QUATRE DECENNIES POUR MIDNIGHT EXPRESS
Un peu plus de 40 ans après sa sortie, « Midnight Express » n’a rien perdu de sa fascination. Avec ce second véritable long métrage Alan Parker laisse durablement sa marque au grand écran, apportant notamment avec son art de la lumière, une nouvelle vision cinématographique. Rencontré deux ans plus tard pour sa réalisation de « The Wall » il m’avait alors expliqué « qu’un réalisateur devait être capable de faire vingt-cinq versions du même film ». L’immense Alan Parker nous a quittés voici un peu plus d’un an.
« Midnight Express » est sorti dans les salles en 1978 et a été récompensé par 2 Oscars et 6 Golden Globes. Cette œuvre cinématographique a remporté un succès massif et pour cause, son histoire, tirée du livre portant le même titre, a emporté le public dans son express imaginaire, comme sa bande originale a su porter le film par son thème électronique aussi novateur qu’entêtant créé par l’immense Giorgio Moroder.
Le pitch, vous le connaissez « Midnight Express » dépeint les aventures flippantes d’un étudiant américain, William (Billy) Hayes, qui voulait ramener quelques barrettes de shit au pays. En vacances en Turquie avec sa petite amie, il tente de passer la douane avec 2 kilos de haschich scotchés autour de la taille. Hélas il se fait arrêter par les autorités turques et se retrouve lourdement condamné. Billy va devoir survivre à la prison et s’en sortir.Condamné à 30 ans d’emprisonnement ferme, notre héros commence par craquer avant peu à peu de remonter la pente. Entre la vie en prison, la violence et la corruption extrême du lieu Billy va vouloir retrouver sa liberté, mais il doit faire un choix cornélien : prendre le « Midnight Express », l’Express de minuit (un terme pour parler d’évasion), et s’échapper de la prison pour survivre.
Un an après la sortie du livre de Billy Hayes, sa vie se retrouve adaptée au cinéma. Cependant, lors du passage à l’écran, de nombreux détails ont été modifiés. Il s’agissait bien entendu d’un parti pris du réalisateur ( Voir sur Gonzomusic mon interview d’Alan Parker https://gonzomusic.fr/alan-parker-et-la-face-cache-de-the-wall.html ), mais plusieurs éléments diffèrent entre l’œuvre papier et l’œuvre cinématographique. Le premier élément est que, dans le livre, Billy est allé seul en Turquie, alors que dans le film, il est accompagné par une petite amie. L’adaptation cinématographique met également l’accent sur la violence dans la prison turque qui dramatise forcément le propos. Mais la dichotomie la plus importante entre la biographie de Billy, la réalité, et la fiction, le film de Parker concerne le mode d’évasion. Dans le film, Billy s’échappe après avoir tué un gardien et volé son uniforme. Dans le livre, le jeune homme se fait la belle lors d’un transfert. Malgré les différences flagrantes entre les deux œuvres, « Midnight Express » après toutes ces années reste un film emblématique, un des plus grands succès du réalisateur british mort à 76 ans l’an passé à 76 ans ( Voir sur gonzomusic https://gonzomusic.fr/alan-parker-mort-dun-realisateur-dexception.html ).
Ce livre n’est pas la première œuvre à être adaptée au cinéma. D’autres films ont été tirés de livres et ont connu un succès plus ou moins retentissant. Un dossier publié par Betway Insider vous permet de découvrir les points-clés permettant aux adaptations de devenir de véritables références auprès du public. La bande originale que l’on entend dans « Midnight Express » est également l’une des raisons de son succès. Sa réalisation a été confiée à Giorgio Moroder. Créateur du « Love To Love You Baby », il a littéralement « inventé » Donna Summer. Moroder était toujours en avance sur son temps, à l’instar de sa BO de « Scarface » où il fera entre autres chanter Debbie Harry. Il est donc incontestable que le succés de « Midnight Express » tient en partie à la musique emblématique de l’adaptation cinématographique. Qu’il produise les Sparks ou le chanteur de Human league, Moroder a incontestablement un style musical spécifique, un style enfin reconnu à sa juste valeur lorsque les Daft Punk l’ont littéralement adoubés lui laissant son propre titre parlé « Giorgio By Moroder » sur leur ultime « Ramdom Access Memory » de 2013, et si cela n’est pas une consécration, ça y ressemble.