrement et seuls subsistent les souvenirs. Daniel Abecassis, alias Dan Abek se souvient de son Prince et nous le fait partager.

PrincePar Daniel ABECASSIS

 

Le temps de l’horloge Prince s’est arrêté il a déjà six longues années. Son cœur qui savait si bien marquer le rythme de notre vie s’est interrompu brusquement dans un ascenseur un 21 avril 2016. Il gisait là, inerte, dans son Paisley Park à Minneapolis qu’il avait fait bâtir grâce à son succès. Tout seul sans que personne ne puisse venir l’aider. Lui qui avait donné tant de joies à des millions de personnes a passé l’arme à gauche dans la solitude.

Aujourd’hui il manque encore plus à tous ceux qui l’ont aimé. Nous pensions tous qu’il allait devenir un vieux pépé funky et nous pondre plein d’autres albums. Beaucoup sont passés à côté de son immense talent et découvrent que Prince était un des plus grands guitaristes. Comme Frank Zappa il prenait son pied à faire des solos de guitare. Ce qu’il aurait pu nous offrir dans le futur est incertain mais je sais qu’il aurait su éclairer nos vies dans cette obscurité. Tant d’évènements tragiques se sont passés durant son absence. Après lui le déluge ?

Que dire de toutes ces rééditions et albums inédits sortis depuis sa disparition ? D’un côté le fan de base est servi, de l’autre le principal intéressé n’aurait jamais permis de sortir le moindre gramme de tout ça. Prince allait toujours de l’avant. Ce qu’il allait faire demain était sa priorité, sa motivation vitale. Le retour au passé, il s’en servait pour revisiter tous ces genres musicaux qu’il adorait. Beaucoup d’artistes arrivent un jour ou l’autre au bout de leurs inspirations et ne font ensuite que du sur place dans leur carrière. Prince avait selon moi encore d’énormes projets à nous faire découvrir. Je suis persuadé que le meilleur était à venir.

Il y a bien longtemps dans une lointaine galaxie de banlieue un ami antillais, Georges qui revenait de New York, voulait que je l’appelle dorénavant Prince. Le frapadingue était revenu des States complétement transformé par une vision. Quel genre de moquette avait-il fumé ? Nous étions en l’an 1981, la première fois que j’entendais parler de ce Prince, ne sachant pas de quelle principauté il venait. Trois ans plus tard je trébuchais sur l’album « Purple Rain » et je tombais  dans un puit sans fond d’où je ne suis jamais remonté.

Au début de cette année 2022 j’ai réussi enfin à visiter les Studios Warner de Los Angeles. Durant la visite J’étais là tranquillement à regarder et la guide nous dit : « Voici le décor qui a servi à certaines scènes du film Purple Rain ». Je suis resté planté sur le bitume envahi par l’émotion.  Fallait-il que j’attende que Roger vienne me faire un petit coucou sur sa moto ?

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